Le Temps-Agences - Le cadastre de la colonie juive de Maalé Adoumim a annoncé hier son intention d'enregistrer 13.900 hectares de terres en Cisjordanie occupée, une mesure destinée à renforcer le contrôle israélien sur ces terrains en vue d'une éventuelle extension de l'implantation. Dans des encarts publiés par le quotidien palestinien Al-Qods, qui en fait hier une information en Une, le cadastre, comme le veut la procédure, invite les Palestiniens s'estimant lésés par l'enregistrement de ces terres à contester cette mesure "sous 45 jours" auprès de l'administration militaire israélienne. Le cadastre explique dans les encarts que la demande d'enregistrement des terres a été déposée par cette administration dont le QG se trouve dans la colonie de Beit-El près de Ramallah. Selon Al-Qods, les demandes d'enregistrement portent au total sur 13.900 hectares de terres à l'est de Maalé Adoumim, dans la région de Nabi Moussa et de la Vallée du Jourdain. Il s'agit d'une région désertique où vivent des Bédouins qui ont déjà fait l'objet dans le passé de mesures d'expulsion en faveur de l'agrandissement de Maalé Adoumim, la plus grande colonie israélienne en Cisjordanie occupée dont les limites "municipales" s'étendent déjà à l'est jusqu'à la Vallée du Jourdain. Israël a en outre préparé depuis plusieurs années un projet, dit E-1, pour agrandir Maalé Adoumim vers l'ouest afin de la relier à Al Qods. Il s'est cependant engagé auprès des Etats-Unis à geler toute construction dans ce secteur, sans pour autant renoncer à ce plan. Les Palestiniens dénoncent vivement ce projet parce qu'il coupe pratiquement en deux la Cisjordanie, rendant extrêmement problématique la constitution d'un Etat palestinien indépendant. En dépit des pressions de la communauté internationale, notamment les Etats-Unis, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu refuse de geler totalement la construction dans les colonies.