Cette rubrique traite des faits réels dans des affaires anciennes et classées. Par respect pour les personnes , il n'est guère mention de non , ni de dates précises des faits , et encore moins de lieus précis. Ils se sont aimés depuis leur tendre jeunesse et s'étaient promis de s'unir pour le meilleur et pour le pire. "Steve" n'avait à l'époque que seize ans. Il devait ce sobriquet à ses amis qui trouvaient qu'il avait une ressemblance frappante avec Steve Mac Queen, le fameux acteur américain. Sa dulcinée, issue d'une famille aisée, était sa cadette de deux ans. Mais a quatorze ans, elle avait déjà le physique d'une jeune fille de vingt deux ans. Steve n'était pas brillant au lycée et à l'année du bac il bloqua. Il passa plusieurs fois l'examen sans résultat. Il décida alors de partir à l'étranger, aller pour continuer ses études et tenter encore sa chance. Il était fils unique, et bien que son père ne fut pas très riche, il l'aida à réaliser son rêve. La veille de son voyage, il promit à sa bien-aimée qui avait les larmes aux yeux de revenir avec les diplômes en poche pour pouvoir en l'épousant lui assurer un avenir florissant. Et elle lui promit à son tour de l'attendre, quoi qu'il advienne. Il lui écrivait de temps en temps, du pays où il était installé, pour l'informer de l'évolution de sa situation, et la tranquilliser. Elle lui envoyait également des lettres à l'eau de rose, mais aussi pleins d'amertume et d'angoisse, à cause de la distance qui les séparait, malgré eux. Toutefois, le père de celle-ci qui n'était pas du tout au courant de cette relation, vint l'informer un jour qu'un richissime jeune homme, à la situation bien assise lui avait fait part de son intention de devenir son gendre. "C'est sa mère qui est venue avant hier, voir ta maman, qui est très contente d'ailleurs, et qui n'a pas émis d'objection à sa demande. Il reste maintenant à officialiser les choses. Je crois que ses parents vont venir demander ta main la semaine prochaine". La jeune fille était choquée par cette nouvelle qu'elle apprit pour la première fois de la bouche de son père. Aussi, observa-t-elle un silence, qui n'exprimait en aucune façon son consentement. Bien au contraire. Mais elle n'osa rien dire à son père, autoritaire de surcroît et qui n'aimait pas être contrarié. Elle se précipita dans sa chambre, prétextant un mal de tête, et s'enferma à clé. Puis elle prit son stylo, pour écrire à son bien aimé, afin de l'informer de la situation et lui demander de réagir au plus vite. En attendant, elle essaya de temporiser les choses, demandait à son père de remettre à chaque fois à plus tard le rendez-vous fixé pour la demande en mariage. Mais entretemps son amoureux ne donnait plus signe de vie. Sept mois plus tard, elle finit par abandonner, se résignant à répondre par l'affirmative au nouveau prétendant. Les fiançailles célébrées au printemps, ils fixèrent le mariage pour les grandes vacances d'été. Mais voilà qu'entretemps, Steve revint au pays au mois de juin avec un certificat de réussite à l'examen d'entrée dans un Institut supérieur, et plein de projets en tête. Il fut cependant choqué d'apprendre que le mariage de sa dulcinée avec une tierce personne était déjà fixé. Il s'empressa d'aller chez elle et sonna à la porte. En lui ouvrant, elle fut ébahie. -"C'est toi ? Je n'en crois pas mes yeux, je rêve !" -"Non tu ne rêves pas, c'est bien moi. Pince-toi pour t'en assurer". -"Mais où étais-tu, pendant tout ce temps ? Pourquoi n'as-tu pas répondu à mes lettres ?" -"Des lettres ? Quelles lettres ? Mais je n'en ai reçu aucune ! C'est moi qui n'avais plus de tes nouvelles depuis plusieurs mois". -"Et pourquoi tu ne m'a pas écrit alors ?" -"Si je t'ai bien écrit plusieurs lettres. Ne te sont-elles pas parvenues ?" -"Non, pas du tout !" Les deux jeunes avaient fini par comprendre qu'il y avait anguille sous roche. Quelqu'un subtilisait les lettres envoyées par le jeune homme ou par sa dulcinée. Mais qui pouvait agir de la sorte et dans quel intérêt ? La jeune fille réalisa très vite, qu'il n'y avait personne d'autre qui pouvait le faire à part son père. Elle était furieuse et Steve également. Ils avaient tous les deux la mouche et étaient dans tous leurs états. Steve rentra chez lui en promettant à sa bien aimée de remettre les choses en place. En arrivant chez lui. Il remarqua une voiture stationnée devant la porte de son domicile. Puis en s'approchant, il vit descendre de la voiture, un jeune homme bien baraqué. Sans crier gare celui-ci l'interpella, sans transition ni salamalecs. -"je suis le fiancée de Hana. Eloigne-toi de notre chemin. Sinon ça te coûtera cher !". Steve qui fut choqué par ses propos répondit sans mâcher ses mots. -"C'est moi qui te mets en garde de ne plus approcher ma bien aimée. Elle est ma femme, et tu n'es qu'un parvenu ! La discussion devenant de plus en plus houleuse, tourna au vinaigre. Brusquement le père de la jeune fille qui eut vent de la visite impromptue de Steve à sa fille, arriva devant le domicile de celui-ci dans l'intention de lui dire deux mots. Il fut surpris par cette bagarre entre les deux rivaux. Voulait-il intervenir pour les séparer, ou prenait-il partie pour son gendre ? Qui qu'il en soit il fut atteint par un coup de couteau brandi par l'un des deux antagonistes, et il succomba à une blessure qui l'atteignit en plein cœur. Les deux rivaux donnaient deux versions différentes des faits. Steve, déclara de son côté que son rival avait à un moment donné, sorti un couteau de ses vêtements avec lequel il l'avait menacé. Le père de sa dulcinée qui voulait les séparer fut atteint par ce couteau. Quant à son rival, il déclara au contraire que le couteau appartenait à Steve et que celui-ci étant sous l'emprise de la colère, n'hésita pas en voyant la victime à lui porter un coup avec ce couteau, en plein dans le cœur. Ils furent inculpés tous les deux d'homicide volontaire et complicité malgré leurs versions contradictoires. Sur l'arme du crime il y avait les empreintes des deux jeunes hommes. Ayant interjeté appel la cour décida la requalification de l'infraction jugeant que les faits ne constituaient que des violences graves ayant abouti à la mort de la victime sans intention de la donner. Ils étaient considérés comme complices. Mais l'énigme ne fut jamais élucidée, afin de déterminer si la victime a été sciemment tuée par un coup de couteau dont il fut atteint dans la mêlée.