A la grande surprise des automobilistes, le radar automatique est opérationnel depuis pratiquement une semaine sans qu'on ait eu droit à une information fiable et surtout claire. Nombreux certes sont ceux qui ont été déjà piégés par cet appareil magique, alors qu'ils s'attendaient à ce qu'ils soient informés officiellement par le biais d'un communiqué ou à travers des spots de sensibilisation. C'est ce qu'ont d'ailleurs laissé entendre les autorités de tutelle durant des mois. Mais ces promesses n'ont pas été tenues, laissant dans le désarroi et le flou total les usagers de la route. En fait, les responsables se rejettent mutuellement la balle et refusent de se prononcer et surtout confirmer l'information. Une attitude pour le moins incompréhensible d'autant plus que les usagers de la route ont droit à une information pertinente concernant les amendes qui seront appliquées, les points où sont fixés les radars automatiques, les modes de paiement, les délais…C'est un sujet qui suscite toujours leur intérêt car il s'agit de leur bourse qui est en question. D'ailleurs, plus de 2500 automobilistes ont été piégés par le radar automatique au bout de trois jours. Nombreux sont ceux qui s'interrogent sur les causes de cette attitude, le manque de transparence et d'information alors que dans les pays voisins ou européens, toute une carte détaillée des radars est à la disposition des automobilistes. En France par exemple, tous les emplacements des radars automatiques, fixes et mobiles avec photos et cartes sont disponibles sur Internet. Une mise à jour quotidienne est assurée dans ce sens en plus des newsletters adressées aux concernés pour qu'ils soient informés sur les points où sont installés les radars…Ils sont répertoriés par région. Pourquoi alors nous n'avons pas droit à une telle information ? Pourquoi nos routiers sont-ils piégés ?... Procédures En effet, les automobilistes flashés par le radar automatique risquent de payer une amende de 60 à 240 dinars et ce selon le type d'infraction (voir encadré). Ces « boîtes magiques » sont programmées pour flasher les plaques minéralogiques des véhicules qui dépassent la vitesse maximale autorisée. Une fois repérées, les informations sont transmises dans une première phase à la direction qui veille au traitement de ces données aux services du ministère de l'Intérieur et du Développement local. D'autres opérations sont effectuées à ce niveau. Elles consistent en la comparaison de la plaque minéralogique au fichier national d'immatriculation. Ces données fournies ou disponibles auprès de l'Agence Tunisienne du Transport Terrestre (ATTT) permettent d'identifier le propriétaire du véhicule (personne physique ou morale). Par ailleurs, une lettre recommandée sera adressée au concerné et ce, au bout de 2 à 3 jours au maximum de la date de l'infraction. Elle sera envoyée à la dernière adresse inscrite sur la carte d'identité. Dès lors, la personne physique a 20 jours, à partir de la date d'expédition de la lettre, pour payer l'amende ou protester. Mais au cas où le propriétaire compte protester, il doit consigner tout d'abord le montant de l'amende. Il lui est également demandé de remplir le formulaire de l'opposition tout en présentant les pièces justificatives et en indiquant le numéro du récépissé de la consigne de l'amende. Par la suite, l'opposition sera étudiée par les tribunaux. Il faut dire que le législateur n'a pas déterminé une date fixe pour répondre à cette opposition et si elle a été acceptée ou rejetée. Tout dépend, en fait, des procédures judiciaires. Par ailleurs, les personnes morales qui comptent faire opposition contre l'amende doivent au bout des mêmes délais présenter l'identité complète du conducteur contrevenant sans consigner le montant de l'amende. Lutte contre les accidents A rappeler dans ce contexte que le recours à ce moyen de contrôle de vitesse s'inscrit dans le cadre de la réduction des accidents de la circulation de façon générale et surtout ceux qui sont dus à l'excès de vitesse. Il s'agit d'ailleurs de la première cause des drames sur nos routes et la première responsable des décès sans compter le nombre des blessés. Il existe d'ailleurs plus de 150 points noirs répartis sur toute la République où l'on enregistre des accidents graves à cause de l'excès de vitesse. D'où l'importance de généraliser les radars au niveau de ces points dans les plus proches délais. Et les amendes ? Tout excès de vitesse moins de 20 kilomètres par heure (1 à 19 km/h) est classé comme étant une infraction de 4ème catégorie. Les fraudeurs seront par conséquent sanctionnés d'une amende de 40 dinars. Pour ce qui est de l'excès de vitesse à partir de 20 km/h et inférieur à 50 km/h, il est classé dans les infractions de 5ème catégorie pour faire l'objet d'une amende de 60 dinars. Quant à l'excès de vitesse de plus de 50 kilomètre par heure, il est identifié comme un délit, d'où une amende de 120 à 240 dinars. A remarquer dans ce cadre que ceux qui commettent ce genre de délit ne seront pas informés à l'instar des autres fraudeurs pour payer l'amende. Les propriétaires des véhicules seront en fait invités par les autorités de tutelle pour un éventuel PV. Ce sont les tribunaux qui prendront en charge ces délits et qui détermineront le montant de l'amende. Sana Farhat Les points des radars automatiques Les « boîtes magiques » ou les radars automatiques sont fixés dans les points noirs où l'on enregistre un grand nombre d'accidents de la circulation. Le coup d'envoi de l'expérience a été donné au niveau de ces points pour s'élargir au fur et à mesure. Dès lors, les radars automatiques sont installés au niveau de ces points. Autoroute Tunis-Sfax au niveau de Grombalia et d'Enfidha. La route périphérique de Sousse. La route nationale 2, Kairouan au niveau de Zaâfrana. L'autoroute Tunis-Bizerte. L'autoroute Tunis-Oued Zarga. La route nationale Tunis-La Marsa. (2 radars). Boulevard 7 novembre (la route X). La route de Bizerte ; route N°8 au niveau d'El Ghazala. La route express Sud ; au niveau de la Protection civile. La route Express Z4.