Il ne fallait pas s'attendre à des changements au sein des deux équipes par rapport à celles annoncées en fin de semaine. Côté Espérance, on s'attendait à ce que Cheikh soit aligné en soutien de Ayari. Ce fut finalement Tayeb qui va l'être, Cheikh, reculant d'un cran. Au CSSfaxien, retour de Fatah Gharbi, sur le flanc gauche de la défense et duo de l'attaque formé de Guemamdia et Hamza Younès. Mrabet se trouvant sur le banc des remplaçants. Sortie prématurée de Naouara D'entrée, il était visible que l'enjeu pesait sur les épaules des joueurs des deux camps et il a fallu attendre la 8ème minute pour voir le niveau du football pratiqué monter d'un cran. Et ce après que le ballon repris par Souissi percute la transversale de Khalloufi. La réaction des Sfaxiens ne va pas tarder avec deux actions qui ont mis à mal la défense " Sang et Or " une défense mal placée. Il faut dire que les nombreuses absences à l'Espérance ont sérieusement pénalisé l'équipe au niveau des automatismes et des repères. En effet, un Siam Ben Youssef se situait mal dans un rôle auquel il n'était pas habitué à l'entrejeu. Le danger sfaxien du côté de Guemamdia qui tira à côté. Sur l'action, Naouara va éprouver des difficultés pour se relever et c'est sur un tir puissant de Zaïem que le même Naouara va demander son remplacement. Ce sera par Naouali. On jouait la 22ème minute et le match gagnait en intensité surtout après le tir de Hamza Younès sur le poteau. Les occasions restaient rares des deux côtés avant que Faouzi Benzarti fasse retrouver à Ben Youssef son poste de prédilection dans l'axe de la défense, Abdi avançant d'un cran. Les dernières minutes de cette première période sont plutôt espérantistes avec notamment deux opportunités offertes à Bouazzi d'abord et à Ayari ensuite mais à chaque fois Khalloufi était à la parade. La bonne seconde mi-temps de l'EST Une fin de mi-temps rassurante des " Sang et Or " et une reprise avec un deuxième changement. Rentrée du Camerounais Roger, qui s'échauffait peu avant la pause. Abdi lui cédant sa place. Et d'entrée deux occasions nettes se présentent à l'Espérance toutes deux ratées par Chemmam monté en attaque, puis Ayari, contre une côté sfaxien, Guemamdia tirant sur le petit filet. Le match a totalement changé de physionomie car beaucoup plus disputé qu'en première période. Les " Sang et Or " combinent agréablement avec un pressing de tous les instants sur le porteur du ballon sans, néanmoins, empêcher Hammami de monter en contre pour fusiller Naouali bien placé pour bloquer en deux temps. Minute qui coïncida avec le remplacement de Hamza Younès par Da Silva (60ème mi) après celui de Bergaoui en fin de première mi-temps par Mrabet. Le C.S.Sfaxien ne va pas rester pour autant inactif à partir du moment où les correctifs apportés par l'entraîneur avec l'injection de Da Silva vont apporter leurs fruits. Après deux arrêts de Naouali, le troisième corner à l'actif des Sfaxiens sera le bon. Rouid se trouvant à point nommé pour reprendre victorieusement le ballon après exécution de Zaïem. A peine deux minutes après, Bouazzi va tirer de l'intérieur du pied gauche et égaliser (70ème m). On va dès lors assister à un autre match. Faouzi Benzarti va jouer la carte Michael qui prend la place de Tayeb. Une bien mauvaise carte. On combine plutôt bien de part et d'autre, les contres de l'Espérance poussant les défenseurs sfaxiens à concéder des coups francs à la limite de la surface de réparation, tous mal exécutés. Outre cette reprise à bout portant de Roger qui passera nettement au-dessus. A Da Silva la dernière action sérieuse du temps réglementaire pour laisser place aux prolongations. Et Guemamdia surgit Une première prolongation au cours de laquelle Michael aurait pu, voir, dû faire le break. A trois reprises, il parvient à semer son ange gardien et à chaque fois il tire du mauvais côté notamment à la 97ème minute quand il envoie un boulet de canon mal renvoyé par Khalloufi, Michael qui a suivi reprend mollement dans les mains du gardien sfaxien. La carte Michael va précipiter la défaite de l'Espérance. Une seconde prolongation difficilement négociée par les deux équipes avec des joueurs pénalisés physiquement. Et c'est du n'importe quoi de part et d'autre. Seul Guemamdia continuera à y croire en envoyant un tir des 20 mètres et le ballon de se loger en pleine lucarne de Naouali légèrement avancé. On jouait la dernière seconde des prolongations. Rafik BEN ARFA Synopsis • Stade du 7 Novembre Radès • Temps frais - Ciel brumeux • Pelouse en bon état • Public peu nombreux • Arbitrage de M. Luca Banti, assisté de MM. Flaviano Luciano et Sandro Kassomando. • Espérance S.-C.S.Sfaxien (1-2 a.p) (mi-temps 0-0) • Buts de Rouid (68'), Bouazzi (70'), Guemamdia (120') • Avertissements : Naouara, Cheikh, Michael, Bouazzi (EST), Zaïem, Abbès (CSS) ESPERANCE S.T : Naouara, Janvier, Chemmam, Zied Derbali, Abdi, Souissi, Ben Youssef, Cheikh, Bouazzi, Tayeb, Ayari. • Remplacements : - Naouara par Naouali (23') - Abdi par Roger (46') - Tayeb par Michael (71'). C.S.SFAXIEN : Khalloufi, Gharbi, Bergaoui, Hammami, Hadj Messaoud, Abbès, Rouid, Zaïem, Naby, Guemamdia, Younès. • Remplacements : - Bergaoui par Mrabet (39') - Hamza Younès par Da Silva (60') - Zaïem par Touré (100'). ---------------------------------------------- Le jeu et les joueurs : Le mental des Sfaxiens Début de rencontre lent, caractérisé par un rythme haché. Les joueurs paraissaient trop courts et incapables d'imprégner aux débats la vivacité et la cadence souhaité pour une affiche aussi alléchante. Ceci est tout à fait compréhensible au regard de la longue coupure du championnat et du manque de compétition. A l'Espérance ; la relève n'était pas totalement effacée et faisait preuve d'une bonne organisation tactique sans brio ou coup de génie. Les deux milieux étaient le talon Achille des protagonistes du jour et les attaquants paraissaient isolés. La progression avec le ballon était lente et l'animation offensive faible malgré un léger ascendant pour les espérantistes dans le temps additionnel. Ils paraissaient plus près de marquer mais ce sont finalement les sfaxiens qui prirent de vitesse leur adversaire et le public, alors que l'arbitre italien s'apprêtait à siffler la fin du match, par un coup de canon de Guememdia. Les « Sang et Or » sérieusement diminués Rien à signaler pour les espérantistes en première mi-temps si ce n'est que la formation alignée n'arrivait pas à trouver les automatismes nécessaires à un jeu fluide et organisé. Wassim Naouara, de retour de blessure ne semblait pas très confiant. D'ailleurs il cédait rapidement sa place au 2ème gardien Nawali. Son successeur ne déméritait pas mais était trop avancé sur le second but. La défense cafouillait privée de Siyam Ben Youssef, reconverti en l'absence de Korbi en pivot. Abdi, remplaçant de luxe depuis des lustres a perdu beaucoup de sa présence et de sa vigilance. Il cédait des espaces à l'axe et omettait de presser le porteur du ballon laissant un grand champ d'action aux attaquants sfaxiens qui n'hésitaient pas à tirer derrière les 16mètres 50. D'ailleurs Faouzi Benzarti ne s'y trompait pas et le changeait avec le début de la seconde mi-temps par son nouvel étranger; Roger. Ainsi Siyam Ben Youssef pouvait reprendre son poste axial et Roger occuper le milieu en tant que pivot aux côtés de Souissi. L'axe restait, tout de même, fébrile et les fautes de marquage étaient évidentes dont celle qui coûta le premier but à l'Eepéranve. En effet, Rouid était très à l'aise pour se détendre et prendre de la tête la balle de corner, bien enveloppée par Zaiem, la mettant au fond. Khalil Chammam, digne héritier du brassard de capitaine suite à la sortie de Abdi, était bien en jambes, participait à la récupération, se repliait rapidement couvrait du terrain, montait pour créer le surnombre à gauche et exécutait les balles arrêtées, mission habituellement octroyée à Korbi. Le milieu dont tous les titulaires manquaient; Maskni, Darragi, Korbi et Bienvenu était réellement inédit. Souissi pouvait, à l'occasion, reprendre une place de titulaire et ne déméritait pas comme à son habitude, affirmant son métier en tant que récupérateur. Quand à Tayeb, plutôt porté vers le jeu individuel, il ne participait pas efficacement à la construction des offensives espérantistes et pêchait par manque de maturité tactique. Bouazi était, lui, plus dangereux avec ses tirs puissants, la confiance affichée dans ses initiatives et ses prises de décision. Sa persévérance finit par donner ses fruits et un de ses tirs cadrés, qui paraissait anodin, trompait lamentablement Jassem Khaloufi pas très concentré sur son match. En attaque, Khaled Ayari était très actif mais sans véritable efficience à part sa reprise de la tête à la première mi-temps sur la transversale. Quand à l'entrée de Enramo, elle n'apportait pas de véritable plus. Le joueur n'était manifestement pas au mieux, point de vue assurance après son éviction de la sélection nigériane. Il ratait même deux occasions exceptionnelles en face à face avec Khaloufi. Ce dernier se rachetait, ainsi, de son incroyable maladresse sur le but espérantiste. Le CSS: l'arme du contre Les Sfaxiens annoncés favoris par tous, vu les nombreuses absences de leur adversaire du jour, n'affirmaient pas tellement leur suprématie. Certes, leur défense était bien positionnée, profitant du leurs deux grands axiaux; Rouid et Abbés mais Hadj Massoud a énormément perdu de son allant et n'avait plus de réel apport offensif. Idem pour Fateh Gharbi confiné à l'arrière sur la défensive. Khaloufi, apparemment marqué par sa non convocation en équipe Nationale, fit preuve de fébrilité sur deux actions dont l'une fut transformée en but égalisateur par Bouazi et la seconde raté par Roger qui relevait trop son tir. Il s'illustrait sur deux autres contrant Enramo et sauvant ses buts. Au milieu la sortie sur blessure de Bargaoui, métronome au milieu en la douloureuse absence du fer de lance de ce compartiment; Nafti, laissait un énorme vide. Les Sfaxiens profitaient, tout de même, de l'entrée de Dominique Da Silva, très vif et rapide sur la droite de l'attaque, fournissant plusieurs solutions et ballons dans les 16 mètres 50 qui ne trouvaient pas preneurs. Soma Naby, Zaiem, Hamza Younes et Guememdia ne se montraient pas tellement dangereux. Ce dernier créait, tout de même, la sensation de ce match en marquant à la limite extrême du temps additionnel profitant d'une position trop avancée de Nawali. Hammami et Mrabet qui faisaient leur entrée en cours de jeu donnaient une certaine stabilité à l'entrejeu et s'avéraient même menaçants sur des tirs de loin. Aida Arab Achab ---------------------------------------------- Michael Eneramo : Un retour programmé Michael Eneramo a attendu le jeudi 28 janvier pour faire acte de présence au Parc B. Pourtant il a été écarté de l'effectif de l'équipe nationale du Nigeria bien avant le démarrage de la CAN 2010. Presque un mois. Il devait normalement retourner à Tunis quelques jours après et prendre part à la préparation avec le reste de ses co-équipiers de l'Espérance de Tunis. Le joueur nigérian est passé outre préférant répondre à quelques offres venues de Turquie et de Belgique sans en avertir ses responsables du club "Sang et Or". Et comme rien ne se cache à l'heure de l'Internet sa présence a été relevée tout dernièrement au Standard de Liège portant les couleurs de l'équipe belge. Toujours est-il qu'il savait pertinemment qu'il n'avait aucune chance de quitter l'Espérance d'ici le 31 janvier, date butoir du mercato d'hiver en Europe. Aussi a-t-il sciemment programmé son retour à Tunis aussi tardivement. Conscient surtout qu'il sera libre de tout engagement avec l'Espérance le 30 juin prochain. Ce sera alors de deux choses l'une. Soit qu'il exigera la révision de son contrat à la hausse soit qu'il aura toute latitude de négocier personnellement un éventuel passage dans un club autre que celui de l'Espérance de Tunis. Plus "malin" que Michael tu meurs.Malgré cela,il a été aligné hier !
