On entend généralement parler de certains fils prodigues, lesquels n'hésitent nullement, même pas une seconde, pour agresser leurs géniteurs, bien que ces derniers finissent toujours par retirer leurs plaintes dans un élan de tendresse, après les avoir déposées; comme on entend souvent parler de quelques femmes despotes agresser également le conjoint, mais on n'a jamais entendu parler, de mémoire de chroniqueur judiciaire, de femmes et enfants se liguer contre le chef de la famille pour le chasser de chez lui, le mettre dans la rue, et lui fermer la porte au nez ! Vous avez bien évidemment le droit de ne pas y croire, mais c'est malheureusement arrivé récemment, en plein "cœur" de la capitale, du côté de Bab Souika pour être précis ! Une histoire abracadabrante qui vous coupe littéralement le souffle, une histoire à vous laisser sans voix, une histoire à vous laisser pantois, et une histoire, enfin, à vous donner...la nausée ! Mais une histoire, en définitive, qui nous donne sûrement matière à réflexion, sinon une histoire à méditer. Ainsi va la vie de nos jours ! Or, pour saisir les contours de la présente affaire-histoire, commençons par le point de départ, qui aura été, comme pratiquement dans toutes les histoires d'amour, une idylle liant deux jeunes voisins, idylle qu'ils ont vécue en long et en large, à l'image de tous les jeunes de leur âge, mais allant cependant jusqu'à commettre la bourde autant impardonnable, qu'irréparable. Ce qui explique qu'ils ont été contraints d'y mettre fin...en convolant en justes noces, afin d'étouffer le scandale ! Faisant toutefois bonne mine contre mauvaise fortune, ils n'ont pu que se résigner et accepter "la sentence" décrétée par le conseil de familles réunies en catastrophe pour trouver une échappatoire et remédier à la situation. En tout cas "A quelque chose malheur...", annonce l'aphorisme, les deux tourtereaux n'avaient point à se plaindre, dans ce sens qu'ils se sont retrouvés sous le même toit, à se partager le meilleur et le pire. D'ailleurs, il ne leur a fallu que quelques mois, se comptant sur les doigts d'une seule main, pour avoir un invité de marque, un futur héritier, venu égayer leur foyer et leur apporter, malgré quelques jacasseries devinées plutôt qu'entendues, une lumière qui a envahi littéralement leur existence. Trois autres enfants vont suivre au cours des huit années qui suivirent. A l'issue de cette quatrième naissance, la femme s'est mise "bénévolement" au régime, prenant grand soin de ne plus abîmer son ventre, devenu il est vrai au fil des ans, assez flasque ! Ce n'était seulement pas l'unique raison qui l'aurait poussé à prendre tel parti, mais bel et bien les multiples difficultés qui n'ont pas manqué de surgir, pour entraver leur route, au point de leur barrer à certains moments le chemin. Solidaires, ils sont pourtant parvenus à franchir tous les obstacles, qui se sont dressés devant eux, grâce à un courage digne d'éloges. Ce fut cependant le bon vieux temps, du moment que leurs relations allaient se détériorer, se dégrader de jour en jour, après plus de vingt-cinq ans d'union. Peu à peu, l'époux s'est retrouvé en effet sur la paillasse, à se ronger le frein et vivre au rythme d'un chagrin sans cesse renouvelé. Il a bien voulu comprendre ce changement subit, mais en vain, sa compagne est devenue une véritable huître, hermétiquement close. Pugnace, mais rongé essentiellement par le doute, le mari, désormais quinquagénaire, a tenu à avoir le cœur net. Il a beau toutefois se démener tel un diable, allant jusqu'à multiplier les retours inopinés, rien n'y fit. Pourtant, il était pratiquement persuadé que quelque chose de louche se tramait chez lui. Finalement, prenant son courage à deux mains, il s'est décidé à franchir le pas et poser la question qui lui brûlait les lèvres depuis bien longtemps. Il ne savait pas, le pauvre, qu'en ce faisant, il allait déclencher une véritable tempête, qui va malheureusement l'emporter, sinon le "déraciner" cruellement. En tout cas, la furieuse réaction de sa "douce moitié" l'a complètement sonné. Pis encore, la bonne femme eut recours à ses enfants pour l'épauler, lesquels enfants n'ont point hésité à lui donner le coup de main dont elle avait besoin...pour mettre le père à la porte ! Chassé de chez lui, mis pratiquement en quarantaine, il n'a pu que se résoudre à aller déposer plainte...