Le match ayant opposé les deux derniers finalistes de la coupe n'a pas dérogé à la règle d'une rencontre d'ouverture de la saison en ce sens qu'elle donna lieu à des débats de qualité technique moyenne dans l'ensemble. Les Clubistes de Sfax ont cherché certes à donner du ton et du rythme au jeu, y réussissant par moments mais ils ont échoué dans l'essentiel : le gain des trois points de la victoire qui leur auraient valu de prendre une revanche sur leur bourreau en finale de la coupe et surtout d'entamer le parcours sur une note positive devant constituer un excellent stimulant pour la suite de la saison. Pourtant les protégés de Lechantre, au vu de la physionomie générale du match méritaient de l'emporter. Ils ont laissé, en effet, filer une victoire à leur portée en ratant pas moins de six belles opportunités de scorer. Guemamdia qui se remet d'une blessure, donc n'étant pas en possession de ses meilleures sensations, Hamza Younès, en petite forme depuis belle lurette, ont dilapidé tour à tour des occasions nettes de but notamment aux 23', 47' par Guemamdia 13', 53' et 69' par Hamza Younès, ceci sans les autres ratages de Zaïem et de Maâloul. Le CSS cependant et malgré sa domination territoriale manifeste aurait pu aussi perdre le match si Khalloufi n'a pas effacé un but tout fait à la 59' en repoussant en corner un tir à bout portant de Guerbouj et surtout sans ce ratage monstre de Manaï lequel, seul devant le porter sfaxien, trouva le moyen de mettre la balle au-dessus (67'). L'apprentissage au 3-5-2 Si le CSS n'a rien à se reprocher sur le plan de la condition physique, par contre il nous a paru encore à la recherche de ses repères en articulant son jeu sur le système cher à Lechantre à savoir le 5-3-2 après tant d'années (avec Decastel, Ben Yahia et Luka) de fidélité au 4-4-2. L'efficacité de la méthode de jeu de Lechantre exige un bon axe central, un repli défensif performant et deux arrières latéraux ayant les moyens techniques et physiques leur permettant de contribuer au jeu de l'attaque par des percées sur les flancs. Or l'ensemble sfaxien ne répond pas à l'heure actuelle à toutes ces conditions à la fois. Un axe fébrile La paire animant le centre de la défense est constituée par deux éléments qui possèdent certes un bon jeu de tête mais qui manquent de suffisamment de lucidité dans leur tête tout comme ils manquent souvent d'assurance ce qui leur coûtait de commettre des erreurs graves. Ils ont aussi tendance à concéder énormément de coups francs à la lisière de la zone de réparation coups francs dont quelques-uns ont été fatals à l'équipe. Lechantre doit donc impérativement revoir ce compartiment même si les solutions de rechange lui sont bien limitées. Le retour de Ben Salah après une blessure et Ouerghemi mérite qu'on lui accorde sa chance dans l'axe, peuvent apporter une solution à ce problème. Deux flancs déplumés Les carences défensives du CSS ne se limitent pas uniquement à l'axe mais sont-elles aussi perceptibles au niveau des deux flancs. Si sur le côté gauche Fateh Gharbi a alterné le bon et le moins bon, sur le côté opposé par contre Hadj Messaoud fut totalement hors sujet. Gharbi n'a pas manqué de motivation mais il ne pouvait pas donner davantage même s'il s'est repris partiellement en seconde mi-temps. L'attaque : une artillerie légère Avec un Guemamdia diminué et un Hamza Younès qui n'est plus depuis quelques temps que l'ombre de lui-même le CSS ne pouvait pas faire trop de mal devant surtout que Zaïem a évolué un peu reculé le plus souvent et n'a pas été d'un grand danger à l'approche des bois béjaois. Lechantre qui a réclamé des recrutements en défenseurs et surtout en attaquants sans qu'il voit, jusque-là, rien venir, s'est vu malgré lui emboîter le pas à son prédécesseur Luka au niveau de la composition de l'équipe en donnant son choix à des éléments en nette baisse de régime et qui n'ont plus grand-chose à donner à l'ensemble. L'on attend toutefois de Lechantre qu'il revienne à sa vocation d'entraîneur ne reculant pas, quand le contexte l'exige, comme c'est le cas justement au CSS, de miser sur la carte des jeunes et le groupe sfaxien n'en manque pas.