La Tunisie vainc, convainc, impose ses arguments, survole le 19ème championnat arabe des nations et conserve méritoirement son titre. Il a fallu attendre 25 ans pour que la sélection gagne un titre arabe, mais comme l'appétit vient en mangeant, les nôtres semblent, désormais insatiables et ne s'arrêtent pas en si bon chemin. S'il n'est guère aisé de décrocher un titre, il est encore plus pénible de le garder !
La Tunisie l'a fait ! Le basket n'est plus en traîne, loin derrière les autres sports ; il s'impose de plus en plus comme une discipline en nette progression. Au Maroc, les protégés de Adel Tlatli réalisent l'essentiel et se rassurent à l'orée du prochain championnat d'Afrique des Nations en août prochain en Libye. Avons-nous réellement et définitivement surclassés les nations arabes dans ce sport de géants ?
Il semblerait que oui ! Le niveau affiché par les équipes participantes était nettement en dessous de celui escompté. Les basketteurs tunisiens les ont écrasés de leur superbe. Ils les ont anéantis par leur fraîcheur physique, de leur technique raffinée et par leur grande adresse. Les scores fleuves en témoignent car si on exclut la demi-finale, où les nôtres ont peiné pour venir à bout d'une coriace et agressive sélection marocaine, les adversaires du même groupe ; à savoir les Emirats Arabes Unis, le Liban, la Syrie, l'Algérie et la Libye ainsi que le Koweït en quart de finale et l'Egypte en finale ont bu le calice jusqu'à la lie d'un team tunisien déchaîné et sans pitié ! Enfin, nous pouvons nous targuer d'un bel effectif, homogène et complémentaire. En play-maker, Marouane Kechrid est devenu impérial, affichant une grande classe et beaucoup de culot et d'entrain quand ses coéquipiers sont en difficultés. Les deux maîtres canonniers; Naïm Ben Dhiffallah et Atef Maoua sont majestueux dans les tirs à trois points, arme désormais aussi nécessaire que fatale en basket. Leur taux de réussite s'est nettement amélioré ainsi que leur capitale confiance. Mohamed Hdidane allie agilité, dextérité et présence sous le panier. Hamdi Braâ, agressif et puissant se positionne bien sous le cercle. Ghayaza en veut même s'il n'arrive pas toujours à s'imposer sur le parquet. Makrem ben Romdhane fulmine de fougue, d'enthousiasme et de vitalité. Knioua est impeccable en défense et asphyxie n'importe quelle grosse pointure offensive. Le capitaine Rzig époustouflant, semble avoir atteint le sommet de son art guidant d'une main de maître ses coéquipiers et prenant ses responsabilités sans jamais démériter. Mais la cerise sur le gâteau, la pièce du puzzle qui manquait cruellement à notre basket est le géant, dominant du haut de ses 2 mètres 16 coéquipiers et adversaires, Salah Mejri. Avec ce joueur intérieur d'exception, à la stature impressionnante et à la grande marge de progression, nous pouvons, désormais aspirer à plus, à mieux, même sur le plan africain. Nous en avons longtemps rêvé, nous possédons enfin le joueur capable de stopper l'élan des attaquants et de leur créer quelques frayeurs. Ses contres et sa stature ont changé la physionomie de notre équipe nationale et promet de lui donner plus de prestance et d'allant. Tout ce beau monde, dont la fraîcheur est entretenue par l'excellent préparateur physique et responsable de la programmation Nidhal Ben Abdlekrim et conduit par un entraîneur de métier, Adel Tlatli peut progresser encore et se mettre au diapason du niveau africain. Avec ce second titre arabe consécutif, notre cinq national a confirmé sa suprématie et les autres nations arabes leur régression aussi étonnant qu'incompréhensible! Mais le véritable challenge est celui à venir, en Libye face aux experts africains de la balle orange. Seront-nous en mesure de jouer dans la cour des grands ? La réponse est dans un mois car le monde arabe conquis, à nous, maintenant l'Afrique !