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Pied de nez aux fausses pudeurs…
Entre fiction et réalité
Publié dans Le Temps le 02 - 09 - 2010

Une fiction qui donne froid au dos, que l'on a du mal à prendre pour réel tant la dégradation physique et morale de notre société y est palpable. Le feuilleton de Sami Fehri qu'on a regardé pendant la première quinzaine du mois de Ramadan sur Tunis 7, lève le voile sur un univers impitoyable de l'enfance gangrénée par les affres de l'abandon.
Le scénario n'a pas été conçu pour être un ruminant. Il se veut en dehors des sentiers battus des fictions télévisuelles ces dernières années pour, ainsi, décrypter le monde du showbiz sur les plateaux télévisuels et cinématographiques et capter les désillusions d'un artiste de théâtre...Totalement inédit, le scénario signé Rafika Boujdaya, constitue un précieux témoignage sur une époque et sur ses préoccupations.
A voir les critiques qui ont fusé sur le feuilleton de Sami Fehri, on croira à tort que Hamma Hamma l'enfant abandonné propulsé au devant de la scène artistique, aurait volé la vedette au Grand Heddaoui qui campe le rôle d'un homme de théâtre. Hassen dont la vie gravite autour des planches du quatrième art a l'envergure de mener, jusqu'au bout, un texte théâtral sur la scène. On le suit dans les méandres de ses pensées, on sonde les prémices de la création de son œuvre de théâtre, pour saisir en fin de compte ces instants de doute et d'incertitude qui traversent, par moments, tout artiste. Fethi Heddaoui, alias Hassen succombe à une maladie grave même s'il a toujours caché sa faiblesse derrière une apparente force de caractère. Il n'échappe pas à l'inéluctable malgré ses tentatives de négocier avec le destin.
Jeux de l'amour et du hasard
Le plus étonnant, c'est que les pièges, les victoires, les peines sont les mêmes dans la vie et dans l'art. Il en est de même pour le personnage de Hamma Hamma qui a grandi dans la misère sociale et affective. Il incarne cette part, par ailleurs, infime de notre société où l'enfance est abandonnée à tous vents. Un comédien exceptionnel surtout lorsque ses propos glissent dans des conversations d'adultes où la violence et la naïveté se croisent sans cesse. Le petit bout d'homme a fini par percer par la sincérité de son jeu et à se frayer une place au soleil dans le monde de l'art tant au sens propre qu'au figuré…
Emna Chettaoui qui a campé le rôle de Kenza n'a pas non plus démérité. Elle est même la révélation de la saison. La jeune fille incarne le rôle d'une adolescente qui s'attire les foudres de son entourage et celles des téléspectateurs, figurez-vous. Car n'importe quelle allusion au sexe dérange des puristes qui se plaisent dans le confort de leurs certitudes celles de vivre dans une société idéale et pieuse ! Et sidérés, on crie au scandale et l'on se demande si notre société est à ce point souillée pour qu'une mineure traîne en justice un père de famille casé qu'on accuse d'adultère. On comprend au final qu'à l'instar de l'engagement envers l'autre, l'infidélité est susceptible de survenir à tous les âges de la vie à deux, et aucun couple ne peut s'estimer à l'abri d'une telle éventualité même si elle est traumatisante. C'est le cas de Ramla Ayari alias Zeineb, qui découvre que son mari est aux prises avec l'infidélité et se retrouve victime d'un harcèlement sexuel et moral de la part d'une mineure. Très vite, nous sommes amenés à entrer dans le vif du sujet, à comprendre les rouages d'une telle dégradation.
Ramla Ayari a confirmé ses talents de comédienne en incarnant le rôle d'une femme qui a choisi de rebâtir sa vie de couple au lieu de mettre fin à sa relation conjugale. L'histoire de ce couple, par ailleurs ordinaire, révèle cette étape de la relation où la vie du couple y est plus que jamais vulnérable et montre les façons de composer avec les réactions des personnes concernées, les obstacles que doivent affronter les partenaires…
Société machiste
L'adultère n'est jamais une expérience facile à intégrer dans notre société ou à dépasser. Cela on le sait, mais quand cela touche un couple aussi équilibré, on se demande si la libération actuelle des mœurs semble rendre difficile, voire impossible, l'entente durable d'un homme et d'une femme. Sous nos cieux le couple est-il alors condamné à n'être qu'une union précaire, toujours menacée ?
L'affaire de ce couple est au final le récit du calvaire vécu par une femme pour retrouver sa dignité, sa vie de couple en fin de compte. Ce témoignage vivant de notre société met en lumière les facteurs familiaux et psychologiques qui ont fait de Kenza (Emna Chettaoui) une victime désignée : le poids du secret familial, la relation au père et par conséquent aux hommes, l'entourage qui préfère ne rien comprendre pour sauvegarder les fondements de son monde et de son système de valeurs.
Sami Fehri a essayé ici, à sa manière, d'aller au plus proche de l'intimité humaine de poser les bonnes questions mais sans pour autant y apporter la réponse. Pas de fausse pudeur dans cette œuvre télévisuelle. Le ton est toujours juste, jamais déplacé.


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