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Et si Hippocrate s'était planté ?
Controverses autour de la « médecine parallèle »
Publié dans Le Temps le 05 - 12 - 2009

La Faculté de Médecine de Sousse a abrité hier la XIIIème conférence annuelle qu'organise le Comité National d'Ethique Médicale. Au programme, figurent plusieurs thèmes dont notamment les pratiques parallèles de soins : état des lieux, les pratiques alternatives en carcinologie, l'usage traditionnel des plantes en Tunisie, les guérisseurs en Tunisie, approche psychologique des thérapies traditionnelles, thérapie et zaouia :
pratiques rituelles et dimensions culturelles, le regard magique dans la relation soignant-soigné...
L'état des lieux tel que dressé par les docteurs Mohamed Moncef Boulakbèche et Mohamed Salah B. Ammar définit la médecine scientifique ou conventionnelle en ces termes :"elle se fonde sur deux exigences : un protocole et une compétence. La première consiste à établir à partir de symptômes et d'examens un diagnostic, puis la prescription du traitement approprié parmi ceux que la science propose. La deuxième exigence, la compétence, est celle d'un médecin, c'est à dire une personne qui, au terme d'une formation scientifique aura été jugée apte à maîtriser les différents temps et expressions du protocole en question".
Des pratiques parallèles ou alternatives, on dira qu'elles "sont celles qui ne répondent pas à la double exigence ci-dessus évoquée. Ces pratiques restent l'apanage de compétence d'un deuxième type. Elles revendiquent leur originalité en déclarant professer des médecines douces, probablement par opposition aux contraintes de la médecine scientifique. La plupart, cependant s'inscrivent dans une approche de la maladie et de la réponse à y apporter qu'ils qualifient d'holistique, signifiant entier. Le patient est un Tout, fait de corps et d'esprit rigoureusement interdépendants. Parmi les plus courantes et significatives parmi ces thérapies figurent celles manuelles de contact ou de mouvement ; les thérapies médicinales ; les thérapies de l'esprit et de l'émotionnel et les thérapies relevant du surnaturel et du mystique".

L'usage traditionnel des plantes en Tunisie
Selon le Docteur Kamel Boukef, l'usage des plantes en médecine traditionnelle est très répandu aussi bien dans les pays développés que dans ceux en voie de développement. On parle de MCP (médecine complémentaire et parallèle).
En Tunisie, un certain nombre de travaux ont été réalisés portant sur les vertus thérapeutiques modernes et traditionnelles de la flore tunisienne où on recense 467 plantes. Dr K. Boukef a effectué une enquête en 1984 dont les résultats ont été publiés en 1986. Il recense 191 plantes. Dr Boukef soutient en substance que "toutes les plantes ne sont pas inoffensives certaines sont mortelles". La médecine traditionnelle suscite des réactions contradictoires et l'OMS s'intéresse à la question.

Les guérisseurs en Tunisie : de l'exclusion à la tolérance
M. Ridha Abdelmouleh, professeur à la faculté des lettres et sciences humaines de Sfax n'a pas été clément envers les guérisseurs exerçant en Tunisie. Il dira notamment : "malgré leur statut juridique illégal, malgré leur discrédit par l'idéologie dominante, malgré les moyens précaires dont ils disposent, comparés à ceux de la profession médicale, les guérisseurs sont parvenus à s'affirmer au sein du marché thérapeutique tunisien et à être tolérés par les instances officielles".

A quoi doivent-ils ce succès ?
L'intervenant précise :"Deux raisons essentielles pourraient expliquer leur maintien au sein du marché. Il y a d'abord la volonté et la capacité de ces agents à s'adapter à la conjoncture sociale actuelle. Une telle adaptation implique l'adoption de la part des guérisseurs des stratégies, des ruses et manœuvres appropriées afin d'échapper aux mesures juridiques répressives prises à leur égard. Cette adaptation suppose une certaine compétence thérapeutique et une habileté à satisfaire la demande de leur clientèle. Une demande sociale qui "légitime" leur statut et qui constitue la raison essentielle de leur maintien au sein du marché des soins. Ce qui a conduit les représentants du pouvoir politique et médical à les tolérer mais sans pour autant les doter d'une légitimité sociale et juridique".
Par ailleurs, une approche psychologique des thérapies traditionnelles a été présentée par le Pr Riadh B. Rejeb qui la résume en ces termes :"En tout temps, la société admet, à côté d'une "médecine officielle", un ensemble plus ou moins marginal de méthodes thérapeutiques qui puisent leurs racines au plus profond de l'âme humaine en s'appuyant sur des systèmes très anciens de croyances d'ordre magique et/ou religieux. Dans l'univers culturel tunisien, les psychothérapies traditionnelles semblent marquer plus particulièrement la gent féminine".

De l'exercice illégal de la médecine
Les Docteurs Majed Zemni et Tasnim Masmoudi s'interrogent sur le cadre dans lequel doivent opérer les médecines parallèles. « Faut-il les tolérer parce qu'elles répondent à des insuffisances de la médecine conventionnelle ? »
Quoiqu'il en soit, les intervenants pensent qu'il faut combattre les médecines parallèles lorsqu'elles proposent des remèdes illusoires en les présentant comme salutaires ou sans danger. Ils rappellent en outre que : "sur le plan juridique, les incriminations pénales encourues par les praticiens des médecines parallèles sont nombreuses selon la nature des actes commis : escroquerie, exercice illégal d'une profession protégée par la loi, administration de substances nuisibles, voire homicides involontaires. L'article 6 de la loi 91-21 du 13 mars 1991 relative à l'exercice et à l'organisation des professions de médecin et de médecin dentiste prévoit une peine d'emprisonnement de six à douze mois ainsi qu'une amende pour toute personne non titulaire d'un diplôme, de même que la prescription de soins parallèles représente un dépassement du cadre légal de l'exercice médical habituel et est punissable au plan disciplinaire".
Signalons que Drs Zemni et Masmoudi exercent au service de Médecine Légale à l'Hôpital Universitaire Farhat Hached de Sousse.


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