Elle était mère de deux enfants, un garçon de quatre ans et demi et une fille de trois ans. Lorsque son mari l'a quittée à jamais, emporté par une grave maladie. C'est dire que la jeune femme a beaucoup souffert pour pouvoir subvenir aux besoins de la famille. Il faut dire que son défunt mari ne lui a pratiquement rien laissé, à l'exception d'un petit magasin d'alimentation générale. Un petit commerce situé à quelques encablures de sa demeure et fermé pendant plusieurs semaines à la suite du décès du chef de la famille. Acculée par la suite à se consacrer à la naissance de son second bébé, elle a dû finalement confier le commerce à un jeune homme du voisinage dont on lui a loué la compétence. Effectivement, le jeune homme, la trentaine, s'est acquitté parfaitement de la tâche dont il était désormais seul responsable, du moment que la patronne n'a jamais pensé mettre les pieds à la boutique. Il s'occupait en effet de tout, jusqu'aux petits détails, parvenant en quelques semaines à gagner la confiance et l'estime de cette patronne. Aussi, celle-ci, n'étant pas disponible pour pouvoir gérer l'héritage de ses enfants, s'en remettait au gérant ; elle se contentait d'ailleurs des petites sommes qu'il lui remettait à la fin de chaque semaine. Le gros de la recette, lui assurait-il, il le réservait au renouvellement du stock. Des mois passèrent ainsi, la jeune femme de plus en plus accaparée par ses deux enfants, semblait résignée. Pendant les rares moments de répit, elle ne manquait pas, souvent, d'avoir une petite pensée pour son défunt époux. Mais ce souvenir s'estompait peu à peu au fil des mois, tant et si bien que lorsque son employeur lui a semblé s'intéresser de plus en plus à elle, elle n'a fermé les yeux qu'à moitié, de façon à lui faire comprendre qu'elle ne voyait pas d'un mauvais œil, celui resté ouvert bien entendu, une éventuelle union, bien qu'elle soit son aînée d'une dizaine d'années. Effectivement, le bonhomme a fini justement par recevoir le message cinq sur cinq, ou disons plutôt un peu moins, car pour lui il n'était pas question d'union légale, il pensait tout simplement à un autre genre de liaison. Il a fini toutefois par se résoudre à signer ce petit bout de papier. Mais au bout d'un certain temps, il allait changer radicalement, affichant dans la foulée ses réelles intentions. Il a commencé par lui annoncer qu'il passait par des difficultés énormes, pratiquement insolubles et qu'il était sur le point de rendre le tablier, autrement dit de fermer carrément boutique ! Pour s'en sortir, il lui a proposé tout bonnement d'inviter de temps à autre quelques "amis" qui pourraient les aider ! Sa proposition était on ne peut mieux claire, mais elle a fait semblant de l'ignorer, cependant que le type devenait de plus en plus pressant, allant jusqu'à l'agresser, un soir qu'il était éméché. La jeune femme commit alors l'erreur de subir cette agression sans broncher, s'attendant apparemment à le voir revenir à de meilleurs sentiments, une attitude qu'elle regrettera plus tard. Le soir des faits, son nouveau mari n'a pas hésité en effet à rouvrir le débat sur une éventuelle "collaboration" de sa part, mais récoltant au passage un nouveau "niet" catégorique. Ce soir-là, cependant, il n'est pas allé de main morte ; il était manifestement disposé à commettre l'irréparable, au point que la jeune femme aurait réellement craint pour sa vie et celle, surtout, de ses enfants ! Sa réaction fut dès lors très violente, prenant le premier objet qui lui est tombé sous la main "pour se défendre", soutiendra-t-elle plus tard. Or, en guise de défense, elle n'a fait au contraire que planter un couteau au flanc du mari qui aspirait à jouer les souteneurs ! Une réaction qui lui a valu d'intégrer une cellule, au moment où sa victime était allée subir une intervention chirurgicale pour être sauvée...