Le Temps-Agences - Le président palestinien Mahmoud Abbas a exclu des négociations avec Israël sans un arrêt de la colonisation, à l'ouverture hier en Libye d'un sommet arabe placé sous le signe de la défense d'Al Qods-est. Ce sommet ordinaire annuel de deux jours, le premier à se tenir en Libye, était en cours dans la gigantesque salle de conférences de la ville méditerranéenne de Syrte en présence de quatorze Chefs d'Etat sur les 22 membres de la Ligue arabe. «Nous ne pouvons pas tenir des négociations indirectes tant qu'Israël n'arrête pas totalement ses activités de colonisation à Al Qods et ne mette pas fin à sa politique du fait accompli», a dit M. Abbas devant les dirigeants arabes. Alors que les pays arabes ont écarté tout soutien à la reprise des négociations israélo-palestiniennes sans un gel de la colonisation, le patron de l'ONU Ban Ki-moon, invité au Sommet, les a appelés à soutenir ces pourparlers, tout en condamnant les projets de colonisation israélienne. Défendant également Al Qods, le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan, a estimé que considérer Al Qods comme la capitale indivisible d'Israël, comme le font les Israéliens, est une «folie». «Al Qods est la prunelle des yeux du monde musulman (...) Si Al Qods brûle, ceci signifie que la Palestine brûle. Et si la Palestine brûle, ceci veut dire que le Proche-Orient brûle», a-t-il mis en garde devant le Sommet. Inaugurant le Sommet, le guide libyen Kadhafi a appelé de son côté les Arabes à agir. «Les masses arabes et le peuple en ont assez des mots», a-t-il dit. «Ils attendent de l'action, pas des mots ni des discours». Le chef du gouvernement italien, Silvio Berlusconi, y a été invité. Les pays arabes ont affirmé vendredi qu'Israël devait revenir sur sa décision de construire 1.600 logements à Al Qods-est avant tout lancement de négociations indirectes avec les Palestiniens proposées par les Etats-Unis. La veille, les ministres arabes se sont mis d'accord sur un plan d'aide de 500 millions de dollars aux Palestiniens d'Al Qods, qui doit être formellement adopté au Sommet. ---------- Irak Difficile mission pour Allaoui Le Temps-Agences - Le vainqueur des législatives irakiennes, le laïc Iyad Allaoui, a lancé hier ses négociations pour former une coalition gouvernementale, mais ses projets pourraient être compliqués par un avis de la Cour suprême réclamé par son rival, le Premier ministre Nouri al-Maliki. Proclamant les résultats officiels, la commission électorale a annoncé vendredi soir que le Bloc irakien de M. Allaoui avait obtenu 91 sièges au Parlement lors des législatives du 7 mars, contre 89 pour l'Alliance pour l'Etat de droit (AED) de M. Maliki, qui a contesté ces chiffres. M. Allaoui a indiqué hier que sa liste avait nommé le vice-Premier ministre sortant, le sunnite Rifaa al-Issawi, pour mener les négociations avec les autres partis. «Jusqu'ici il y avait des discussions. Les négociations commencent maintenant après l'annonce des résultats. Le dialogue se déroule avec les différentes forces politiques sans exception», a-t-il dit hier. Il a également assuré qu'il entendait ouvrir une «nouvelle page» avec les pays voisins de l'Irak --la Syrie, l'Iran, l'Arabie saoudite et le Koweït-- et établir avec eux «meilleures relations» basées sur «la coopération et le fraternité». Un avis de la Cour suprême, rendu il y a deux jours mais annoncé seulement hier, pourrait toutefois compliquer les projets de M. Allaoui. A la demande de M. Maliki, la Cour a interprété l'article de la Constitution qui stipule que le président de la République confie au «candidat du plus large bloc à l'assemblée la formation du conseil des ministres». La Cour suprême a jugé dans son avis que la tâche de former un gouvernement pouvait également être confiée à une alliance de listes qui se sont présentées indépendamment mais qui ensemble totalisent le plus grand nombre de sièges. Si la liste de M. Maliki, qui n'a que deux sièges de retard sur Iyad Allaoui, réussit à former une coalition avec d'autres listes, notamment l'alliance de partis chiites religieux (70 sièges) ou l'alliance kurde (43 sièges), elle pourrait être chargée de former le prochain cabinet. L'avis de la Cour suprême pourrait générer une grave crise politique et retarder la formation du cabinet, laquelle devrait prendre plusieurs mois. Pour M. Allaoui cependant, la constitution est claire. «Le bloc qui a remporté le plus (de sièges) est celui chargé de former le gouvernement même s'il n'a gagné que d'une demi personne (...) Le peuple a choisi le Bloc irakien pour être la base du dialogue avec les autres», a-t-il martelé. M. Maliki a refusé de reconnaître sa défaite, arguant que les résultats n'étaient «pas définitifs». L'ONU et les Etats-Unis ont salué le scrutin. L'ambassadeur américain en Irak, Christopher Hill, et le commandant des troupes américaines, le général Ray Odierno, ont eux jugé qu'il n'existait «aucune preuve de fraudes massives ou sérieuses». ------ Gaza Incursion israélienne, un mort et sept blessés Le Temps-Agences - Un Palestinien a été tué et au moins sept autres blessés tôt hier lors d'une incursion de chars israéliens dans la bande de Gaza en représailles à la mort de deux soldats israéliens vendredi, selon des sources médicales palestiniennes. Il s'agit des pires violences à Gaza depuis la fin de l'agression de l'armée israélienne contre le territoire palestinien en décembre 2008/janvier 2009. L'incursion a déclenché des échanges de tirs avec des combattants des Brigades Al-Qods, la branche armée du Jihad islamique, près du village d'Abbassan, à proximité de la ville de Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza, selon des témoins. Un membre des Brigades Al-Qods, Hayssan Arafat, 23 ans, a été tué par l'explosion d'un obus de char, qui a également fait sept blessés à Abbassan. Plus tard, lors des funérailles de ce militant dans cette même localité, un millier de Palestiniens ont crié «vengeance sur Tel-Aviv». Des chars, des bulldozers et des jeeps militaires, appuyés par des hélicoptères, avaient pénétré hier avant l'aube dans le secteur d'Abbassan, selon des villageois. Les militaires ont détruit totalement une maison et endommagé une autre lors de l'opération lancée après la mort vendredi, de deux soldats dont un officier, lors d'un échange de tirs avec des combattants palestiniens à l'est de Khan Younès, près de la clôture de sécurité qui sépare Israël de la bande de Gaza. Quatre Palestiniens ont aussi été tués lors de la fusillade, selon l'armée israélienne. Ce bilan n'a pas été confirmé de source palestinienne. Par ailleurs, des Palestiniens ont tiré une nouvelle roquette hier matin de la bande de Gaza vers le sud d'Israël qui n'a fait ni victime ni dégât, selon une porte-parole militaire.