L'action tripartite – entre ministère du Commerce et de l'Artisanat, ministère de la Santé publique et ministère des Affaires religieuses (cf p.3) – est enclenchée pour surveiller la fièvre de la consommation. Il s'agit, d'abord, de protéger le consommateur contre les pratiques frauduleuses dans le monde du commerce. Il s'agit aussi de lui faire prendre conscience du fait que la consommation boulimique et « non protégée » induit un sérieux problème de Santé publique. Et il s'agit, enfin, de lui rappeler les préceptes religieux appelant à bannir le gaspillage, et principalement lors du mois Saint, où la foi est mise à mal par les crises de foie. La conclusion, au demeurant récurrente, revient néanmoins comme une ritournelle : le citoyen a tendance à confondre excès de consommation, et valse des prix. Il a toujours tendance à croire que si l'ardoise s'alourdit c'est parce que les prix grimpent. Oui, quelque part, il n'a pas tout à fait tort, et surtout lorsqu'il met son budget entre les mains de commerçants voraces, incontrôlables et, même, cyniques. Depuis un moment déjà, la conjoncture mondiale appelle à la pondération. Les prix des produits de base de l'alimentation se sont dangereusement envolés. Et, mine de rien, les nouveaux besoins de la Chine en blé et farine bouleversent la donne. Par réaction, par sentiment d'insécurité face à ce « Gargantua » naissant qu'est la Chine, les Etats-Unis cadenassent leurs silos et n'acheminent plus les mythiques « sacs de blé » aux pays nécessiteux… Et en définitive, pire que la menace nucléaire, le monde fait face à la menace alimentaire. La sécurité alimentaire s'impose chez nous aussi. Le grenier de Rome n'est plus qu'un mythe. Le syndrome du pain (devenu ostensiblement artistique et tout en design au mois de Ramadan) est, désormais une vieille histoire. Si les 2/3 des budgets familiaux sont consacrés à la « bouffe » avec près de 50% destinés à tout ce qui est superflu, cela suscite des inquiétudes. Maintenant comment faire pour que le discours appelant à la pondération ne paraisse pas ringard par rapport aux spots publicitaires pas vraiment destinés à vendre, mais à faire acheter ? Le Dr Hakim devrait décidément changer d'approche...