Vingt troisième titre de champion pour l'Espérance Sportive de Tunis et non vingt-deuxième comme le prétendent certains. On ne peut occulter le sacre de 1942, le premier enlevé par une équipe tunisienne composée de joueurs tunisiens dans une période où le sport n'avait presque pas de place pour les Tunisiens. Le sacre de 1942 fait bien partie de la longue histoire de l'équipe de Bab Souika et il est normal, voir légitime, qu'il vient s'ajouter aux 22 décrochés depuis l'Indépendance. Légèrement mieux que l'exercice écoulé Ceci dit, le championnat n'a pas attendu les deux dernières journées pour connaître le nom du détenteur du titre. Il l'a été alors que l'Espérance n'a pas encore joué son match de retard face au CABizertin. D'ailleurs, l'incertitude qui a prévalu à semblable parcours lors de l'exercice écoulé n'avait pas droit de cité. Dans la mesure où avec ses sept points d'avance à trois journées de la fin de la compétition, on voyait mal l'Espérance concéder trois défaites et le Club Africain remporter autant de victoires. D'autant plus que les " Sang et Or " sont appelés à accueillir leurs adversaires à Tunis qu'importe que ce soit à Radès ou à El Menzah et qu'importe que ce soit à huis-clos. Flash back. L'Espérance a terminé le championnat édition 2008-2009, avec trois points d'avance sur le Club Africain (60 points contre 57), avec 18 victoires, six nuls et deux défaites. A trois journées de l'exercice en cours, elle compte 53 points pour 16 victoires, cinq nuls et deux défaites mais avec sept points d'avance sur ce même Club Africain. Les " Sang et Orf " sont encore en mesure de dépasser leur total de 60 points ou l'égaler au même titre que le nombre de victoire. L'Espérance a déjà battu son record au niveau du nombre de buts marqués. 50 la saison dernière, déjà 53 après 23 journées, cette fois-ci et un compartiment de la défense en meilleure position que lors de l'édition précédente. Outre le classement du meilleur buteur et c'est encore Michael qui est en pole position en attendant la fin du championnat. Une équipe qui n'a jamais douté Après un début de saison marqué par une défaite inattendue face au Stade Tunisien, l'Espérance a pris la tête du classement général dès la 6ème journée (27 septembre) après sa victoire sur l'ESSahel en déplacement et le nul concédé par le CABizertin alors leader face à l'ASKasserine à Bizerte même (0-0). Les " Sang et Or " ne devaient plus lâcher prise allant jusqu'à compter six points d'avance au terme de la 10ème journée après une série de huit victoires successives. Inévitable a été la baisse de régime pour un ensemble espérantiste pénalisé par les blessures de se deux meneurs Darragi et Msakni, la petite forme affichée par son buteur patenté Michael et " l'absence " de son entraîneur assis entre deux chaises. Et le Club Africain de revenir à deux points des " Sang et Or " au terme de la 16ème journée. Mais il fallait beaucoup plus pour déloger l'Espérance de son piédestal et ce, en dépit de la succession de rencontres aussi importantes les unes que les autres notamment au niveau de la champion's league africaine. Pour n'avoir à aucun moment douté, l'Espérance est championne pour le deuxième année consécutive avec, en sus, une amélioration de ses performances. Propice à la conquête des titres Naissance d'une grande équipe a titré hier notre confrère Mustapha Zoubeïdi. Il ne pouvait mieux dire. Car, à l'heure qu'il est, l'Espérance a tout l'avenir devant elle à deux conditions : qu'elle garde d'une part le même commandant de bord en la personne de son président Hamdi Meddeb qui continue à beaucoup donner de son temps et de son argent, pour que l'équipe reste au sommet du football tunisien. Et que ses parties prenantes continuent à accorder la même attention à un groupe dont la moyenne d'âge est à peine de 23 ans d'autre part. Sachant que d'autres joueurs issus des catégories de jeunes vont rejoindre l'équipe seniors. D'ici juin 2011, l'équipe de Bab Souika va encore compter sur Faouzi Benzarti appelé à poursuivre et à cueillir le fruit du travail entrepris depuis qu'il a redébarqué au complexe Hassen Belkhodja. Là où il a trouvé une ambiance propice à la conquête de titres aussi bien sur le plan de l'encadrement des joueurs que sur le plan de l'encadrement technique avec la présence de Maher Kanzari, Mohsen Rajhi (Zarga), et Khelil Jbabli et celui médical, le docteur Yacine Ben Ahmed et son équipe passant pour les plus expérimentés et les meilleurs dans leur domaine. Le constant pari sur les jeunes L'Espérance c'est également et surtout ses catégories de jeunes qui continuent à animer la compétition nationale. Et ce n'est pas un hasard si quelques-unes de ces catégories sont régulièrement invitées dans les tournois internationaux à l'instar de celui organisé à deux reprises en Afrique du Sud, tout dernièrement, en Autriche et dans quelques jours en Hollande. Maintenant que l'infrastructure en place a été sensiblement améliorée avec la mise en place de deux aires en tartan 4ème génération, le renouvellement des vestiaires et les stages de perfectionnement réservés aux entraîneurs de ces catégories, l'Espérance a le droit de voir venir les choses avec optimisme et ses supporters ont le droit de rêver. Toujours faut-il que ces derniers continuent à soutenir leurs joueurs avec un total respect de l'éthique sportive. Ils l'ont souvent fait jusque là et ce n'est pas cette poignée de pseudo-supporters qui parviendront à porter préjudice à la réputation du club. Il appartient aux vrais supporters d'encadrer les " égarés " par la persuasion et l'Espérance ne s'en portera que beaucoup mieux encore.