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L'été des « sans plage »
Bassins et fontaines des grandes places citadines
Publié dans Le Temps le 21 - 07 - 2010

Le spectacle est quotidien en été : au pied de la grande horloge place 7 Novembre à Tunis, à partir de 19 heures jusqu'à deux heures du matin parfois, des citadins solitaires, en couples ou en famille s'agglutinent par dizaines autour du bassin de la Place. Certains dormiraient bien à la belle étoile sur le gazon humide et douillet du rond-point.
En effet, pendant la saison chaude, l'endroit est davantage perçu comme un havre de fraîcheur et un substitut de plage que comme une simple attraction de la capitale. On y vient comme d'autres iraient au bord de la mer pour des sorties et des veillées estivales. Les habitués de la vasque et de ses jets d'eau forment une population composite qui réunit des jeunes et des moins jeunes des deux sexes, pour la plupart des riverains de la zone ou bien des habitants de la Médina. N'ayant pas les moyens ou le temps d'aller sur la côte (parfois ni ceci ni cela), ces « estivants de l'Avenue » préfèrent passer leur fin d'après-midi ou leur soirée au bord de la fontaine publique plutôt que de s'attabler sur les terrasses des cafés environnants relativement chers pour leur modeste bourse. Nous avons abordé quelques uns de ces citadins. Voici ce qu'ils nous ont dit de leur choix forcé
Moncef Cherni (26 ans, originaire du Nord-ouest) :
« Un bureau d'emploi, en quelque sorte ! »
« Je suis à la recherche d'un emploi et d'un logement stables. Je fais partie d'un groupe de quatre jeunes venus de notre bled avec l'espoir de vivre mieux ici que chez nous. Après une journée harassante de va-et-vient entre les commerces et les chantiers de la capitale, nous nous accordons quelques moments de détente gratuite sur l'Avenue et principalement au bord de ce bassin très fréquenté. Qui sait si je ne tomberai pas ici sur mon futur employeur ou sur un bienfaiteur capable de me mettre sur une bonne voie d'avenir. Oui, ce coin, c'est un peu notre bureau d'emploi. Ne pensez pas à mal : nous ne sommes pas des voleurs ni des arnaqueurs. Il en existe dans les parages, c'est vrai, mais ce n'est pas notre cas. Nous ne pouvons pas nous permettre de passer notre premier séjour à Tunis en prison. Je dois vous avouer par ailleurs que le charme des jeunes et belles passantes ne nous est pas indifférent. »
Abdellatif Soltani (48 ans, manœuvre
dans une entreprise privée) :
« Pour la détente et la convivialité »
« Ma femme en est à son dernier mois de grossesse ; on lui a conseillé beaucoup de marche et notre premier bébé, âgé bientôt de deux ans, étouffe dans le deux-pièces où nous vivons du côté de Bab el Khadhra. Depuis fin juin, nous venons ici chaque après-midi pour changer de décor et piqueniquer au bord de l'eau après avoir traversé tout le centre-ville. C'est un endroit convivial qui, parfois, favorise des rencontres intéressantes. Nous avons tout récemment fait la connaissance d'un jeune couple d'Algériens en vacances chez nous. Ils sont très sympathiques et nous apprennent bien des choses sur leur pays. Ils nous ont d'ailleurs invités à nous rendre chez eux en Kabylie. »
Houssem, Fadi et Jameleddine (collégiens) :
« Un espace de liberté »
« Nous venons de Dubosville et y rentrons à pied. Le bassin n'est qu'une escale de notre promenade. Ici, nous sommes loin des yeux de nos parents et de nos voisins. Nous nous adonnons plus librement à nos pitreries d'adolescents. Nous fumons quelques cigarettes et assistons ensuite aux entraînements de notre équipe favorite, qui se déroulent non loin d'ici. Comme nous n'allons que rarement à la plage, le bassin est un peu notre bord de mer. D'autre part, la grande Avenue est de loin plus animée que les rues de notre quartier. »
Zohra R'himi (30 ans, sans profession, divorcée) :
« A la recherche d'un bon parti ! »
« J'attends une copine qui depuis quelques jours me tient régulièrement compagnie au pied de l'horloge. Nous vivons toutes les deux chez des parents lointains en attendant de trouver mieux. Mais nous envisageons de quitter nos foyers respectifs pour vivre et travailler ensemble. La plage et les veillées estivales, je m'en soucie très peu en ce moment. Il n'empêche que dans ma condition actuelle, je dois me contenter de la fraîcheur que procure l'eau de la fontaine. Je ne vous cacherai pas que si je rencontre un bon parti par ici, je referai ma vie avec lui et renoncerai au projet de mon amie. »
A Bab Souika en attendant Bora-Bora !
Du côté de la grande place du Bardo, les fontaines se transforment à toutes les heures de la journée en piscines pour enfants et adolescents. Ces derniers y effectuent des plongeons acrobatiques sous le regard bienveillant de leurs parents ou des passants. On organise d'autres jeux (parfois dangereux) autour des bassins sans que personne ne bronche parmi l'assistance adulte. C'est au coucher du soleil que la place connaît son record d'affluence à la faveur des sorties familiales et des promenades en groupe des riverains. A Bab Souika, le spectacle est moins grandiose, et il n'y a pas moyen de s'offrir une baignade dans l'eau de la fontaine surélevée par rapport au niveau du sol, mais le soir, l'ambiance est aussi conviviale et aussi bruyante qu'au Bardo. Ainsi va l'été des sans-plages, et qui sait si le plaisir n'y est pas plus grand que celui éprouvé dans les hôtels de luxe et sur les littoraux les plus exotiques !


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