Pourquoi ce jeune homme qui était en très bonne entente avec sa fiancée s'était-il transformé brusquement en rustre brutal et malotru ? Ce fut du moins ce que cette dernière a avancé dans une plainte qu'elle déposa contre lui, auprès du procureur de la République. Elle déclara en effet qu'elle a été l'objet de violences par celui qui naguère l'avait choisie pour heureuse élue. Il l'obligea moyennant du chantage déclara-t-elle, à lui signer une reconnaissance de dettes pour une somme de 120 mille dinars. En quoi consistait ce chantage ? Toujours d'après la jeune fiancée, il la menaça de diffuser des photos privées qu'il avait prises au moyen de son téléphone portable, au moment où ils étaient en bon terme, c'est-à-dire au moment où elle se doutait le moins, d'une éventuelle mauvaise intention de sa part. Elle lui faisait entière confiance et ne pouvait par là même imaginer qu'il pourrait divulguer des choses faisant partie de leur intimité commune. Ce fut d'ailleurs la raison pour laquelle, lui ne vit aucun inconvénient, qu'il la prenne en photos, et comptait sur sa discrétion. Interpellé le jeune homme ne nia point qu'il l'avait prise en photo dans des situations plus ou moins équivoques, mais qu'il n'avait jamais usé de chantage pour l'amener à lui signer une reconnaissance de dettes. Elle avait signé ce document dit-il de son propre gré. En fait il s'était absenté pendant quelque temps, pour aller travailler à l'étranger et à son retour il apprit que sa fiancée avait fait preuve de mauvaise conduite pendant son absence. Ce qui l'avait contrarié et il décida de rompre les fiançailles. L'avocat de la défense a sur cette base, plaidé l'absence de toute preuve de mauvaise foi de la part de son client. IL ajouta que l'accusation invoquée par la fiancée n'était qu'un tissu de mensonge afin de contraindre le jeune homme de renoncer à l'idée de rupture. L'avocat de la défense observa que c'était plutôt la fiancée qui voulait faire pression sur le jeune homme. Il sollicita de ce fait, l'acquittement de son client. Le tribunal le déclara toutefois coupable des faits incriminés, et le condamna à la peine de 8 mois de prison ferme.