Un blog (Cf. P.19) intitulé : " 300 milliards de dollars de trop ", commente le stratagème de la FED (la Réserve américaine), consistant à racheter du papier du Trésor, pour une valeur de 300 milliards de dollars. C'est tout bonnement contraire aux principes de la comptabilité monétaire. Enregistrerait-on pareille manœuvre ailleurs, la Banque Mondiale aurait crié au scandale et au durcissement du dirigisme étatique car, en l'occurrence, en rachetant ses propres titres, l'Etat américain en prive le secteur privé de peur qu'il ne s'y rue pas à son tour. Et pourtant, l'" indice de liberté économique " élaboré par le tout influent " The Wall Street Journal ", trouve que le champ bancaire tunisien relève du centralisme étatique puisque " vingt banques tunisiennes sont sous contrôle de l'Etat... ". " Vérité en deçà des Pyrénées ; erreur au delà ", dit Pascal. Vérité en deçà du Pont de Brooklyn ; erreur au delà pourrions-nous transposer l'adage au cas d'espèce. Car, non seulement c'est l'Etat fédéral qui a renfloué les banques, en rachetant même un bon nombre d'entre elles ; non seulement il a injecté les fonds souverains des pays du Golfe, (thésaurisés dans les banques américaines), pour sauver l'industrie de l'automobile, mais les Américains renoncent volontiers à leur libéralisme décapant, exhumant les recettes de Roosevelt pour résoudre la récession de 1929. Et alors, soyons réalistes : L'économie tunisienne ne peut pas se permettre des velléités aventuristes. Et sans être mises sous l'éteignoir, les banques sont sous contrôle... Et c'est sécurisant pour tout le monde. Car souvenons-nous des créances carbonisées de six ans en arrière...