Lequel croire, dans cette histoire sordide, la jeune collégienne de quatorze ans ou le quadragénaire qui n'a pas cessé de clamer son innocence dès le début ? Ce fut un véritable casse-tête pour les enquêteurs lors de la phase préliminaire, quoiqu'ils aient fini par être convaincus de la culpabilité du suspect, ce dernier ayant été soumis à un interrogatoire des plus poussés, mais campant cependant farouchement sur sa position initiale ! C'est une enseignante qui a été la première à déclencher l'affaire, à la suite de certaines informations qui lui sont parvenues selon lesquelles une de ses élèves aurait été victime d'un viol. Accordant une importance capitale aux rumeurs qui circulaient, ayant de surcroît remarqué que l'élève est devenue évasive et donnant des signes de trouble qui ne trompent pas, l'enseignante s'est attelée à mettre son élève en confiance, une manière comme une autre pour lui tirer les vers du nez. C'est ainsi que la prof est parvenue à apprendre qu'effectivement la jeune fille fut victime d'une tentative de viol. Au mois d'avril dernier, devait-elle déclarer à son enseignante, aux environs d'une heure de l'après-midi, et alors qu'elle était dans l'enceinte de l'établissement scolaire, le bonhomme, un agent d'entretien, l'aurait approchée lui proposant de l'accompagner au second étage. Voyant qu'elle était réticente, le type l'aurait alors tenue par la main, la tirant presque, pour l'amener au deuxième et la faire entrer dans une salle de classe libre ! Une fois sur place, l'individu allait dévoiler ses viles intentions, en commençant par des attouchements qui ont été de nature à effaroucher la jeune collégienne. Prenant subitement peur, l'homme lui aurait alors donné un billet de vingt dinars, question d'acheter son silence. Or, n'ayant en tête qu'un seul objectif, celui de fuir l'ignoble type, elle a jeté le billet, avant de tourner les talons et détaler à toute vitesse ! Troublée, et non moins choquée, elle n'a pu rejoindre les cours, puisque s'empressant de rallier le domicile parental, demeurant cloîtrée dans sa chambre. Il lui a fallu du temps pour reprendre ses esprits et décider dans la foulée de retourner au collège, amenant d'ailleurs sa grand-mère pour avoir droit à un billet d'entrée. Mais elle était d'autant plus traumatisée que l'enseignante s'en est rendu compte, dans la mesure où la petite comptait parmi les élèves les plus brillants ; or ce jour-là elle paraissait totalement absente. C'est ce qui a poussé la prof à s'enquérir auprès des autres élèves afin de savoir ce qui la troublait, mais n'y parvenant que quatre jours plus tard. Elle s'en est référée dès lors au directeur de l'établissement, lequel s'est chargé d'alerter les auxiliaires de la justice, après avoir avisé également le tuteur de la fille. Dans sa déposition, cette dernière reprendra le récit fait en présence de l'enseignante, tout en ajoutant toutefois que le gaillard n'en était pas à sa première tentative, puisqu'il en avait fait de même quelques semaines plus tôt, sans résultat par ailleurs, la fille se sauvant dès qu'elle a senti le danger. Elle n'a d'ailleurs fait que s'en tenir à sa version initiale tout au long de l'enquête, cependant que le suspect a également campé sur sa position, niant catégoriquement les faits. En tout cas, l'affaire sera jugée mardi prochain...