Malgré sa maladie et les longues journées de travail, la dame n'en donnait pas importance à son cas. Elle travaillait du matin jusqu'à une heure tardive du soir dans un petit kiosque où elle vendait des journaux, des cigarettes et des fruits secs. Elle avait la charge d'une famille et devait récolter le maximum de bénéfices pour pouvoir subvenir à ses besoins. Le soir des faits après une longue et harassante journée, elle s'est mise à fermer sa boutique quand surgit un énergumène usant d'un langage obscène. Il lui demanda de rouvrir son kiosque afin de lui vendre des cigarettes. Voyant qu'il était dans un état d'ébriété manifeste, elle lui a demandé d'aller voir ailleurs. N'ayant pas accepté le refus de la dame il s'est approché d'elle et l'a rouée de coups. La pauvre n'ayant pu résister, a chuté par terre et perdu connaissance. Quelques bonnes âmes de passage l'ont transportée à l'hôpital où elle a été gardée en observation pendant quelques jours. A sa sortie de l'hôpital, elle a déposé une plainte en donnant le signalement précis de son agresseur. Peu de temps après, les auxiliaires de la justice, grâce à ce signalement, et à l'aide de quelques témoins, ont arrêté l'accusé. Il déclara qu'il était ivre au moment des faits et qu'il a été contrarié par le refus de la propriétaire de rouvrir sa boutique, mais il a nié l'avoir agressée il déclara l'avoir seulement poussée car, toujours d'après ses dernières déclarations, la dame l'aurait aspergé d'eau avec un seau se trouvant à proximité de sa boutique. Son avocat a plaidé les circonstances atténuantes arguant que son client n'était pas dans son état normal au moment des faits. Après les délibérations le juge a condamné l'inculpé à une peine de huit mois de prison ferme avec remboursement des frais hospitaliers de la dame. Il a fait opposition, et a été traduit de nouveau devant la cour d'appel qui a confirmé le 1er jugement.