Le Parti social-démocrate (CSSD) et le parti de droite ODS arrivent, à la surprise générale, en tête des législatives en République tchèque, avec 20% des voix chacun, selon la première estimation à la sortie des bureaux de vote, diffusée hier par la télévision publique. "Si ces chiffres se confirment, il s'agira d'une chute extrême de la gauche", a commenté le politologue Tomas Lebeda, à la télévision publique CT1. En effet, le CSSD de Jiri Paroubek, Premier ministre tchèque en 2005-06, partait favori avant ces législatives, devançant l'ODS d'une dizaine de points, d'après différents sondages. Le CSSD avait axé sa campagne sur des promesses d'avantages sociaux, alors que l'ODS, actuellement dirigé par son vice-président, Petr Necas, prônait des mesures d'austérité pour améliorer l'état des finances publiques. "Le CSSD sera le vainqueur", avait lancé Paroubek encore avant hier après-midi, dans sa circonscription de Teplice (nord-ouest). Le sondage réalisé à la sortie des bureaux de vote a été mené par l'institut SC&C sur environ 20.000 électeurs, dans quelque 400 localités à travers la République tchèque. L'annonce des résultats officiels est prévue ce matin. Le nouveau parti de droite TOP09 de l'ex-chef de la diplomatie Karel Schwarzenberg arrive en troisième position, avec 17% des voix, selon le même sondage. Suit une autre nouvelle formation, Affaires publiques (VV, centriste) de l'ancien journaliste Radek John, créditée de 11%, tout comme le Parti communiste (KSCM), 11%. La sixième formation qui a passé la barre des 5% requis pour entrer à la chambre basse, est l'Union chrétienne-démocrate (KDU-CSL, centriste), avec 5%. "Cette estimation est un choc. Ainsi, deux partis de droite (ODS et TOP09) pourraient même former une coalition gouvernementale à deux membres", a aussi dit Lebeda.