Le Temps-Agences - L'armée libanaise a annoncé hier l'arrestation de dix personnes soupçonnées d'appartenir à un "réseau terroriste" qui préparait des attentats à l'étranger et contre la Force intérimaire des Nations unies (Finul) stationnée dans le sud du pays. "Notre enquête a montré que ce réseau planifiait d'exfiltrer des terroristes recherchés (du camp de réfugiés) de Aïn Héloué et d'y implanter des combattants du (groupe islamiste) Fatah al-Islam", explique l'armée dans un communiqué. Ce réseau voulait également "perpétrer des attentats à l'étranger et créer une cellule terroriste pour surveiller la Finul et l'armée afin de commettre des attentats contre elles", a-t-elle ajouté. Neuf des dix suspects sont des ressortissants de pays arabes non spécifiés, a déclaré un porte-parole de l'armée. Le dixième n'est pas Arabe. Il n'a pas donné de précision sur le réseau ou la nature de ses opérations. Le communiqué de l'armée indique que certains des suspects étaient employés dans des entreprises privées, utilisant cet emploi comme couverture pour leurs activités. Aïn Héloué, situé près de la ville de Saïda (sud), est le plus grand des 12 camps de réfugiés palestiniens installés au Liban et compte 45.000 habitants. Le Fatah al-Islam, un groupe extrémiste sunnite, a combattu l'armée libanaise pendant plus de trois mois à l'été 2007 dans le camp de réfugiés de Nahr el-Bared (nord), avant d'être défait. L'armée libanaise n'a pas le droit d'entrer dans les camps palestiniens, dont le maintien de l'ordre est confié à des groupes palestiniens. Certains de ces camps sont considérés comme des terrains fertiles pour la propagation de l'idéologie islamiste. La Finul n'a fait aucun commentaire sur ces arrestations. "C'est une affaire qui est gérée par l'armée et les autorités libanaises", a déclaré Yasmina Bouziane, porte-parole de la force de l'ONU. La Finul, qui compte aujourd'hui 13.000 militaires de plusieurs nationalités, a été formée en 1978 pour surveiller la frontière avec Israël. Elle a vu ses effectifs renforcés par la résolution 1701 qui a mis fin à la guerre de l'été 2006 entre Israël et le Hezbollah libanais. La Finul a été depuis 2006 visée par trois attentats, dont les auteurs n'ont pas été identifiés. Le plus meurtrier a eu lieu en juin 2007, quand trois casques bleus espagnols et trois Colombiens ont péri dans l'explosion d'une voiture piégée près de leur patrouille. Samedi, 14 soldats de la Finul ont été légèrement blessés par des manifestants opposés à l'ouverture d'une enquête sur la récente explosion d'un dépôt d'armes dans le sud du pays, a-t-on appris auprès de la Finul. L'Agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (Unrwa) estime entre 350.000 et 400.000 le nombre total de réfugiés au Liban, dont la population totale est de quatre millions d'habitants.