Par Khaled Guezmir - Y a-t-il un avenir pour la politique ? Il y a quelques années plus précisément en janvier 2002, Myriam Revault d'Allonnes philosophe et politiste française, publiait chez Flammarion un petit pamphlet au titre plus que provocateur : « Le dépérissement de la politique ». L'auteur y parle de cette maladie de plus en plus chronique du monde moderne, le désintéressement de larges franges de la population mondiale, tous pays confondus, de la politique et de l'art du gouvernement ! Cet art qui a trouvé sa plénitude avec les Grecs anciens pour avoir inventé la participation politique, ne passionne plus les nouvelles générations, les élites technocratiques et encore moins les classes moyennes. Les uns reprochent à la politique son manque d'efficacité à résoudre des problèmes de plus en plus sophistiqués liés au développement économique. Les autres sont déçus par l'échec voire même la faillite de certains systèmes politiques à prendre en charge les problèmes des sociétés et de la multitude humaine. De fait la politique est aujourd'hui confrontée à ce problème originel toujours d'actualité : Comment assurer la survie de l'espèce, et produire suffisamment de bien-être pour répondre à la demande de plus en plus pléthorique en biens de consommation et en services sociaux, alors que la population gonfle de plus en plus et que les ressources s'amenuisent dans les mêmes proportions ! La politique peut-elle être encore un pourvoyeur de liberté, alors que sa première exigence c'est la « sécurité » ! Autrement dit la politique est-elle devenue un luxe de pays riches qui peuvent encore – pour combien de temps – concilier la liberté avec le développement et conserver leurs espaces de réflexion et de pratique politique ! Mieux encore la politique coûte de plus en plus cher ! Mobiliser, organiser, structurer, imaginer… y compris des rêves, nécessite un appoint financier de premier ordre. Il fut un temps où Richelieu l'argentier de Louis XIII parlait de l'argent comme ‘le nerf de la guerre », on peut lui rétorquer aujourd'hui que l'argent est bel et bien le garant de la paix… la paix sociale ! A propos de paix, M. David Cameron, le nouveau Premier ministre britannique annonce la fin de la présence de ses troupes en Afghanistan pour – tenez-vous bien – 2015… ça se voit qu'il n'est pas bien pressé (he is not in harry), pour arrêter une guerre qui lui coûte à lui et à l'Amérique de quoi faire de l'Afghanistan un pays de rêve où il fait bon vivre et où surtout la jeunesse britannique ne meurt pas ! M. Obama lui aussi confirme que sa politique et « le programme afghan » ne changeront pas ce qui veut dire que des milliers de personnes vont encore mourir et des milliards de dollars vont partir en fumée alors que l'Amérique et le monde en ont si grand besoin ! C'est pourquoi la politique est en train de perdre sa fonctionnalité première et sa vertu : Vivre et laisser vivre, réduire la misère des peuples et surtout résoudre les conflits qui la sous-tendent. Des politiciens, pourtant chevronnés, qui n'arrivent pas à proposer des solutions politiques à ces conflits planétaires nous ramènent à l'âge de la « guerre du feu » où pour survivre l'homme était obligé de faire la guerre et de tuer son prochain ! Non Messieurs ! Il faut réhabiliter la politique car elle seule peut donner la liberté et apaiser les cœurs ! La politique c'est encore une exigence pour l'avenir de l'homme !