L'Espérance S.T a ramené de Sétif une victoire précieuse et méritée. Elle aurait même pu terminer le match sur un score beaucoup plus large sans les errements de l'arbitre omanais Hellali. Des appréhensions vite dissipées Pourtant bien avant le coup d'envoi les appréhensions de la partie espérantiste était visible à l'œil nu. Et ce pour plusieurs raisons. A commencer par la neige qui n'a pas cessé de tomber rendant le terrain du stade du 8 mai à la limite du praticable. A partir de là, on a commencé à se demander si les joueurs doivent porter des chaussures à barrettes ou des chaussures à crampon. Puis, la rumeur a fait en sorte qu'il y a de fortes chances que le match soit reporté au lendemain, facteur qui n'aurait pas manqué de perturber la préparation du match de Coupe du mercredi face à l'ESSahel. Outre les retombées physiques de la rencontre livrée au CABizertin quarante huit heures plus tôt. Et quand on s'assura du déroulement de la rencontre à la date et à l'heure qui lui a été fixée, Faouzi Benzarti et Maher Kanzari rassemblèrent leurs joueurs dans une des salles de l'hôtel pour une dernière mise au point. Des appréhensions qui allaient vite être dissipées dès les premières échanges de ballon avec une Espérance dont les joueurs mirent tout leur poids dans la "balance" pour faire douter d'entrée l'adversaire. La touche Benzarti était visible pour ceux qui connaissent de près ce technicien et ses méthodes dont d'enflammer ses joueurs.
Les errements de Mister Hellali Deux injustices ont empêché les "sang et or" d'assurer la qualification dès le match aller. La première à la 5ème minute quand l'arbitre Hellali annula le but de Ziad Derbali après l'avoir validé en premier lieu. La seconde à l'ultime minute de jeu quand Bouazzi qui a remplacé Bienvenu a pris de vitesse la défense sétifienne pour se présenter seul devant le gardien du Wifek Fraji. Moment que choisit l'arbitre Hellali pour siffler la fin de la rencontre alors qu'il restait quelques secondes à jouer. De l'avis même des confrères présents à la tribune de presse, l'Espérance méritait de l'emporter et par plus d'un but d'écart. Tous n'ont pas tari d'éloges pour cette équipe "sang et or" qu'ils n'ont pas manqué de qualifier de grande équipe, un qualificatif qui lui est allé à merveille en cette neigeuse soirée du samedi 11 avril. Il faut reconnaître que les changements enregistrés dans la formation rentrante ont permis de présenter un ensemble dans une meilleure fraîcheur physique et ce avec les rentrées de Abdi, Ziad Derbali, Korbi, Souissi et Bienvenu sur lequel le choix a été porté en dernière minute pour remplacer Bouazzi donné titulaire d'entrée. Bref des choix appropriés avec pour final une victoire au cours de laquelle les joueurs ont allié résultat et manière en dépit de leur courte victoire.
Etat d'esprit, solidarité et grinta Le plus dur reste à faire dans la mesure où il y a un match retour à jouer à Tunis. A entendre parler l'entraîneur du Wifek, nous avons relevé qu'il n'a pas perdu tout espoir d'aller en finale "l'Espérance a bien gagné à Sétif, nous sommes en mesure de faire autant à Tunis", a-t-il déclaré au cours du point de presse d'après match répondant à la grogne manifestée par les correspondants des journaux du pays. D'ici là l'Espérance aura d'autres engagements à honorer avec à chaque fois, l'obligation du résultat. Le match retour, c'est dans quinze jours et elle aura le temps de le préparer. Toujours est-il que le passage victorieux de Sétif va constituer une source de motivation supplémentaire pour des joueurs qui ont appris le vrai sens des mots suivants: solidarité, état d'esprit et grinta. Kasraoui avec deux superbes arrêts, Darragi avec son but libérateur et précieux, une défense amenée par un Abdi qui s'est totalement adapté à son nouvel environnement, l'Espérance est en mesure de réussir une bonne partie de ses paris et pourquoi pas tous. D'autant plus que le groupe bénéficie d'un environnement sain et d'une attention particulière de toutes les parties impliquées dans la gestion quotidienne de la section. -------------------------------- Déclarations Hamdi Meddeb: -Une dimension continentale- J'ai assisté à la naissance d'une grande équipe dans la mesure où il est difficile de battre un ensemble du Wifak Sétif double détenteur de l'épreuve et leader incontesté du championnat algérien outre le fait qu'il évolue chez lui dans les conditions que vous venez de vivre. Mes félicitations s'adressent à tout le groupe sans distinction aucune même à ceux qui sont ici présents sans prendre part à la rencontre. Je tiens également à féliciter le staff technique et le staff médical pour le travail qu'ils sont en train d'accomplir. Et une mention, spéciale celle-là, pour le public qui nous suit partout faisant fi des difficultés qu'il rencontre à chaque déplacement. Ce public dont j'accepte les critiques, car, persuadé qu'il le fait par amour aux couleurs du club. Le parcours qu'est en train de réaliser l'Espérance est le fruit de tous les sacrifices consentis à tous les niveaux pour que cette équipe atteigne la dimension continentale et ce sera pour bientôt.
Faouzi Benzarti : -Chaque chose en son temps- Je savais que le déplacement était difficile mais en mon for intérieur, j'étais persuadé que l'équipe était en mesure de s'imposer à Sétif même et ce en dépit de la valeur de l'adversaire. Les joueurs ont été disciplinés tactiquement notamment outre un état d'esprit dont ils ont fait rarement preuve cette saison. Maintenant, la finale est loin d'être atteinte et il ne faudra pas pavoiser avant terme. Pour le moment restons concentrés sur notre rendez-vous de mercredi en coupe et celui du dimanche en championnat. Le match retour en champion's league arabe sera préparé en son temps.
Aït Joudi ( Ent. W.Sétif) : -Une responsabilité partagée- L'entraîneur du Wifak Sétif a été carrément pris à partie, verbalement du reste, par les confrères algériens venus couvrir le match. Il est resté malgré tout d'un calme olympien avant de répondre. « Vous ne devez pas passer sous silence que le Wifak a eu à rencontrer une grande équipe de l'Espérance dont les joueurs sont beaucoup plus rompus que les nôtres pour ce genre de rendez-vous. J'estime que ces derniers sont victimes de la très mauvaise programmation des rencontres que doit disputer le Wifak. Il est anormal que l'équipe joue d'aussi nombreuses rencontres à intervalles rapprochés. Aujourd'hui (samedi), les joueurs en ont fait les frais, c'est pourquoi je dis que la responsabilité est partagée. Bon maintenant, il nous reste un match retour à jouer dans quinze jours. L'Espérance a bien gagné à Sétif pourquoi ne ferait-on pas de même à Tunis, le football n'étant pas une science exacte. ------------------------------------------ Curiosités
39 ans plus tard La neige en plein mois d'avril, ce du jamais vu en Algérie nous a-t-on informés. Sauf en 1970 où il a neigé aussi abondamment que samedi dernier. Ce n'était pas uniquement des flocons de neige mais une véritable tempête.
1h30 avant le coup d'envoi Collation à 16h pour les joueurs de l'Espérance suivie d'une réunion technique avec le staff technique. Départ pour le stade du 8 mai 1h30 avant le coup d'envoi et arrivée à 17h40
Public des grands jours Les gradins étaient aux trois quarts pleins à notre arrivée au stade. Et ce, malgré le froid sibérien ; il faisait moins un degré. Le stade sera plein comme un œuf trente minutes avant le coup d'envoi.
Deux handicapés de Batna Parmi les supporters venus soutenir l'Espérance figuraient deux handicapés arrivés le matin même de Batna. Ils sont Algériens, supporters de l'U.S.M.Alger mais ayant un penchant pour l'Espérance de Tunis. Ils ont remis à Michael une photo où il figurait avec l'équipe algéroise.
Tribune de presse (1) Séparée par une cloison, la tribune de presse abritait la presse écrite ; l'autre partie était réservée à la presse télévisée. Elle ne permettait pas une nette vision du match.
Presse (2) Le concours de notre confrère du « Soir d'Algérie » nous a été très précieux. Il s'agit de Imed Sellami, de mère tunisienne et de père algérien. Son oncle maternel est Mohamed Touati notre ex-arbitre international. Supporter du Wifak Sétif, il portait néanmoins un pull rouge avec l'emblème de l'Espérance. Il revenait de Tunis où il a pris part à un séminaire médical. Son journal de chevet, nous a-t-il confié est le Temps et depuis 1990.
Accueil et accueil 18h20 : les joueurs de l'Espérance foulent la pelouse du stade du 8 mai sous les sifflets du public sétifien. Ils ont été rejoints dix minutes plus tard par les joueurs du Wifak Sétifien applaudissement à l'appui cette fois-ci.
Fumigènes et pétards Ils se vendaient à chaque coin de rue. Leur apparition dans le stade ne constituait pas une surprise. Mais c'en était trop. A un moment donné on ne voyait qu'à peine le ballon.
Déblayages Une équipe composée de cinquante ouvriers a été mobilisée pour débarrasser le terrain de la neige qui s'est amoncelée tout au long de la journée. Avec le concours de cinq traks… C'est pourquoi le terrain était en parfait état.
Quand Tunis Ari pose un lapin Il était prévu que la délégation de l'Espérance gagne Tunis juste après la fin du match. D'ailleurs le bus transportant l'équipe et son entourage était à l'aéroport de Sétif vers le coup de 21h30. Et là surprise, on a appris que l'avion spécial affrété par l'Espérance n'a pas encore quitté Tunis. Puis un quart d'heure plus tard qu'il lui est impossible d'atterrir sur le tarmac de l'aéroport de Sétif, vu l'amoncellement de la neige. Il a alors fallu retourner à Sétif à la recherche d'hôtel en mesure d'accueillir une soixantaine de personnes. Ce qui fut fait mais au prix de quels efforts et de difficultés. Ce que l'on reproche à Tunis Air, c'est de n'avoir pas averti à temps pour permettre aux responsables de prendre leurs dispositions dans des délais raisonnables.