Le Temps-Agences - Quarante-et-un candidats, dont le président sortant Hamid Karzaï, se présenteront à la seconde élection présidentielle au suffrage universel de l'histoire de l'Afghanistan, le 20 août prochain, a annoncé hier la Commission électorale indépendante afghane. Au départ, 44 personnes, dont deux femmes, avaient déclaré leur intention de concourir à la date de clôture des inscriptions. Mais un candidat s'est depuis désisté et deux autres candidats ont été disqualifiés par la Commission, a annoncé le président de l'instance électorale, Azizullah Lodin, lors d'une conférence de presse hier. Parmi les candidats retenus figurent l'ancien ministre de l'Economie Ashraf Ghani et l'ancien ministre des Affaires étrangères Abdullah Abdullah, considérés comme les principaux adversaires du président sortant Hamid Karzaï, qui brigue un second mandat et est donné favori. Un candidat à la vice-présidence a également été disqualifié, a précisé M. Lodin. Chaque candidat à la présidence se présente avec deux colistiers qui deviendront ses vice-présidents s'il est élu. La campagne électorale débutera le 16 juin, pour s'achever le 17 août. Les résultats définitifs sont attendus pour le mi septembre. Si aucun prétendant ne recueille plus de 50% des voix, synonyme de victoire, un deuxième tour sera organisé entre les deux candidats arrivés en tête. Concernant les élections provinciales, qui se tiendront le même jour et permettront de renouveler les gouvernements locaux des 34 provinces du pays, 54 candidats ont été éliminés par la Commission, a ajouté M. Lodin. Selon la Commission électorale, sur les 57 candidats disqualifiés (trois à la présidence ou vice-présidence et 54 aux provinciales), 55 avaient des liens avec des groupes armés illégaux, un candidat avait la double nationalité (la loi oblige à n'avoir que la nationalité afghane) et un autre avait été condamné en justice. Le candidat à la présidentielle qui a jeté l'éponge, Mohammad Daoud Miraki, est inconnu sur la scène politique afghane, tout comme l'un des disqualifiés, Sayyed Jafar Hufyani. L'autre candidat à la présidentielle disqualifié est le chef de guerre Muhammad Akbar Bai, un leader de la minorité turkmène qui s'est construit en s'opposant à un autre seigneur de guerre, le sulfureux Abdul Rashid Dostom. Dostam fédérait jusqu'à récemment les minorités ouzbèke (dont il est issu) et turkmène. Mais Muhammad Akbar Bai, un de ses anciens lieutenants, l'a lâché l'an dernier et tente de rallier à lui les Turkmènes. Dostom, candidat malheureux à l'élection présidentielle de 2004 avec 11,7% des voix, a apporté son soutien au président sortant Hamid Karzaï.