La plaignante, propriétaire d'une boutique à usage commercial spécialisée dans la location de vêtements de cérémonies. A ce titre son commerce était florissant ce qui l'a obligée à recruter comme assistante vendeuse, une jeune fille prénommée S. Cette dernière faisait son travail consciencieusement pendant trois ans. Période au cours de laquelle rien n'est venu altérer l'entente et la confiance qui régnait entre elle et son employeur. C'est au cours du mois de mai de l'année dernière que suite à un conflit et des difficultés financières obligeant la gérante à reporter le payement du salaire de S que la relation s'est rétrogradée. N'ayant pas été payée depuis trois mois, S est allée déposer une plainte auprès du bureau de l'emploi. Une dizaine de jours après cette plainte la gérante, s'est présentée au poste de police pour déposer une plainte contre S l'accusant d'avoir détourné à son profit des sommes importantes d'argent. Elle a pu recueillir le témoignage de deux clientes qui ont déclaré avoir versé une avance sur commande de l'ordre de 150 dinars à S et que cette dernière leur a fourni un reçu mentionnant la somme de cent Dinars uniquement. Cette opération s'est parait-il, multipliée ce qui a eu pour conséquences une baisse flagrante des recettes. Convoquée pour les besoins de l'enquête par les auxiliaires de la justice, S a nié avoir détourné de l'argent. Elle a plutôt informé les enquêteurs que c'est suite à la plainte qu'elle a déposée auprès du bureau de l'emploi pour non versement de salaires que sa patronne a voulu lui causer des ennuis avec la justice. Elle a déclaré qu'elle travaillait chez la dame depuis trois ans et que jamais il n'y a eu de quoi envenimer leur relation. S a donc comparu en liberté devant la chambre criminelle du tribunal de première instance pour répondre d'abus de confiance et détournement de fonds. Devant le juge elle a réitéré ses déclarations données lors de l'enquête préliminaire et devant le juge d'instruction. Elle a nié avoir détourné quoi que ce soit. Son avocat a plaidé l'innocence de sa cliente dans la mesure où cette dernière a réclamé ses salaires demeurés impayés. C'est à cause de la procédure entamée auprès du bureau de l'emploi qu'elle s'est vue accusée par sa patronne. L'avocat a demandé pour ces raisons, l'acquittement de sa cliente. Après délibérations, l'accusée a été condamnée à une peine de deux ans de prison assortie toutefois du sursis.