Le week-end dernier, nous nous sommes présenté devant le distributeur se trouvant à l'entrée du marché aux poissons de La Goulette. Après avoir effectué les opérations habituelles pour extraire une somme, l'écran magique a affiché les formules de politesse que vous connaissez en vous demandant de retirer la carte ensuite les billets. Pour la première, il n'y avait pas eu de problèmes, on l'a récupérée, mais pour la seconde c'était différent, on nous les a confisqués tout en les affichant sur l'écran : on en a vu la couleur sans en sentir l'odeur. Nous avons attendu plus qu'il n'en fallait espérant qu'ils apparaîtraient, sachant que donner est beaucoup plus difficile que prendre surtout lorsqu'il s'agit d'argent. Là, l'opération est plus délicate, il faut procéder à des enquêtes, car si on se trompe, on risque de causer des préjudices aux titulaires des autres comptes. Mais à part ces précautions, il y a d'autres raisons : n'oublions pas qu'une banque est fondée sur l'intérêt, sans cela, elle ne pourrait pas fonctionner, c'est pourquoi elle contrôle plus ses sorties que ses entrées. Par exemple, si vous avez des millions à placer, on vous reçoit comme un prince, vous ne passez pas par les guichets, puisque vous êtes un client privilégié, c'est le chef d'agence ou le directeur qui vous accueille et on peut même vous offrir l'hospitalité en vous organisant une petite réception. Mais quand vous désirez en extraire une partie, là c'est différent, vous devez faire la queue comme tout le monde, et quand vous arrivez au guichet, on vous demande de formuler une demande et de patienter quelques heures ou quelques journées. Et, il va sans dire que le montant doit être raisonnable, car il y a la crise mondiale et les fonds se font de plus en plus rares.
Poisson d'avril Revenons à notre histoire de La Goulette. Après cette première opération ratée, on en a essayé une deuxième, mais le résultat était le même. Comme on était devant un marché aux poissons et qu'on était au mois d'avril, on a d'abord cru que c'était une plaisanterie de mauvais goût du poisson d'avril, mais on s'est très vite détrompé quand on s'est rappelé qu'on était le 24 du mois. Alors, il était évident que la chose n'avait rien d'amusant. Nos inquiétudes ont augmenté lorsqu'on s'est approché d'une petite foule qui stationnait devant le marché pour demander des éclaircissements : ces individus dont certains étaient poissonniers nous ont confirmé que la scène était habituelle et que chaque jour plusieurs gens étaient pris au piège de cette machine. Les commerçants de ce marché s'en plaignaient énormément, ils prétendaient qu'à cause d'elle, ils ont perdu plusieurs de leur clientèle. Elle est aussi vieille que le marché, on dirait qu'elle lui est scellée depuis son ouverture. En nous adressant à l'agence dont dépend le distributeur et qui se trouve au Kram pour déposer une réclamation, on nous a fait savoir que la procédure doit se faire auprès de notre banque et qu'il faut attendre au moins une semaine, car l'extrait effectué d'une banque autre que la vôtre n'est pas tout de suite inscrit à votre débit. Donc, vous devez attendre cette période pour vérifier sur le relevé si les opérations étaient comptabilisées ou pas, si les sommes étaient retranchées du compte ou non, et au cas où vos doutes seraient confirmés, c'est-à-dire si vous êtes lésé, vous pouvez à ce moment faire une opposition. D'ici ce temps, il va falloir que vous contrôliez vos dépenses, parce que même dans le cas où l'erreur serait prouvée et reconnue votre argent ne vous sera pas restitué dans l'immédiat, vous auriez à attendre encore au moins deux semaines.
Les défectuosités des cartes magnétiques Cet incident nous amène à parler de l'entretien des distributeurs de billets d'une façon générale. Plusieurs d'entre eux connaissent des pannes fréquentes, et leur réparation prend du temps, la chose est d'autant plus déplorable pour ces machines hors service se trouvant dans les grandes surfaces. Ces pannes ne sont pas toutes techniques, certaines sont provoquées par la négligence du personnel qui ne met pas de l'espèce dans ces " caisses à argent ". Et même dans le premier cas, on devrait faire venir des techniciens au plus vite : une banque est dans l'obligation de bien servir ses clients pour garantir ses intérêts. D'ailleurs, ces distributeurs sont conçus dans l'intention d'améliorer la qualité de service. Ce n'est malheureusement pas le cas, vu ces défectuosités devenues un vrai casse-tête pour les clients. Leurs problèmes ne proviennent pas uniquement de ces distributeurs hors service, mais également de leurs cartes magnétiques refusées par ceux qui le sont pour soldes insuffisants bien qu'ils soient bien alimentés. C'est ce qui est arrivé, par exemple, à Yosra qui s'est rendue à Monastir pour y passer un week-end dans un hôtel avec sa famille, heureusement qu'elle avait des amis dans cette ville qui l'ont dépannée. Un autre incident auquel on était un témoin oculaire s'est produit dans une grande surface de la place : une femme accompagnant sa petite fille qui a donné sa carte électron à la caissière pour payer la somme modeste de 14 dinars, mais à sa grande surprise, celle-ci, après avoir introduit la carte dans le détecteur magnétique, lui a dit qu'elle n'avait pas de solde. La femme était frappée de stupeur et embarrassée, et la gamine très contrariée, elle avait dû se séparer de son petit jouet les larmes aux yeux, c'était vraiment une scène désolante.
Le numéro vert Pourquoi n'installe-t-on pas des numéros verts qui soient opérationnels 24/24 pour intervenir immédiatement et régler ces problèmes devenus très fréquents ? Les banques pourraient emboîter le pas à TRANSTU qui, lors de la campagne des abonnements, détache un agent auprès du service d'appel des PTT pour être en contact avec les 120 postes se trouvant dans toutes les régions du pays, il intervient pour résoudre les difficultés que ses collègues rencontreraient au niveau de la recevabilité des pièces présentées. Et s'il ne parvient pas à le faire, il contacte le responsable à l'administration centrale, qui pour lui faciliter la tâche et servir le client dans de bonnes conditions, lui donne le numéro de son portable. Pour chaque difficulté, il y a une solution, il suffit d'y penser, et quand on manque d'imagination ou de volonté, on n'a qu'à imiter ce que font les autres.