Assurément le Primeiro Agosto, l'adversaire de notre représentant en coupe de la CAF n'est pas né de la dernière pluie. C'est en effet le porte-étendard, au niveau des clubs du football angolais, un football qui émerge en Afrique et dont les progrès tangibles réalisés lors de la dernière décade notamment lui ont valu une participation à la précédente coupe de monde. Cela revient à dire que la mission des "Noir et Blanc" au stade Naçional de Luanda s'annonce plutôt difficile surtout que l'on ne doit pas perdre de vue le risque des surprises désagréables comme il en arrive souvent dans les stades d'Afrique noire. Un autre inconvénient étant de nature à rendre cette sortie encore plus délicate : c'est l'idée fort approximative du staff technique sfaxien sur l'adversaire angolais. L'entraîneur Ghazi Ghraïri n'a pas manqué, à la veille du déplacement à Luanda d'évoquer ce point précis qui doit, affirmait-il l'amener à aborder le match avec toute la prudence requise, le temps de sonder l'équipe angolaise et d'essayer de dégager ses éléments de force et ses points faibles. Mais en attendant d'y voir plus clair, l'entraîneur clubiste dispose d'une certitude : Primeiro Agosto allie les caractéristiques du football latin basé sur la technique et le progressif travail d'approche et les spécificités du football anglo-saxon axé sur l'engagement physique et la vélocité. Ce cachet hybride du style de jeu des Angolais implique des applications tactiques précises de la part des Sfaxiens, ayant pour finalité essentielle de réduire les espaces devant les Angolais en pressant constamment leur porteur du ballon. Le pressing doublé du marquage de zone nécessite bien sûr une fraîcheur physique à toute épreuve et il y a lieu d'espérer que les "Noir et Blanc" soient tout à l'heure au point après qu'ils eurent bénéficié d'un répit d'une semaine au lendemain de la demi-finale de la coupe, disputée le sept du mois.
Marquer chez l'adversaire Ce qui est sûr c'est que le Club Sfaxien ne compte pas se cantonner dans une tactique défensive qui ne pourrait lui être que suicidaire, mais d'imposer son style de jeu habituel quand il évolue en déplacement. Les Nafti et consorts entendent bien se défendre mais une fois en possession du ballon, ils ne manqueront certainement pas d'attaquer avec toute la conviction requise. A cet égard, ils miseront essentiellement sur la tactique du contre, une arme qu'ils savent exploiter avec un taux de réussite consistant. Cette tactique a des fortes chances de s'avérer payante dans la mesure où les Angolais, dans l'intention de réussir une victoire sécurisante en prévision du match retour, seront probablement tentés de prendre des risques en défense en cherchant à créer le surnombre devant. Les espaces qu'ils viendraient à laisser libres devront être exploités à bon escient par les nôtres. Demeure aussi un autre atout ayant son importance. C'est celui des balles arrêtées. Avec un spécialiste de la qualité de Nafti et des joueurs grands de taille (Kouassi, Rouïd et autre Merdassi) ce volet est en mesure de valoir bien de satisfactions aux clubistes.
Ne pas fléchir mentalement Toutes ces considérations tactiques ne peuvent bien fonctionner qu'avec une maîtrise mentale sans faille en ce sens que les nerfs, dans ce genre de match où l'enjeu est de taille jouent un rôle prépondérant voire même décisif. Forts de leur solide expérience qu'ils ont accumulée à travers leurs nombreuses participations sur le double plan arabe et continental, les Sfaxiens nous paraissent prédisposés à tenir, sur ce plan, le coup pour évoluer avec toute la lucidité et la concentration nécessaires.
Avec deux attaquants, mais lesquels ? C'est chose connue : le Club Sfaxien ne s'est jamais départi cette saison, à une ou deux exceptions près, de son système de prédilection le "4-4-2", soit à domicile ou en déplacement. A Luanda, il en sera de même. La configuration du onze rentrant est connue sauf en ce qui concerne la composition du duo de l'attaque où trois avants : Da Silva, Younès et Kouassi sont en ballottage. Cependant l'Ivoirien et Younès sont les mieux placés pour être alignés d'emblée quitte à ce que Da Silva fasse rentrée en cours de jeu si la tournure des débats l'exigerait. Toujours est-il qu'au-delà du choix des joueurs, ceux-ci après la désillusion en champion's league arabe sont tenus impérativement à sauver la mise, sur le plan extérieur cela s'entend, en coupe de la CAF. C'est dire qu'ils doivent faire front uni en se serrant les coudes pour espérer aller jusqu'au bout de leur sujet. Les joueurs sfaxiens se doivent de donner le meilleur d'eux mêmes pour honorer entièrement les couleurs du club et répondre à l'attente de leur public.