Nos hôtels sont archi-complets. Aucun lit n'est disponible à Hammamet, Sousse, Mahdia ou Djerba. Les prises de commandes sont nombreuses. Les hôteliers refusent les clients et ont du mal à gérer le surbooking. Les Européens arrivent en masse. 607 mille touristes ont choisi notre pays durant le mois de juillet contre 583 mille en 2006 Le marché français est toujours au sommet avec 185 mille clients entrées en progression de 9,1%. Le marché allemand affiche une bonne santé et présentent des taux positifs de 3%. Les Belges, Hollandais et Suisses sont sur leur lancée. Tout comme les Grecs, les Portugais, les Irlandais. Les pays de l'Europe de l'Est et centrale sont en hausse.
Bref l'été carbure à merveilles. L'arrière saison s'annonce prometteuse et certains hôtels affichent complet jusqu'au mois d'octobre. C'est dire que la roue tourne bien et le booking est exceptionnel pour les prochains jours.
Bonnes recettes en vue ! Les hôtels affichent complet durant toute la saison estivale. Les TO essayent de capter de plus en plus de touristes. Les professionnels reconnaissent que leurs hôtels sont remplis, ils vendent leurs produits avec des prix élevés durant cette période estivale. Les recettes vont certainement s'améliorer. D'ailleurs elles ont enregistré une hausse de 9,9 % au 10 juillet 2007. Sont-elles meilleures que nos voisins ? Les recettes de la Tunisie n'ont cessé d'augmenter. De 2021 millions de dinars en 2002, elles sont passées à 2751 millions de dinars en 2006. Selon l'OMT, les dépenses du touriste sont de l'ordre de 785 euros en Egypte, 575 au Maroc et 265 euros en Tunisie. Ce calcul reflète t-il la réalité ? Il s'avère que les recettes en Egypte et au Maroc intègrent les entrées des travailleurs à l'étranger. Ce qui fausse la comparaison. Mais que faut-il pour améliorer davantage nos recettes ? Quelle stratégie doit-on suivre ? Faut-il continuer à gérer ce tourisme de masse où tout simplement changer d'optique car un touriste à fort pouvoir d'achat vaut mieux que dix touristes à faibles revenus
Ne pas négliger le tourisme de luxe ! Selon la revue allemande Touristik Aktuell, la Tunisie se classe troisième parmi les destinations touristiques en matière de rapport qualité-prix. Cette position renforce l'image d'une Tunisie spécialisée dans le tourisme de masse. Or le produit Tunisie est dans les brochures des tour-opérateurs avec un très bon rapport qualité -prix. Mais, faudrait-il certes soigner la qualité du produit, le retravailler, relooker et rehausser pour avoir moins de réclamations car le client devient de plus en plus exigeant. Il a fortement modifié son comportement. Il refuse le risque et cherche le meilleur prix et le meilleur service. Il est vrai que les hôtels sont sélectionnés en fonction de leur attractivité. Il existe une kyrielle de facteurs bien tangibles qui orientent le choix des consommateurs. On s'aperçoit que le touriste a modifié son comportement. Il devient exigeant et les professionnels doivent tenir compte de ses nouvelles envies et apporter la valeur ajoutée qu'il réclame. La destination n'est plus prioritaire. Pour séduire le touriste de demain, il faudrait apprendre à personnaliser ses produits, prendre en compte ses nouvelles tendances, adapter sa communication et donner de la valeur ajoutée (service, accueil, relation,). Il faudrait concevoir aussi des produits qui répondent à ses besoins et ne négliger aucun détail. Le touriste russe n'a pas les mêmes exigences que le Français ou l'Allemand. Chaque hôtel doit se différencier. Il est temps de repenser notre produit et notre image. Il n'est jamais trop tard pour bien faire, innover et attirer de touristes à fort pouvoir d'achat. Le tourisme de luxe doit être consolidé et développé. Cela contribue à améliorer nos recettes surtout que l'infrastructure y est. Avec des grands palaces et des produits de qualité, la Tunisie pourra se repositionner sur ce créneau porteur. Kamel BOUAOUINA
*** L'avis d'un professionnel, Haykel Akrout « Nous avons tous les atouts pour drainer cette jet set touristique » Le tourisme de luxe suscite un regain d'intérêt au niveau de la profession. Il a ses adeptes en Europe et pourra devenir un bon créneau pour encore relancer la destination Tunisie. Les explications de Haykel Akrout, directeur d'un grand palace à Hammamet :
« Le tourisme de luxe est un créneau porteur pour la Tunisie sur le plan recettes et revalorisation de la destination. C'est un secteur rentable, il pourrait donner beaucoup plus à la Tunisie si nous lui accordons plus d'intérêt et nous en occupons davantage. C'est une solution à la saisonnalité du tourisme et à l'enrichissement de son produit. Mais pour développer ce produit il faudrait tout d'abord définir ce produit et nous avons tous les atouts pour le développer. Une infrastructure de taille, un bon rapport qualité prix et là nous sommes mieux positionnés vis-à-vis de la concurrence. Mais pour mieux vendre ce produit et offrir des prestations de qualité, il faudrait former et fidéliser le personnel, faire un effort promotionnel et de support marketing. Il y a lieu de mettre sur le marché des produits diversifiés et originaux et à haute valeur ajoutée qui attirent les touristes. La Tunisie a été toujours considérée comme un destination de masse. Ce n'est pas vrai. Nous avons de potentialités énormes, le tourisme de luxe en est un. Cette clientèle peut générer des recettes en devises appréciables en très peu de temps. Nous devrons comprendre les mécanismes de ce tourisme et sa finalité. Il faudrait une démarche spécifique. Le tourisme de luxe est un marché d'avenir. Mais faut il le développer et le structurer sur des bases solides car il est le seul capable d'améliorer nos recettes. Et là il faut qu'on change d'outils de marketing. Les palaces prolifèrent dans notre pays. Il nous manque cette agressivité commerciale pour attirer cette Jet Set et ces VIP qui étaient nombreux dans les années 60.