Avez-vous déjà regardé les vitrines des articles pour enfants ? Les boutiques qui vendent les ensembles, les robes et autres chaussures pour bébés, exhibent des articles plus ou moins bien conçus, bien finis. Mais lorsque l'on s'intéresse aux prix, on s'aperçoit qu'il y a un décalage énorme entre ce que l'on a utilisé comme matières premières et prix… La moindre robe pour fillette atteint les 30 ou 50 Dinars ! Et nous ne parlons pas ici des vêtements de marques, signés ou importés. Il s'agit juste de tenues de tous les jours qui ne devraient pas atteindre ces sommets que peu de familles modestes peuvent atteindre, surtout si elles ont plusieurs enfants. Qui donc achète ces habits ? L'une des dames qui vend ce type d'articles nous a affirmé « mon commerce est florissant essentiellement grâce aux cadeaux que la grande famille fait aux petits neveux et nièces. Pour ces gens-là, un cadeau doit être beau et cher… » Autant dire qu'elle profite de la bonté des braves gens pour se faire son beurre ! Côté chaussures, les quelques centimètres carrés de cuir et les petites semelles de caoutchouc qui les composent commencent à 20 Dinars pour atteindre le prix des chaussures pour adultes. Pourquoi de tels prix, de tels excès ? On nous a sorti l'argument classique des matières premières trop chères et de la main-d'œuvre de qualité rare et autres arguments peu convaincants. Lorsque l'on voit de pareils prix, des excès qui ruinent les familles moyennes, on se pose une question importante, essentielle même : y a-t-il un pilote dans l'avion des prix qui ne cessent de monter ? Jusqu'à quand va-t-on laisser les prix de certains produits flamber sans aucun contrôle, sans freins ? Car la liberté d'entreprendre ne doit pas occulter le fait qu'il y a des limites à tout et que le marché ne peut s'autoréguler tout seul. Acheter des habits pour ses enfants est une obligation pour les parents, mais à ces prix là ils ne pourront jamais satisfaire les besoins les plus élémentaires de leurs enfants, ni leur assurer une vie décente et un avenir radieux, chanté par les slogans que répètent les médias officiels à longueur d'année…