Il est âgé de 81 ans, se tenant à peine debout. D'ailleurs au box des accusés il a perdu l'équilibre et s'est trouvé par terre. Il a comparu en liberté provisoire devant la chambre criminelle du tribunal de première instance de Tunis pour répondre de la plainte déposée par son employeur (commerçant dans le domaine des produits détergents). Le plaignant accuse d'abus de confiance celui là même qui est censé veiller sur la marchandise. A, l'inculpé se procurait certains produits qu'il vendait au souk hebdomadaire de la localité. Plusieurs témoins l'ont vu exposer la marchandise pour la vente. Une autre dame propriétaire d'une petite boutique a déclaré avoir reçu plusieurs fois la visite de A qui lui a proposé de lui vendre les produits. Cette dame savait que les produits étaient volés du magasin appartenant à l'employeur. Interrogé par le juge, il a nié les faits qui lui sont reprochés. Il a déclaré que les témoins travaillent auprès de son employeur. Ce dernier lui devait plusieurs mois de salaire non payés. Il s'agit d'une accusation calomnieuse orchestrée par son patron dans le but de lui éviter le payement de ses trois mois de salaire. En ce qui concerne le témoignage de la dame propriétaire de la petite boutique, il a déclaré la connaître mais qu'il ignorait les raisons pour lesquelles elle l'a accusé. Son avocat, n'a pas suivi la thèse de son client. Il a déclaré être convaincu que l'octogénaire a bien usurpé certains articles appartenant à son employeur qu'il a exposé au souk hebdomadaire. Faut-il mettre cet acte comme étant sous l'effet de la sénilité ? L'avocat a prié les juges d'éviter une peine qui priverait son client de sa liberté étant donné qu'il n'est plus à l'âge de subir les contraintes carcérales. Après les délibérations les juges ont décidé de condamner l'inculpé à une peine de deux ans de prison assortie toutefois du sursis.