Malgré les progrès réalisés en matière de sécurité routière, les usagers des quatre roues restent particulièrement exposés aux drames de la route. Alors qu'ils connaissent les risques liés au non-respect des règles de conduite, ils s'exposent sur la route à des risques inacceptables. Et c'est dans le cadre de la préparation du programme « vacances en sécurité 2010 », que l'Association Tunisienne de la Prévention Routière (ATPR), avec le concours étroit de l'Institut de Presse et des Sciences de l'Information (IPSI), le Centre Africain de Perfectionnement des Journalistes et des Communicateurs (CAPJC) et le Fonds de la prévention contre les accidents de la route, a organisé le 12 et 13 juin, à Hammamet Sud, la 3ème session de formation destinée aux journalistes et communicateurs exerçant dans différents supports médiatiques tunisiens (presse écrite, audiovisuelle et en ligne). Cet événement coïncide avec le démarrage de la saison estivale, le retour des Tunisiens résidents à l'étranger, et le pic du trafic. Cette session s'est tenue avec la participation des éminents représentants de différentes stations radiophoniques nationales et régionales, des chaînes télévisées tunisiennes ainsi que ceux de la presse écrite et électronique. La formation est encadrée par des spécialistes dans le domaine de la communication, de l'information, et de la prévention routière tunisiens et européens. La Sécurité routière lance un nouveau programme de sensibilisation visant à interpeller les citoyens sur les dangers de la route afin qu'ils prennent conscience que la prise de risque sur la route peut avoir de lourdes conséquences pour eux-mêmes, leurs amis proches et leur entourage… Information inefficace Finie l'époque des campagnes d'information inefficaces aux yeux des automobilistes. La communication est primordiale dans la prévention. « Il est devenu nécessaire de sensibiliser les usagers. L'objectif étant de montrer que la route est aujourd'hui la plus grande meurtrière de notre pays. Mais la route ne serait pas plutôt une arme que nous utilisons pour tuer, involontairement. Ce sont les usagers, par leur comportement, qui provoquent leur propre mort et bien souvent celle des autres. N'oublions pas que nous ne sommes pas seuls sur la route. Le constat est bien réel. La route n'épargne personne et ne fait preuve d'aucun état d'âme. Elle tue !», nous a précisé M. Riadh Dabou directeur exécutif de l'Association tunisienne de la prévention routière qui ajoute : « Avec le développement du parc automobile, le nombre des accidents de la route ne cesse d'augmenter. De ce fait, la sécurité routière en Tunisie compte désormais l'une des priorités. Le rôle de l'ATPR réside dans la collaboration et la coordination avec plusieurs structures non gouvernementales afin d'aider les pouvoirs publics dans l'élaboration des programmes de sensibilisation ainsi que dans la mise en œuvre et l'encouragement de toutes les initiatives ayant pour but de réduire la fréquence et la gravité des accidents de la route. Les moyens de lutte sont nombreux. Il y a tout un comportement à changer et cela implique l'engagement de tous les intervenants pour qu'enfin nous adoptions un comportement responsable sur la route. Bien sûr, il y a eu la mise en place des sanctions, des radars automatiques, et le renforcement des contrôles en période de grande affluence, mais cela a-t-il beaucoup changé nos habitudes. Nous remarquons de nos jours une absence totale de stratégie communicationnelle nette et étudiée. Quels spots publicitaires ou genres d'émissions doit-on diffuser tout au long de l'année ? Quel contenu pour lutter contre les dangers de la route ? Faut-il privilégier le modèle Hard ou Soft ? Quels rôles jouent les nouvelles technologies de communication dans la sécurité routière ? La Sécurité Routière souhaite ainsi impliquer chacun d'entre nous individuellement, à la fois en tant qu'usager de la route et en tant que citoyen. » M. Benoit de Laurens Directeur général de Lowe Stratéus a expliqué que le rôle de la communication est primordial dans la prévention routière. L'image est aussi très importante dans la sensibilisation et la prévention. On peut montrer comment les spots publicitaires peuvent changer les opinions, monter la conscience sur la sécurité routière et rendre acceptable le contrôle de la sanction. C'est le cas de ce clip de 5 minutes diffusé en France qui présente la soirée tout à fait banale d'une bande de jeunes. Banale, jusqu'à ce qu'elle tourne au désastre, sous l'emprise de l'alcool. Un crash, des cris, des pleurs, une mère, la mort... La mise en scène, très réaliste et très émouvante, permet aux jeunes de se retrouver pleinement dans chacun des personnages du film et, espérons-le, de se sentir enfin concernés par les risques d'un retour en voiture lors d'une soirée trop arrosée. « Trop long » Les avis seront partagés sur cette méthode de prévention : "trop violent", "trop long", etc. Tout dépend des réactions de chacun. » Ainsi d'autres médias comme la radio, les TICS pourront jouer un rôle important dans cette prévention routière. Leur action est d'agir sur des représentations, des attitudes ou des comportements parce que l'action sur ceux-ci contribue à la résolution d'un problème de sécurité. Le vecteur communicationnel est donc une façon parmi d'autres à la disposition des pouvoirs publics, des acteurs sociaux, des institutions publiques ou privées d'améliorer la sécurité routière. Il est du ressort du concepteur de concevoir son document de prévention dans le but de produire l'effet sur le public le plus adéquat en regard du problème traité. La réussite du message de prévention tient donc bien dans le fait que l'effet escompté a bien été produit dans le sens souhaité, et pas simplement à ce que le message ait été émis. Cet objectif doit donc être modélisé en termes d'effets à produire: comment peut-on savoir si l'objectif a été atteint ? C'est le but de ce forum d'Hammamet qui visait à élaborer une stratégie communicationnelle ayant pour objectif la prévention des dangers de la route.