L'arbitrage tunisien vient encore de faire des siennes. Non pas qu'il ait faussé un résultat ou soulevé une polémique Cette semaine, Dieu merci, on n'a pas eu à nous plaindre du sifflet. Par contre, c'est en voulant laver en famille son linge sale que la corporation l'a ostensiblement exposé en spectacle. Pourtant, l'aréopage qui s'est inconsidérément mal comporté, tenait à cette occasion les assises d'une Assemblée de l'Amicale des Arbitres de Tunisie. Une Amicale qui, comme pour le passé, a peu mérité son appellation. Tumulte et vociférations à la limite du pugilat, nous a-t-on dit, ce qui devrait légitimer bien des cartons rouges s'il s'est trouvé un seul arbitre sensé. On aurait cru à un gag si justement la scène n'a pas eu comme acteurs des arbitres de football. Des hommes qui ne sont capables que de démonstrations individuelles en matière de savoir-faire et encore, en s'aidant d'un sifflet. Mis ensemble, même en Amicale, ils deviennent les maîtres de la fausse note et de la cacophonie. Il n'est donc pas étonnant que réunis en conclave, ils n'aient pas cru devoir, afin de mieux s'entredéchirer, de moucheter leurs fleurets. C'est peut être la spécialité qui, en fin de compte, exige de ces hommes de n'être pas solidaires, étant par nature trop solitaires quand ils officient dans un stade plein à craquer. Il s'agit incontestablement d'une espèce rare de bipèdes pour qui la vie en communauté est trop étroite pour ne pas les pousser à jouer des coudes à défaut de sifflet. Ils préfèrent visiblement juger en seuls maîtres, s'il y a coup franc ou penalty plutôt que de voter ensemble et avec harmonie dans des assises d'une Amicale dont le nom est, décidemment, mal choisi.