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Un premier contact, placé sous le signe de la sensibilisation
Toxicomanie : Dialogue avec les jeunes de Sidi Hassine Sijoumi
Publié dans La Presse de Tunisie le 03 - 10 - 2011

L'usage de la drogue fait partie du quotidien de bon nombre de jeunes, tant en Tunisie que dans le monde. Ce qui commence par une tentation se métamorphose en une dépendance fatale au fur et à mesure des prises. Il chamboule la vie de ceux pour qui le risque rime avec défi et le danger symbolise le dépassement prémédité des lignes rouges, tracées par la société et fixées par les mœurs communes. La drogue s'avère également un moyen fort efficace pour nuire à une société et attaquer, à la fois, la santé publique, l'harmonie familiale et sociale ainsi que l'économie... Dans les quartiers populaires tout comme dans les zones «vip», l'usage des drogues représente le centre de gravité d'une descente aux enfers voulue et d'un trafic illégal. Après la révolution, ce phénomène a connu une évolution importante. Le problème de l'insécurité a favorisé le trafic. Les quantités de stupéfiants provenant d'Algérie et d'Italie ont augmenté de façon remarquable. Les prix ont chuté, favorisant ainsi une consommation plus grande.
Compte tenu de l'importance qu'il y a à faire face au phénomène, l'Observatoire national de la jeunesse a organisé, vendredi dernier, au Complexe de la jeunesse de Sidi Hassine Sijoumi, un débat entre les responsables et experts et, d'un autre côté, les jeunes de ce quartier. Ce débat a pour but d'informer les jeunes sur les dangers inhérents à la consommation de la drogue et sur l'impact de cette dernière sur la vie des toxicomanes et sur la société d'une manière globale.
Pour comprendre ce phénomène et déterminer les facteurs qui le favorisent, M. Maher Trimech, sociologue, s'est attardé longuement sur les comportements à risque des usagers de drogue. Selon son analyse académique, les jeunes sont parfaitement conscients de l'inefficacité des institutions éducatives, sociales et politiques. Ils ont compris que les parents, pour une raison ou une autre, sont démissionnaire de leur rôle, qui consiste à tracer les lignes rouges à ne pas franchir. C'est pourquoi le jeune décide de se fixer lui-même ses propres limites : des limites qui ne tiennent pas forcément compte de la réalité du danger. L'usage de la drogue chez les jeunes n'est point un acte inconscient. Il s'avère même un pacte audacieux avec la mort.
Le sociologue met l'accent sur le lien étroit entre l'usage des drogues et la sensation de douleur. «La douleur n'est pas forcément physique. Elle peut être morale. L'incapacité du jeune à s'identifier, à se présenter, est une forme de douleur. D'ailleurs, il suffit qu'on insiste auprès d'un jeune pour qu'il parle de lui-même, qu'il nous livre toutes les phases d'échec marquant sa vie», explique l'orateur.
Pour lutter contre ce phénomène de société, le sociologue suggère la mise en place d'une cartographie à même de cerner les données relatives à ce problème. Il recommande l'instauration d'un observatoire de lutte contre la violence et les comportements à risque, et l'implication désormais des privés et de la société civile dans ce combat. M. Trimech suggère également le financement par l'Etat des unités spécialisées dans la prise en charge des usagers de drogue, ainsi que la révision de l'approche juridique relative à ce phénomène.
Usage de la drogue : la mort ou la prison
Prenant la parole à son tour, M. Fakhreddine Ksouri, directeur de l'administration de lutte contre le trafic de drogue, indique que ladite administration opte pour deux approches aussi importantes l'une que l'autre et complémentaires. Le volet sécuritaire est fondamental dans un pays de passage comme c'est le cas pour la Tunisie. «Nous n'avons aucun indicateur prouvant l'existence d'un site de production des substances stupéfiantes. La Tunisie est un lieu de transit pour les trafiquants de drogue», indique M. Ksouri. Et d'ajouter que la mission de l'administration de lutte contre le trafic de drogue consiste essentiellement en la détection et l'arrestation des trafiquants. «Nous ne ciblons pas les usagers de drogue. Il n'empêche qu'un toxicomane qui se trouve arrêté parmi des trafiquants sera logiquement poursuivi», précise le responsable. Il insiste par ailleurs sur la nécessité de comprendre et d'intervenir au niveau des facteurs favorables à la toxicomanie chez les jeunes. Le responsable montre du doigt la marginalisation sociale, l'esprit démissionnaire de la famille et des établissements d'éducation. Il rappelle que la toxicomanie menace toutes les tranches sociales sans exception. Mais son message aux jeunes est simple : «L'usage de la drogue est un parcours qui s'achève ou par la mort ou par l'emprisonnement. Il n'y a pas d'autres issues. Voilà ce que vous devez retenir», déclare-t-il aux jeunes.
«L'usage des drogues chez les jeunes : prise en charge médicale et psychologique» : tel est le volet choisi par le Dr Samir Bouarouj, médecin major de la santé publique et secrétaire général d'Atios.
Le Dr Bouarouj rappelle que la contamination par le VIH/Sida à travers l'usage des drogues injectables est de 35,7% chez les hommes et de 7,1% chez les femmes. Il indique que les drogues les plus courantes en Tunisie représentent déjà une panoplie qui compte le Subutex, l'héroïne, le cannabis, le Rivotril, l'Artane, le Parkisol et bien d'autres encore. L'intervenant a éclairé l'assistance sur les études élaborées par Atios et les constats enregistrés sur la toxicomanie en Tunisie.
Clin d'œil
L'événement a suscité l'intérêt des jeunes de Sidi Hassine qui affluaient par petits groupes dont certains, encore enfants, tenaient leurs cartables à la main. C'est que le thème est à la fois d'actualité et d'importance. Certains ont sûrement côtoyé un proche ou un ami qui a été pris au piège de la drogue. Ahmed Aouri, âgé de 16 ans, n'est pas insensible au sujet. «Les drogues sont un danger à éviter. Elles nuisent à la santé, provoquent de graves maladies et finissent par conduire à l'emprisonnement. Je connais un camarade de classe qui a touché à la drogue. Il a dû quitter le collège. Sa vie a basculé dans le sens négatif. Il a gâché son avenir», nous confie-t-il.
Si Ahmed a compris le message, d'autres jeunes n'ont pas réussi à suivre les propos trop techniques et l'approche académique des intervenants. Certains ont fini par s'ennuyer et quitter les lieux. D'autres ont tenu bon. Toutefois, et malgré la bonne intention des organisateurs, le dialogue entre responsables et jeunes est resté comme de coutume un dialogue horizontal. Il convient pour de pareilles rencontres de redonner confiance aux jeunes et de réfléchir sur des approches moins officielles, plus spontanées et pour un langage moins sophistiqué, afin que le message soit vraiment noté.


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