W est un récidiviste notoire en matière de vol de domiciles. Son casier judiciaire révèle deux affaires pour lesquelles il a été condamné une fois à un an et une deuxième fois à 2 ans de prison. Sitôt libéré, le voilà qu'il récidive en s'attaquant à une maison. Il a guetté le propriétaire des lieux et a pu connaître ses heures d'absence de son domicile ainsi que l'absence de son épouse qui sort tous les jours pour faire le marché. Le jour des faits elle quitta son domicile comme à l'accoutumée , dans la matinée, en prenant soin de bien fermer la porte à clé. W demanda à un jeune ami de son quartier, de l'accompagner pour faire le guet à toutes fins utiles et de l'avertir au moment opportun. Il a escaladé le mur de clôture, a fait le tour du jardin et a pu ouvrir la porte de la cuisine. Une fois à l'intérieur il a trouvé au salon une sacoche. En l'ouvrant il a trouvé une liasse de billets de banques, un téléphone portable, des lunettes solaires et des clés de voiture. Sans attendre, il a pris la sacoche et a quitté les lieux. Il est reparti avec R le jeune complice et se sont isolés dans un coin tranquille. Il a vérifié le contenu de la sacoche. Il y avait la somme de 650 Euros, 200 dinars. Il a de suite remis 100 dinars au jeune R et lui a demandé de déguerpir. Il s'est trouvé avec la somme de 650 Euros qu'il a voulu changer en dinars. A cet effet il s'est adressé au prénommé N qui accepta de lui faire le change moyennant une commission. N a changé les billets, a gardé la somme de deux cents dinars et a envoyé un mandat de 500 Dinars à W. En rentrant chez elle la dame s'est aperçue de la disparition de la sacoche. Elle a de suite informé son époux qui a alerté les agents de la brigade criminelle. Arrivés sur les lieux, ces derniers ont constaté les dégâts causés sur la porte de la cuisine qui donne sur le jardin et qui a été fracturée. Ils ont relevé les empreintes digitales. Le propriétaire a déposé plainte contre X en déclarant le vol de la sacoche . Quelque temps après l'enquête a abouti à l'arrestation des trois jeunes hommes impliqués. R considéré mineure a été confié à un tribunal pour enfants. Il a reconnu au cours de l'enquête avoir fait le guet et a encaissé la somme de cent dinars. Mais il a assuré n'avoir jamais participé au cambriolage. W a reconnu les faits en dans leurs détails. N a déclaré qu'il ignorait que les devises étaient volées. Il a déclaré que c'est à cause de l'argent que W lui devait qu'il a accepté de faire la transaction. W et N ont été traduits en état d'arrestation devant la chambre criminelle du tribunal de 1ère instance de Tunis pour répondre de leur forfait. W pour cambriolage d'une maison et N pour complicité. Ils ont réitéré devant le juge les déclarations données au cours de l'enquête préliminaire. Chacun a en effet reconnu les délits qui lui sont reprochés. Sauf que N a nié avoir été au courant que les devises étaient volées. Deux avocats ont plaidé les circonstances atténuantes. Celui de N a déclaré que son client avait décidé depuis longtemps de s'éloigner des milieux des délinquants. Il a réintégré le droit chemin et se préparait à se marier. Il n'avait jamais imaginé qu'il allait être impliqué de nouveau dans une affaire pareille. L'avocat a sollicité l'indulgence des juges L'affaire a été mise en délibéré.