Souvent mal jugée concernant sa signification profonde, l'explosion de la consommation en Tunisie est un signe de développement avancé et revient, principalement, à l'amélioration continue du revenu par tête d'habitant qui doit être porté, selon les prévisions du 12ème Plan, à 8363 dinars, en 2014, contre 5350 dinars, en 2009. Initialement, l'objectif a été de le porter à 7000 dinars, mais il a été révisé à la hausse, malgré les difficultés de la conjoncture nationale (aléas climatiques notamment) et internationale (plusieurs facteurs conjugués). Les commentateurs rappellent, à ce propos, que ce qui distingue principalement les pays industrialisés et hautement industrialisés est qu'ils sont des sociétés de consommation. D'après un article consacré au sujet dans le numéro de juin 2010 de la Revue ‘'Conjoncture'' éditée par le ministère du Commerce et de l'Artisanat, le revenu individuel en Tunisie a enregistré une augmentation de plus de 50% depuis 2004 et de près de 62% depuis 2000 et ce, grâce à une politique sociale volontariste encourageant franchement cette amélioration continue du revenu individuel, moyennant des augmentations salariales annuelles dans les secteurs public et privé, d'une part, et des transferts sociaux substantiels dans le cadre du budget général de l'Etat, au profit de l'éducation, de l'enseignement, de la santé, de la promotion de l'emploi, de la couverture sociale et autres domaines similaires. Salaires et transferts sociaux Le revenu individuel comprend les salaires et émoluments du même type, mais aussi la part des transferts sociaux dont bénéficie chaque citoyen, et leur mérite est qu'ils profitent à chaque habitant, abstraction faite de son âge et de son statut, comme les soins à l'hôpital au profit d'un nouveau né. En 2009, le volume des transferts sociaux a représenté 18,8% du PIB, soit 10388,7 MD, de sorte que, grâce à ces transferts sociaux, chaque famille tunisienne a bénéficié d'un revenu indirect atteignant 399 dinars par mois, alors que chaque individu a bénéficié, par ce moyen, d'un revenu annuel atteignant 992 dinars. A cet égard, les Instances internationales compétentes comme le Bureau international du travail, à Genève, comptent la Tunisie parmi les 30 premiers pays dans le monde, en matière d'amélioration continue des salaires et des revenus, notamment au niveau du SMIG qui a été augmenté à hauteur de 140% depuis le Changement de 1987, et la dernière augmentation a été décidée, il y a près d'un mois. Le salaire minimum agricole a été augmenté à hauteur de 154%. Une autre évolution importante dans ce domaine est illustrée par l'accès généralisé aux crédits bancaires, pour financer divers projets individuels et familiaux, comme l'acquisition de logement ou de voiture. L'encours des crédits bancaires, ou volume des crédits octroyés par les banques, dans ce domaine, a atteint 8720 millions dinars jusqu'au mois de décembre 2009, dont 6481 consacrés à l'acquisition de logements et 1960 millions dinars à titre de prêts de consommation, soit 22%. Au même moment, une action vigoureuse est menée pour maîtriser l'évolution de l'indice des prix et l'inflation, en la maintenant dans les limites de 3,5%. On peut tout acheter à l'instant La libération du commerce et des échanges commerciaux avec l'étranger, dans le cadre de l'ouverture et de l'intégration à l'économie mondiale, a permis au marché tunisien d'être approvisionné de tous les produits industriels et autres vendus dans le monde, sans exception. Les hypermarchés ouverts en Tunisie par quelques enseignes européennes et occidentales sont plus grands et plus fournis que leurs homologues en Europe. Beaucoup se rappellent que jusqu'au début des années 1980, en Tunisie, les réfrigérateurs, entre autres, étaient vendus par listes d'attente. Aussi, la consommation est considérée comme une des principales sources et facteurs de croissance en Tunisie, et sa part a atteint 4,4%, en 2009, devançant l'exportation (1,3%). L'intérêt gouvernemental porté à la consolidation du pouvoir d'achat du citoyen et des ménages en général, est illustré, en outre, par la politique de soutien et de subvention, appliquée en faveur des produits de base, comme le pain, la farine, le sucre, le thé, l'huile végétale, l'électricité, le pétrole bleu, le gaz de pétrole liquéfié en bouteille. La bouteille de gaz est vendue à 7 dinars 500 au public alors qu'elle coûte 18 dinars à l'Etat. La différence est supportée par la Caisse générale de compensation, alimentée par le budget de l'Etat.