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Aujourd'hui, Journée de la Langue Arabe: Et ce charabia que nous parlons...
AU GRE DU TEMPS
Publié dans Le Temps le 01 - 03 - 2010

Depuis 2008, un programme pour la promotion de la langue arabe est mis en place par l'ALECSO.
Un programme de promotion de la langue arabe est prévu à hauteur de 446.000 dollars américains
Aujourd'hui, 1er Mars, nous célébrons pour la première fois la Journée de la Langue Arabe. C'est désormais cette date qui, tous les ans, donnera lieu dans les pays arabes à différentes manifestations en l'honneur de la langue du Coran.
Cependant, l'arabe que l'on parle dans ces pays, n'est jamais tout à fait celui des textes écrits (officiels ou littéraires).
Chez nous en Tunisie, par exemple, l'homme de la rue subit des influences multiples qui sont en train de lui faire adopter une langue de plus en plus hybride. Il ne s'agit pas que de « franco-arabe », mais d'une ratatouille dont les ingrédients sont empruntés à plusieurs langues notamment européennes. Et ce ne sont pas que des mots que nous reprenons à ces autres langues, mais des tournures entières qui leur sont spécifiques et qui n'existent point dans la syntaxe arabe.
En réalité, il n'y a aucun mal à cela dans la mesure où toutes les langues vivantes s'enrichissent les unes les autres de vocables et de constructions étrangères. Mais que donnera ce mélange de parlers à l'avenir ? Contribuera-t-il à préserver la langue du « dhad » contre les menées visant à sa pétrification.
Elèves « polyglottes »
Depuis le primaire jusqu'au Supérieur, nos enseignants se plaignent de la dégradation continue du niveau de leurs élèves dans l'écriture et la prononciation de l'arabe, censé être leur langue maternelle. Les jeunes ont tendance aujourd'hui à confondre les règles et parfois les expressions de plusieurs autres langues étudiées en classe avec celles de l'arabe. C'est ainsi qu'on peut rencontrer dans la même copie, des termes ou des tournures empruntées au français, à l'anglais, à l'italien, à l'espagnol ou à l'allemand. Ajoutez à cela l'influence des dialectes locaux et des idiomes appris grâce à la télévision en particulier. La trace de la langue des feuilletons égyptiens et syriens se retrouve en effet sur les copies de nos élèves et de nos étudiants. Le phénomène ne devrait surprendre personne dans la mesure où, chez eux aussi, et également dans la rue, le langage de leurs aînés des deux sexes subit la même influence. Et c'est heureux que les séries turques soient doublées en syrien ; autrement, on aurait aussi du turc dans nos phrases.
Le cocktail de la radio et de la publicité
La télévision et la radio sont justement responsables (quoiqu'en partie) du succès que remporte ce pot-pourri. Sous prétexte de parler « jeune », des animateurs des chaînes publiques et privées mijotent à leur façon des cocktails de toutes les langues qu'ils maîtrisent tant bien que mal ; et à les voir rivaliser d'inventivité pour confectionner la ratatouille la plus variée, on est tenté de croire qu'ils sont sélectionnés et payés pour faire perdre à leurs auditeurs tout repère identitaire et qu'ils sont des agents conscients de la politique de déculturation qui sous-tend leurs programmes bigarrés.
On remarque la même tendance chez les publicitaires de plus en plus nombreux dans notre pays. Les textes et les slogans qu'ils adoptent dans leurs affiches et leurs spots ne se réclament que très rarement d'une seule langue : la plupart du temps, ils mixent à l'envi l'arabe tunisien, avec un français arabisé ou avec un italien francisé ou encore avec de l'anglais farci de berbère.
Des projets et des réalisations
Comment s'opposer à ces campagnes d'anéantissement qui visent non seulement l'arabe de nos livres, mais également nos dialectes locaux ? Comment sauvegarder une identité unique face à la mondialisation qui touche les langues et les cultures ? Sommes-nous, en tant que Tunisiens et Arabes, en mesure de prémunir efficacement la langue que nous parlons et celle que nous écrivons ? C'est un autre défi lancé à la nation arabe tout entière et dont ses dirigeants sont tout à fait conscients.
Dans ce sens, et depuis 2008, un programme pour la promotion de la langue arabe est mis en place par l'ALECSO. Son exécution a déjà commencé et a abouti à plusieurs réalisations dont 6 ouvrages pédagogiques qui devront inspirer les programmes scolaires de tous les pays arabes dans l'enseignement de leur langue commune. Un guide méthodologique à l'intention des enseignants de la langue arabe a été également édité et sera distribué dans tous les pays de la Ligue Arabe. Sur un autre plan, l'ALECSO a mené une étude scientifique sur les causes de la baisse enregistrée au niveau de l'enseignement de l'arabe.
Les résultats de cette enquête seront incessamment publiés sur le site électronique de l'organisation. Celle-ci a par ailleurs élaboré une autre étude sur l'utilisation des nouvelles technologies dans la mise à niveau de la langue arabe selon un ensemble de programmes dont l'exécution, prévue pour octobre 2010, a été confiée à un centre spécialisé. L'ALECSO prévoit également d'effectuer, en juin 2010, une vaste enquête qui permettra de dresser un bilan global de l'enseignement de l'arabe dans tous les pays membres de l'organisation. En juin 2010 également, elle mettra en place un ouvrage de référence sur l'arabisation de l'enseignement supérieur dans les pays arabes. D'autres projets sont en vue pour lesquels des équipes d'experts ont déjà entamé leur travail.
On ne donne rien pour rien !
L'ALECSO contribuera financièrement au programme de promotion de la langue arabe, à hauteur de 446.000 dollars américains. Mais ce budget ne couvrira qu'une partie des dépenses que nécessitera le projet. C'est pourquoi l'organisation arabe est à la recherche d'autres bailleurs de fonds. Qui d'autre que les Arabes se soucie de réhabiliter et de promouvoir la langue du Coran ? Espérons que les prêteurs virtuels ne poseront pas de conditions dégradantes aux emprunteurs !


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