Ezzeddine Aït Djoudi : "Réussir impérativement le départ" La nouvelle saison pour le Club Sfaxien est placée à la fois sous le signe de la continuité et du changement. Continuité avec le même bureau directeur et surtout avec le retour à de meilleurs sentiments de Moncef Sellami qui a finalement choisi après les bons offices du haut comité de soutien d'aller jusqu'au bout de son mandat. Changement par contre avec un nouveau staff technique. Les deux titres (la Coupe de Tunisie et celle de la CAF) n'ont pas suffi à Ghazi Ghraïri de se maintenir au poste. A-t-il été poussé à la porte par la pression d'une bonne frange de supporters qui exigeait son départ dès le début de l'exercice écoulé ? A-t-il encore fait les frais de son omission de transmettre à ses joueurs la décision de Moncef Sellami de leur octroyer une prime double en cas de victoire contre le Club Africain (23ème journée) ? Ce sont en tout cas ces deux facteurs à la fois qui ont été derrière la rupture entre le Club Sfaxien et l'entraîneur Ghazi Ghraïri.
Choix délibéré de l'école algérienne Toujours est-il que Moncef Sellami qui n'a pas veillé personnellement à la désignation de Ghraïri comme il l'a d'ailleurs souligné lors d'un passage à une émission sportive télévisée a décidé cette fois-ci à prendre le taureau par les cornes en scellant lui-même dans la capitale française l'accord avec Ezzeddine Aït Djoudi. Reste à savoir les raisons qui ont amené le président du club à choisir, avec la bénédiction des membres de la commission de recrutement, ce technicien. Il ne fait pas l'ombre de doute que Moncef Sellami voulait, outre ses compétences professionnelles, un entraîneur de poigne, véritable meneur d'hommes susceptible de restaurer une meilleure discipline au sein d'un groupe ayant déploré une série d'écarts de conduite au cours de l'exercice écoulé notamment. A cet égard, l'école algérienne lui était bien indiquée. Aussi a-t-il cherché dans un premier temps à faire venir Abdelhak Ben Chikha lequel, déjà engagé avec la fédération algérienne de football a décliné courtoisement l'offre sfaxienne dont il s'est déclaré fortement honoré. Son compatriote Ezzeddine Aït Djoudi répondait lui aussi, pleinement, au profil recherché. Ce jeune technicien ne badinant point avec la discipline qu'il considère comme étant la condition sine qua non de réussite a toujours répondu à l'attente de ses employeurs avec dans l'escarcelle une belle moisson de titres. Déjà l'empreinte de Djoudi est perceptible au niveau de la discipline en attendant que son apport technico-tactique se répercute positivement sur le comportement du groupe sur le terrain.
Une préparation minutieusement menée Il va sans dire que pour réussir une saison il faut préalablement bien se préparer et le Club Sfaxien a mis les bouchées doubles pour que ce volet soit effectué dans les règles de l'art. En effet, et en dépit d'une saison marathonienne avec cinquante-cinq matches livrés (toutes compétitions confondues) l'effectif "Noir et Blanc" a été parmi les tout premiers à reprendre les entraînements (29 mai) bien avant que Djoudi ne débarque à Sfax. De ce fait les clubistes de Sfax ont bénéficié d'environ deux mois de préparation menée entre le stade M'hiri et la Khroumirie (deux stages respectivement à Aïn Draham et Hammam-Bourguiba) y disputant pas moins de sept matches tests contre des sparring-partners tunisiens et algériens.
Départs en masse et arrivées au compte-gouttes Côté mouvements de joueurs, il y a lieu de noter le départ de pas moins de dix joueurs à savoir : - Houcine Jabeur : Il a profité d'un vice de forme de son contrat pour passer au Club Africain. - Issam Merdassi : transféré au Young Boy's de Suisse. - Ismaïla Baba et le gardien Ali Kalaï prêtés à El Gawafel. - Bilel Bachouche, Taha Antir, Fredj Bennouni, Nizar Garbouj, Lotfi Bel Haj, Ahmed Helali qui furent tous libérés pour insuffisance de rendement. Par contre et à l'instar des trois autres grosses cylindrées le Club Sfaxien a bien limité ses recrutements qui n'ont porté que sur trois joueurs seulement : le Nigérian Aroke, l'ex-"Sang et Or" Kamel Zaïem et l'ancien attaquant, de Zarzis Houcine Dardouri tout en récupérant, entre-temps, son défenseur central Amine Abbès, de retour de prêt à l'A.S.Kasserine. Soit deux avants et un demi-offensif. Recrutement donc ciblé visant à renforcer l'attaque ayant constitué la saison écoulée le maillon faible de l'ensemble. ---------------------------------------- Ezzeddine Aït Djoudi : "Réussir impérativement le départ"
Le Temps : En optant pour le club sfaxien vous étiez censé prendre en main un club faisant partie des quatre grosses cylindrées tunisiennes. La réalité que vous avez découverte sur le terrain est-elle ou non conforme à l'idée ainsi conçue? Djoudi : Tout à fait conforme. J'ai en effet trouvé un grand club de par son budget, sa structuration et la qualité morale de ses dirigeants entièrement disponibles à servir avec grand dévouement leurs couleurs. Autant de facteurs qui m'ont valu de travailler dans de bonnes conditions. • Cela nous amène justement à l'évaluation de la préparation de l'intersaison. Quelle appréciation faites-vous de celle-ci? Je dirai qu'elle a été bien menée. Le groupe a bien travaillé selon le programme que nous nous sommes fixé ce qui lui a valu d'atteindre une bonne partie de sa forme de compétition. • N'empêche toutefois que la date fixée pour le coup d'envoi du championnat est plutôt mal appropriée. Les décideurs qui ont choisi le 26 juillet le démarrage de la nouvelle saison ont leurs raisons. Les clubs tous logés à la même enseigne n'ont qu'à composer avec ni plus ni moins. • Côté effectif, est ce que vous jugez que l'ensemble mis à votre disposition répond aux besoins? Il est suffisamment pourvu et c'est pourquoi le club n'a pas brassé large côté recrutements se contentant de quelques opérations ciblées ayant touché le comportement de l'attaque. • Le club sfaxien a fait cette saison du championnat la grande priorité. Le gain du titre est-il dans vos cordes? Nous jouerons avec grande conviction pour remporter le titre de champion comme nous aspirons au podium dans toutes les compétitions où nous serons engagés. • La course au titre promet de nouveau d'être bien serrée. Sincèrement quel est le prétendant que vous voyez le mieux placé pour toucher au but? Ils seront encore les quatre grands mais bien d'autres clubs (il ne les cite pas) joueront le trouble-fête. • Le Club Sfaxien, ces trois ou quatre dernières saisons ratait à chaque fois le départ probablement parce qu'il était beaucoup concentré sur les compétitions arabe et africaine. Il a donc grand intérêt à éviter cette fois pareils errements s'il entend aller jusqu'au bout de ses intentions en championnat? Absolument. Nous sommes tenus impérativement à réussir le départ surtout que cela nous permettra d'aborder nos deux déplacements consécutifs à Tunis contre le CA (4ème journée) et l'Espérance ST la journée d'après, dans de bonnes dispositions morales. Propos recueillis Par Ameur KERKENNI