L'ultime journée de l'aller n'aura pas seulement à trancher entre le Club Africain et l'US Monastir, concernés là deux par le symbolique titre de l'automne. Elle devra nous renseigner sur bien d'autres choses. Sur l'état du CS Sfaxien en particulier au sortir d'une situation fragilisée par l'échec en Coupe d'Afrique et rendre dramatique par un véritable effondrement à Sousse, il y a huit jours. Elle va nous renseigner sur les véritables ressorts qui ont permis à l'Avenir de se redresser ces deux dernières semaines. Sur l'Etoile ensuite qui va connaître l'épreuve sur un autre registre, celui d'aller chez un désespéré, dont la grave situation peut lui donner la force d'une réaction inattendue. Cette journée comportera enfin, un derby du sud où l'éloignement de Gafsa à Zarzis ne l'empêche pas d'être chaque fois placé sous le signe du prestige. Le programme dépasse, comme on le voit, les attributions d'une journée de veille de trêve. Même le plus banal dans ce contexte ne le semble pas tout à fait. En effet, la rencontre entre Hammam-Sousse et le Stade Tunisien ne devrait pas suscité de vagues, ces deux clubs étant au milieu du tableau. Mais quand on pense que l'ESHS n'a pas encore perdu à Sousse et que le Stade n'a pas connu de victoire depuis quatre rencontres, on comprend mieux la hantise des Stadistes et les ambitions des Hammamis. A Béja, on l'a déjà dit, l'Avenir doit prouver ses précédentes bonnes sorties. Il ne faut pas oublier que chez lui, l'O Béja n'a plié que devant le CSS et l'Etoile. Ce test est donc des plus sérieux pour l'Avenir. Venons-en maintenant à ce fameux derby du Sud. Sur le papier toutes les faveurs vont évidemment à El Gaouafel. Comptant huit points d'avance sur son rival, le club Gafsien va encore bénéficier de l'apport du terrain et du public. Mais tout le monde sait que les véritables ressorts en de telles rencontres ne résident pas dans le classement. Il est vrai que Espérance de Zarzis n'a pas brillé dans ses déplacements cette saison. A moins que la rivalité entre les deux clubs ne lui donne cette fois-ci, d'autres possibilités. S'il n'y avait pas tout ce tapage médiatique autour de l'esprit qui règne actuellement à Sfax, on aurait donné, les yeux fermés, le CS Sfaxien comme vainqueur cet après-midi à Hammam-Lif. Avant sa débâcle de Sousse, le CSS a déjà gagné à la Marsa et à Béja par des scores lourds. Ces clubs battus chez eux ont au moins le niveau du CSHL. Mais le marasme dans lequel se voit plongé le CSS actuellement n'encourage pas à pronostiquer la valeur technique, ni la place au classement. Plus important, sera le constat qu'on fera à la manière de jouer le CSS, sa formation et la sérénité de son staff trop malmené ces derniers jours. La logique voudrait que le CS Hammam-Lif doit profiter de la situation psychologique des Sfaxiens. Saura-t-il le faire ? Tout dans cette rencontre est possible. C'est peut-être là son principal intérêt. Intérêt égal sinon supérieur à Bizerte. Voici deux clubs aux antipodes l'un de l'autre. L'Etoile est sur un nuage. Sa machine marqueur nigérian, elle est redoutable quand elles s'y met. Aussi paradoxal que cela paraît, c'est là le profil idéal de l'adversaire qu'un désespéré, n'ayant plus rien à perdre a intérêt à rencontrer. Car ça vous encourage à tout risquer. Mais ce raisonnement ne peut-être partagé par les Bizertins qui inconsciemment vont tenter de se couvrir, donc à rendre l'exploit d'une victoire plus problématique surtout que l'Etoile sait qu'elle a de très grandes chances de coiffer au poteau les deux leaders. Ces derniers peuvent en fin de compte se neutraliser et qu'à la faveur d'une victoire à Bizerte l'Aller peut se clore avec un leader portant une étoile sur son maillot. Voir les deux leaders se neutraliser n'est pas une utopie, même si Clubistes et Monastiriens ne l'entendent pas de cette oreille. Les arguments des uns et des autres ne se ressemblent pas, certes. Les Clubistes sont persuadés que leur dernier nul à Gafsa n'a été qu'un accident et que sur leur terrain , devant leur public, ils sont capables de revenir à leur niveau. Les Monastiriens se prévalent du rendement dont ils furent capables au cours des quatre dernières rencontres. Tant en résultat que de manière. Les deux sortes d'arguments sont bien sûr, valables. Reste la vérité du jour, la forme du moment, le détail qu'on ne prévoit pas. Chacun des deux clubs peut gagner sur sa valeur ou au bénéficie d'un impondérable. Cette rencontre peut aussi donner raison à l'Etoile en se sanctionnant d'un nul. Décidemment l'ultime journée de l'Aller a tout loisir de trancher.