* Le radar automatique suscite des controverses avant même son installation. Il figure pourtant parmi les techniques les plus efficaces pour réduire les accidents de la route. Fathi Malak, Directeur de la circulation routière à l'Agence Technique des Transports Terrestres est pour le moins tranchant : «Il faut savoir assumer ses responsabilités» déclare-t-il. A quand la date du démarrage des radars automatiques en Tunisie ? Où seront fixés ces appareils ? Quelles sont les pénalités prévues en cas de dépassement de la vitesse autorisée ?... Des tas de questions dont les automobilistes attendent des réponses d'autant plus que la loi modifiant et complétant certaines dispositions du Code de la Route a été promulguée le 12 août 2009. Ayant pour objectif de limiter les accidents de la route dus à l'excès de vitesse et de réduire le nombre de victimes et de blessés, le radar automatique sera fonctionnel prochainement. Les ministères du Transport, de l'Intérieur et des Collectivités locales, de la Justice et des Droits de l'Homme et des Finances se penchent sur la détermination des modes d'application de cette technique de contrôle. Une technique qui ne fait pas échos auprès des automobilistes, essentiellement ceux qui sont habitués à conduire à une vitesse vertigineuse. Des personnes physiques et morales manifestent leur mécontentement et surtout leur désaccord concernant plusieurs points, tels que la responsabilité du propriétaire du véhicule, les procédures d'opposition...M. Fathi Malak, directeur de la circulation routière à l'Agence Technique des Transports Terrestres, nous donne une idée sur l'avancement des modes d'application de cette technique, le programme d'information et surtout son point de vue quant à la responsabilité des personnes physique et morale. Par ailleurs et pour mieux réussir cette expérience, un centre d'appel est en cours de mise en place par le ministère des Finances pour mieux informer les automobilistes sur les infractions relatives au flashage (voir encadré). Sana FARHAT --------------------------- La carte des radars Emplacement des radars dans les points noirs où l'on enregistre plusieurs accidents de la circulation. Nous comptons en fait plus de 150 points noirs dans tout le territoire. Dans une première phase, douze radars seront installés pour étendre par la suite le nombre de ces appareils. Ils seront fixés dans les points suivants : *Autoroute Tunis-Sfax au niveau de Grombalia et d'Enfidha. * La route périphérique de Sousse. * La route nationale 2, Kairouan au niveau de Zaâfrana. * L'autoroute Tunis-Bizerte. *L'autoroute Tunis-Oued Zarga. *La route nationale Tunis-La Marsa. (Deux radars). *Boulevard 7 novembre (la route X). *La route de Bizerte ; route N°8 au niveau d'El Ghazala. *La route express Sud ; au niveau de la Protection civile. *La route Express Z4. -------------------------------- Centre d'appel Le ministère des Finances est en train de mettre en place les dispositions nécessaires pour créer un centre d'appel qui aura pour mission d'informer les automobilistes sur l'infraction relative à l'excès de vitesse, l'avancement du dossier ou même la vérification en cas de soupçon d'être flashé. Des lignes groupées seront activées dans ce sens pour mieux informer les concernés. --------------------------------- Avantages Le radar automatique classé parmi les techniques les plus efficaces pour réduire les accidents a fait ses preuves dans plusieurs pays européens (la France, la Belgique...) voire arabes tels que le Maroc. Des résultats satisfaisants ont été enregistrés en termes de réduction du nombre des accidents, des victimes et des blessés. Par exemple, les Français ont réussi à diminuer le nombre des morts dès l'application de cette technique en octobre 2003. Les statistiques ont démontré que le nombre de victimes dû à l'excès de vitesse est passé de 7742 en 2002 à 4443 l'année dernière. Une réduction de l'ordre de 49 % a été ainsi enregistrée. Des résultats satisfaisants ont été aussi constatés concernant la moyenne de vitesse dans ce pays. L'expérience marocaine fut concluante. Le nombre de victimes a diminué lors des cinq premiers mois de l'année en cours avec 191 morts de moins en comparaison de la même période de 2008. ------------------------------------ Fathi Malak, Directeur de la circulation routière à l'Agence Technique des Transports Terrestres : « Il faut savoir assumer sa responsabilité » Le Temps - Nombreux sont ceux qui manifestent leur mécontentement quant à l'installation du radar automatique dans la sécurité routière, notamment les propriétaires de taxis, les agences de location de voitures, les sociétés...
Fathi Malak : Effectivement, l'introduction du radar automatique dans le système de la sécurité routière alimente toujours le débat. Plusieurs personnes morales et physiques manifestent leur mécontentement par rapport à l'application de cette technique efficace et qui a fait ses preuves dans plusieurs pays européens, où le taux de réduction des accidents et des PV a été révisé à la baisse. Il importe de rappeler dans ce cadre que la responsabilité civile en cas de flashage incombe au propriétaire du véhicule qu'il soit, personne physique ou morale. Les propriétaires sont appelés ainsi à s'organiser davantage pour ne pas avoir de problèmes. Il faut rappeler également que les moyens d'organisation existent déjà dans toutes les sociétés et les administrations il ne reste qu'à les appliquer convenablement. De leur côté, les citoyens doivent assumer leur responsabilité quand ils prêtent leurs voitures à des parents ou à des amis. Il faut savoir assumer sa responsabilité.
Pouvez-vous nous citer quelques modes d'organisation ? -En fait, l'entreprise, l'administration ainsi que les propriétaires de taxi de louage... sont appelés à bien gérer leurs parcs auto à tous les niveaux. Ils doivent également sensibiliser les chauffeurs concernant au respect du code de la route et surtout pour la vitesse autorisée dans les différentes zones.
Comptez-vous contribuer à cette démarche ? Sûrement. Nous allons sensibiliser toutes les parties concernées directement ou indirectement par la question et ce dans le cadre d'un programme d'information. Une commission multidisciplinaire au sein du ministère du Transport regroupant tous les partenaires (ministères de la Justice et des Droits de l'Homme, des Finances, de l'Intérieur et des Collectivités Locales) se penche sur l'élaboration du programme, les modes d'application du radar automatique et surtout pour une meilleure mise en place de cette technique. Par ailleurs, des journées d'information et de formation sont prévues. Les automobilistes auront une grande visibilité sur les points de radars automatiques. Des panneaux d'indication seront fixés. Ils pourront lire « route contrôlée par radar », là où ces appareils existent. Toujours dans la même optique, une conférence de presse sera organisée pour annoncer officiellement que le radar est opérationnel. D'autres supports d'information (dépliants, brochures...) seront distribués pour mieux informer les automobilistes sur la nouvelle loi. Nous allons notamment attirer leur attention sur l'importance d'actualiser les adresses inscrites sur les CIN pour qu'ils soient informés en temps opportun.
Qu'en est-t-il des textes d'application ? -Le ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales se penche sur l'élaboration d'un arrêté qui détermine le formulaire d'information par rapport à l'infraction ainsi que celui de l'opposition. Cet imprimé contient notamment le numéro du véhicule, la date et l'heure de l'infraction, le lieu, la vitesse. La deuxième partie relative à l'opposition englobe la quittance. Toujours dans le même contexte, un décret déterminant la classification des infractions et les amendes détaillées sera promulgué.
Quand est-ce que ces textes d'application seront promulgués ? Cette action est tributaire de plusieurs actions. Il faut surtout prendre toutes les mesures nécessaires pour réussir la nouvelle expérience. Nous sommes (Agence Technique des Transports Terrestres, recettes des Finances, ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales) en train de vérifier le système informatique qui est d'ailleurs en phase d'essai technique. Les travaux avancent à pas sûrs. -------------------------------- Et les amendes Est punie d'une amende allant de cent vingt (120) à deux cent quarante (240) dinars, toute personne qui dépasse la vitesse maximale autorisée de cinquante km/h ou plus. Est classée infraction l'excès de vitesse (de moins de 20 k/h) par rapport à celle autorisée. L'amende est déterminée à 40 dinars. Est classée infraction l'excès de vitesse (allant de 20k/h jusqu'à 50) par rapport à la vitesse autorisée. Une amende de 60 DT doit être payée. Dans l'ancien régime, le paiement s'effectue suite à un PV et un jugement au tribunal. La nouvelle orientation stipule que le paiement s'effectue auprès des recettes des finances.