Mea Culpa. Depuis quelque temps, l'émission dominicale « Sofiène Show », qui passe sur la chaîne nationale « Tunisie 7 », a comme qui dirait, arboré un autre visage. Plus avenant. Et certainement plus rigoureux, et autrement professionnel, quant à la manière de préparer les chorégraphies du « play back », de présenter le décor, mais aussi (et surtout !) d'habiller les enfants. Un travail soigné qu'il convient de saluer, car il ne donne plus l'impression d'avoir affaire à des « poupées de chiffon », outrageusement maquillées, et coincées dans des atours qui les gênent aux entournures, mais bien à des enfants, imitant leur « star » préféré, en se prêtant au jeu avec la grâce et le naturel, inhérents à leur âge. Cela il faut en convenir. Comme il faut convenir du fait que petit à petit, l'émission qui a pris son rythme de croisière, a dans la foulée, acquis sa propre identité. Du coup, le téléspectateur ne se trouve plus devant un produit « bâtard », avec quelques vagues références, en écho à ce qu'il aurait déjà connu avant, quelque part, avec la tentation de comparer, histoire de démêler les fils de son souvenir, mais devant une émission qui se respecte, derrière laquelle on arrive à sentir l'effort de toute une équipe, qui fonctionne en synergie pour relever le pari. Certes, l'image de Jacques Martin et de son « Ecole des fans » est toujours comme inscrite, en palimpseste, quelque part et sans partage, sur l'écran de nos souvenir, mais sans pour autant qu'elle fasse elle-même écran ; pour rendre à César, ce qui lui appartient.
Cela étant, et s'agissant de l'émission passée avant-hier soir sur « Tunisie 7 », il faut admettre qu'il y a comme un petit miracle qui a eu lieu. Quelque détail qui ne manque pas d'accrocher, une image très forte dont on ne peut occulter le passage, révélatrice (peut-être à son corps défendant), d'une sorte de « vent nouveau » qui a soufflé sur la chaîne, -un peu tôt pour affirmer le présent-, et qui, pour notre part, nous a pour le moins « bouché un coin ». Par la force du symbole. Même si un « Sofiène Chaâri» pris dans les rets du jeu, étant « dans son rôle », a noyé le poisson en se déhanchant d'une manière comique, (pas tout à fait appropriée,) sur les airs d'une chanson laquelle ne sera jamais mièvre, quelque soit le tempo sur lequel elle sera interprétée. Nous parlons évidemment de la chanson du « Che ». Avec, de surcroît, et trônant bien en place, majestueusement, sur le plateau de « Sofiène Show », le portrait le plus célèbre de l'icône : celui signé par Alberto Korda. Une « effigie » qui aura traversé les années, vents et tempêtes, et qui émeut toujours autant. Et l'émotion en fut d'autant plus forte, d'autant plus percutante, outre que cela soit passé sur la chaîne nationale, que cet hommage rendu au « Che », le fut par une délicieuse petite fille, qui a par la suite chanté pour « l'Enfance », le titre si émouvant de Rima el Bandari, sur un Liban alors en guerre, à feu et à sang, en priant pour que la paix règne dans son pays. Et dans tous les pays en proie à la guerre. Un ange est passé…