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Soirées " animées " sous l'horloge géante et aux pieds d'Ibn Khaldoun
Veillées estivales bon marché et ayant pignon sur rue
Publié dans Le Temps le 12 - 07 - 2009

Pour les gens qui en ont les moyens, toutes les soirées d'été peuvent se dérouler dans les boîtes de nuit, sur les terrasses des hôtels de luxe, dans des cafés branchés, sur les gradins des festivals ou bien en pleine mer sur un yacht dernier cri.
Les bourses modestes, qui bien évidemment ne peuvent se permettre le 1/100ème de ces veillées dispendieuses, parviennent néanmoins à organiser des sorties divertissantes économiques qui peuvent ne rien coûter du tout aux promeneurs noctambules. Les exemples abondent qui montrent que, partout en Tunisie, ce type de veillée bon marché a pignon sur rue. Les avenues principales, les corniches, les plages situées en zone urbaine, les zones vertes, les fontaines et bassins des jardins publics, les berges des rivières, tous ces espaces et bien d'autres accueillent chaque soir par centaines et milliers les flâneurs nocturnes plutôt fauchés. A Tunis, par exemple, c'est l'avenue Habib Bourguiba qui dès, avant le coucher du soleil, se transforme en zone touristique improvisée. Les allées et venues interminables en famille, en couple, en bandes d'amis ou en solitaire commencent à 19 heures pour se terminer après minuit et même plus tard pour quelques uns. Quand les promeneurs sont épuisés par leur marathon effectué à pas comptés, ils observent une longue halte au bord du bassin qui entoure la grande horloge. Encore faut-il y trouver une place de vide, parce que d'autres noctambules ont " réservé " plus tôt.

La fraîcheur aux pieds d'Ibn Khaldoun
Qui sont les habitués de ce bassin ? Des riverains de la zone qui habitent dans les immeubles des alentours et qui étouffent chez eux, des ressortissants maghrébins résidant dans les petits hôtels de la ville, de jeunes chômeurs, des ouvriers et des fonctionnaires modestes qui investissent les lieux avant tout le monde et ne les quittent que quand il n'y a plus rien à voir tout autour. Que consomment-ils tout au long de la soirée passée au clair de la lune : beaucoup de cigarettes, des glibettes, de l'eau minérale ou de robinet rapportée de chez soi et des coupe-faim peu coûteux. Comment se passe la veillée : conversations interminables, observation intéressée ou désintéressée des passants des deux sexes agrémentée des commentaires et commérages qui vont avec, attentes résignées ou fébriles d'un compagnon, détente silencieuse et " méditative ". Toutes ces " occupations " sont de temps en temps interrompues par un regard jeté sur les aiguilles de l'horloge géante, par un appel téléphonique ou par de fréquents mouvements de décontraction musculaire. Mais il existe de l'autre côté de la même avenue, un endroit bien particulier qui offre des spectacles semblables : cela s'organise tous les soirs en effet à l'intérieur du jardinet entourant la statue d'Ibn Khaldoun ou bien sur les rares bancs environnants. Couples fraîchement mariés qui se font prendre en photo aux pieds de l'illustre savant, vieilles dames et vieux messieurs accompagnés de leurs petits-enfants, marginaux indigents à la recherche de fraîcheur et de sommeil plus confortable à même le gazon, mateurs invétérés de tous âges, ce sont là les principaux " clients " du site qui a perdu une partie de sa clôture désormais aménagée en entrée principale du petit jardin.

Festival des sans le sou
A Sousse, la plus grande ville touristique du pays, les noctambules désargentés passent le plus clair de leurs soirées d'été sur la rambarde en béton qui longe la plage de Boujaafar. Le garde-fou s'étend sur plus d'un kilomètre et accueille dès la fin de l'après-midi les " touristes " fauchés de la ville. Durant la soirée, les deux trottoirs de l'avenue sont pris d'assaut par les promeneurs bien en jambes qui effectuent en moyenne 10 allées et venues ponctuées de haltes plus ou moins longues. Sur la rambarde, on se relaie pour libérer des places aux nouveaux arrivages, mais on peut tomber sur des habitués cabochards qui ne cèderaient pour rien au monde leur parcelle de muret. Surtout lorsque les terrasses des hôtels d'en face commencent à s'animer. Comme ces unités touristiques programment régulièrement des soirées dansantes et chantantes et que la musique bat son plein des heures durant, les spectateurs du dehors prennent leurs places assises et ne les lâchent qu'après la fin du spectacle. Festival gratuit en quelque sorte que ne manquent jamais les " mélomanes " sans le sou, notamment parmi les femmes et les jeunes filles. Gratuit ? Non, pas toujours ! Parce qu'on peut s'offrir pour 100 ou 200 millimes de glibettes, des kakis, quelques beignets sucrés, ou bien un sadwich " chapati " ! On peut ramener tout de chez soi et profiter du " festival " et de la mer en même temps : sur la plage, de nombreuses familles se réunissent exactement comme à la maison et passent une soirée entière entre l'eau de la Méditerranée et les sons des musiciens de cabarets sans dépenser le moindre sou. N'est-ce pas le paradis ?!

Une veillée à deux dinars
Dans la plupart des villes côtières, l'ambiance nocturne se concentre aux alentours des plages certes, comme à Tabarka où chaque nuit, la zone appelée Les Aiguilles reçoit la majeure partie de la population. Mais certaines rues commerçantes peuvent ravir à la plage beaucoup de ses adeptes. A La Goulette, par exemple, les deux principales avenues qui traversent la ville ne désemplissent pas de la nuit. Certes, la tentation de mettre la main à la poche y est forte, tant il y a de restaurants, de gargotes, de cafés, de pâtisseries et de marchands de sorbets des deux côtés des boulevards évoqués. Mais on peut passer sa soirée à regarder les autres s'empiffrer de briks à l'œuf, de pizzas, de quarts de poulets et de glaces et résister à l'envie de les copier. Si c'est plus fort que vous, il vous reste possible de débourser un ou deux dinars et de vous amuser jusqu'après minuit. Ainsi vont les nuits d'été des familles économes, mais au bout du compte, le plaisir y est et à moindres frais. Que peut-on demander de mieux quand on n'est pas un crésus, et qu'on fait partie de la masse noire des " revenus moyens ou faibles " !


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