Alors que la session du mois de maîtrise de l'énergie pour 2009 se tient depuis le 6 avril dans les différentes régions du pays, un débat sur la promotion des énergies renouvelables et le secteur privé en Tunisie a été organisé, hier, aux Berges du Lac à Tunis, à l'initiative du magazine en ligne tunisien -Webmanager Center-, en présence de M. Abdelaziz Rassâa, secrétaire d'Etat auprès du ministre de l'Industrie, de l'Energie et des PME, chargé de l'énergie renouvelable et de l'agroalimentaire, et de nombreux opérateurs concernés du secteur public et privé. Les deux concepts ne sont pas liés, à vrai dire. Le recours aux énergies renouvelables n'implique pas une baisse de la consommation de l'énergie. On peut économiser dans un contexte d'énergie traditionnelle fossile, produite à partir du pétrole et des hydrocarbures comme on peut gaspiller à outrance dans un cadre d'énergie renouvelable. Mais la problématique de la maîtrise d'énergie a pris une bonne place dans la discussion. Dans quelle perspective faut-il alors placer la promotion des énergies renouvelables ? S'agit-il d'assurer son indépendance par rapport au pétrole et au gaz, dans toutes les circonstances, ou parce que les énergies renouvelables sont plus « écologiques » pour le moment ?
Pas de préférence Comme l'a souligné le secrétaire d'Etat chargé de l'énergie renouvelable et de l'agroalimentaire, M. Abdelaziz Rassâa, la Tunisie a le mérite d'appliquer dans ce domaine une politique volontariste encourageant aussi bien la prospection et la recherche pétrolière et gazière pour augmenter la production dans ce domaine que la promotion des énergies renouvelables, notamment l'énergie éolienne et solaire, et leur utilisation sous toutes les formes, pour la production de l'électricité, le chauffage de l'eau, l'irrigation agricole, le pompage de l'eau. Le gouvernement fait la part des choses entre les deux concepts et n'a pas de préférence pour une filière en particulier, ni n'entend diriger les subventions et les incitations au profit d'une filière en particulier aux dépens des autres, a-t-il dit. Cette orientation est illustrée dans les récents amendements apportés à la loi relative à la maîtrise de l'énergie, venus après les réformes introduites dans le même sens dans le cadre du Code des hydrocarbures. En effet, certains intervenants sont d'avis que la taxation et les contributions au financement du fonds de maîtrise de l'énergie ne correspondent pas à l'importance respective de la consommation d'énergie par les produits et les équipements industriels, comme les climatiseurs électriques, entre autres. Faut-il appliquer à ce niveau aussi le principe du pollueur payeur, c'est-à-dire surtaxer les équipements et les systèmes les plus énergivores et favoriser ceux qui économisent ?. Les études et l'information restent, à cet égard, très importantes. Ainsi, selon des experts, les systèmes de climatisation individuels sont plus économes que les systèmes collectifs, alimentant des immeubles à la fois. C'est d'ailleurs, dans ce contexte que l'initiateur de la rencontre, M. Hechmi Ammar, directeur général de Webmanager Center, a placé le débat, le premier du genre qu'organise ce magazine en ligne tunisien, lancé avec un succès croissant, depuis 2000. Les coûts d'installation et de production, et par voie de conséquence de consommation, restent un des freins pour la promotion des énergies renouvelables en Tunisie. Aussi, comme l'a affirmé le secrétaire d'Etat, la politique du gouvernement encourage toutes les niches qui s'avèrent bénéfiques pour les différentes parties. Les indicateurs dans ce domaine évoluent positivement, en ce qui concerne, entre autres, l'utilisation du gaz naturel et les chauffe-eau solaires, ou encore le recours à l'énergie éolienne et l'autoproduction d'électricité pour la consommation propre et pour la vente.
Les atouts tunisiens Le programme national en matière de production énergétique prévoit d'augmenter la part des énergies renouvelables, en la portant à 13% en 2011, alors que ce taux atteint déjà 20%, en Europe. On escompte réaliser en même temps une économie d'énergie de l'ordre de 20%, grâce au programme quadriennal 2008 //2011 mis en œuvre dans ce but, à la suite d'un programme triennal ayant abouti à de bons résultats. Selon un intervenant, une micro- centrale électrique privée permet à un hôtel d'économiser 30% de sa consommation énergétique. Cependant, quel type d'énergie doit-on adopter pour cette micro - centrale. Une communication présentée par M. Tahar Ben Achour, expert consultant en économie d'énergie, met en relief l'importance du potentiel énergétique solaire dont dispose la Tunisie, avec une irradiation de 5 kWh / mètre carré par jour. Le gisement solaire tunisien est de l'ordre de 5000 GWh par an. Cette énergie produit le chauffage sanitaire, le chauffage des locaux, le chauffage de l'air (séchage ), le froid solaire et la production d'électricité. Les conditions climatiques de la Tunisie sont favorables également au développement de l'énergie éolienne qui est d'ailleurs utilisée en Tunisie pour produire de l'électricité par la Société tunisienne d'électricité et de gaz .Des inventeurs tunisiens ont mis au point des petits systèmes d'irrigation agricole à l'aide du vent. L'autre question qui reste encore à trancher est le rapport entre les énergies renouvelables et le développement durable.