Plus significative que le total des buts marqués lors de la douzième journée, a été la part prise par les quatre clubs de tête au classement dans cette avalanche. A eux quatre, l'Etoile, le Club Africain, l'USMonastir et l'Espérance ont marqué la bagatelle de treize buts. A cette pléthore, il faut ajouter aux particularités de la journée ce score stupéfiant qu'a réussi l'Etoile. Un score dont l'explication hésite entre une subite explosion des Etoilés et une bizarre implosion du CS Sfaxien. Le mieux, bien visible, de l'Espérance au point de vue efficacité puisqu'elle vient de réussir pour la première fois de la saison plus de deux buts et surtout en rendement technique. La deuxième victoire consécutive de l'EOGK, ce qui ne lui est pas arrivé jusqu'ici, cette saison. Evidemment tous ces faits constatés ont en quelques conséquences sur la situation au classement. Le Club Africain, en concédant le nul à Gafsa, s'est fait rejoindre en tête. L'Etoile, n'est plus qu'à un seul point et l'Espérance à trois. Mais désormais à sept longueurs, le CS Sfaxien semble avoir perdu ce dimanche une bonne partie de ses chances pour le titre. Il rejoint El Qaouafel dans une position intermédiaire entre être encore un outsider de chance moyenne et l'anonymat, du milieu du tableau. D'ailleurs ce classement commence à prendre une forme plus hiérarchisée. Malgré sa victoire l'Avenir est encore avant dernier, en compagnie de l'autre banlieusard du sud et de l'Espérannce de Zarzis. Seule l'EOGK a fait, parmi les vulnérables, une bonne affaire en battant le Stade Tunisien à ... Hammam-Lif. C'est d'aileurs ce terrain qui l'a vue remporter ses deux seules victoires à l'extérieur. Quand on pense que pour expliquer la victoire de l'Etoile, on évoque la mauvaise prestation du CS Sfaxien. Et pour expliquer celle-ci, on va chercher des circonstances en dehors de la technique.
Le CSS a vite démissionné Il est plus simple de faire un constat plus réaliste. Le CS Sfaxien a trouvé dimanche plus fort que lui. Il aurait pu perdre moins lourdement. S'il n'a pu éviter le carton c'est que l'état d'esprit de ses joueurs éétait fragile du fait d'une ambiance peu enthousiaste, consécutive à l'échec africain. Pourquoi ne pas insister sur la faiblesse de l'axe défensif sfaxien qui a été responsable sur presque tous les buts de l'Etoile ? Pourquoi ne pas déplorer la terne prestation de Karim Nafti, au lieu de regretter l'absence de Ziadi ? Perdre à Sousse face à une Etoile étincelante ne doit pas tourner au drame. Même si une partie des buts aurait pu être évitée. La part d'amateurisme est là évidente. A deux à zéro, on démissionne, n'acceptant déjà pas la défaite inéluctable mais circonscrite. L'aisance de l'US Monastir a été impressionnante et l'entêtement d'El Gaouafel a fini par payer. Ce sont là des réalités qui se vérifient de semaine en semaine. Par contre la démarche du Stade Tunisien continue de déconcerter.
Le CAB au bord du naufrage Quant à l'Espérance, on voit désormais plus clair dans l'esprit de son entraîneur. Il donne l'impression depuis quelques semaines d'un mécanicien qui a installé le châssis de son engin et qu'il commence à fixer les pièces une à une. A aucun moment l'Espérance n'a été en danger avant-hier. Elle a joué plus fluidement. Elle reprend donc des chances réelles pour jouer au plus haut du classement. Plus bas, au tableau, la Goulette-Kram résiste aux ruades des mal classés qui en gagnant eux-mêmes, voudraient bien la voir derrière eux. Or, elle continue à vaincre de son côté pour garder des points précieux qui l'éloignent de la zone dangereuse. Le problème de l'Espérance de Zarzis reste complexe. Elle joue mieux qu'avant, mais n'arrive pas encore à convertir systématiquement son rendement en buts. Il est vrai que ce dimanche, elle a trouvé en une ES Hammam-Sousse, un coriace concurrent, qui pense lui-même à rentabiliser, ne serait-ce qu'en parité, dans les déplacements. Enfin, le CA Bizertin est maintenant au bord du naufrage. Il sera le premier des clubs de la Ligue I, à décréter l'état d'urgence et adopter l'attitude qui convient le mieux à un sauvetage désespéré.