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Femmes 3 G.
Arts plastiques
Publié dans Le Temps le 08 - 10 - 2010

Avec l'indépendance, les peintres tunisiens héritiers de l'Ecole de Tunis, tentèrent de prolonger l'image d'une femme soumise, figée dans l'obsessionnel désir fictif d'un « mâle » sévissant dans la pénombre des palaces, des bains maures et des ruelles tortueuses des Médina.
Une image qui perpétue celle édulcorée, rêvée et imposée par les Orientalistes.
Avec Zoubeir Turki et ses camarades du sérail, la femme accéda au stade de bourgeoise dotée à tort ou à raison, d'une vague allure aristocratique. Créature d'un passé proche et si lointain, se prélassant sous les arcades des faux paradis orientalisés, offrant des gâteaux pompeusement citadins avec des colliers de grosses perles autour de son cou charnu, fumant une cigarette comme pour se donner des airs de modernité, agitant mollement un éventail, personnalité outrageusement maquillée, prisonnière des alcôves et des désirs périmés.
Femme collée à sa réalité inerte, faussement inspirée et presque sans rêve ou espoir. Aucun regard vers l'avenir !
Conformisme éreinté mais quelques jolis sourires en coin, heureusement, narquois et d'une lourde sensualité.
C'est peut-être chez Noureddine Khayachi qu'on peut soulever une démarche évolutive de l'image de la femme dans ses peintures. Traditionnelles à ses débuts, tant dans ses habits que dans ses actions (jouant du violn, allaitant un bébé, se peignant les cheveux ou
se regardant dans un miroir, etc.) Khayachi la rendra plus moderne, plus agissante avec les portraits des dames de la cour et même s'il est demeuré fidèle à sa tunisianité et l'image qu'il véhiculait de la femme tunisienne, son éducation picturale à l'occidentale prendra quelque fois le dessus et il versera à plusieurs reprises dans le « nu ».
« Nus » classiques dans leur majorité, réalisés d'après modèle et qui même s'ils ne sont pas toujours cra-quants, nous détournent joyeusement de toutes les têtes couronnés auxquelles il nous a habitués.
C'est avec l'émergence des « craqueurs » de la 3ème génération que l'image de la femme va subir une réelle et profonde mutation.
Surtout avec Bouabana qui m'étonna lors de l'enregistrement d'une émission télévisuelle en déclarant qu'il avait créé la femme tunisienne actuelle.
(Cette émission qui fit scandale, ne vit jamais le jour en fait).
« Oui, à mes débuts, la femme tunisienne était grosse, gauche et soumise. Aujourd'hui elle a fini par ressembler aux femmes que je peins. Elle est sportive, fine, aguichante et combative ».
Des sirènes, des danseuses de ventre, des bombes craquantes écrasant sous leurs talons les pavés des médinas, des reines d'Afrique pulpeuses et frémissantes, la femme occupe à coup sûr plus des trois quarts de l'œuvre prolifique du Boa.
Vers la fin, il découvrit l'autre visage de celles qui l'entouraient, filles de nuit, de bars malfamés ou croqueuses de faux diamants. Alors il nous gratifia de quelques horreurs monumentales, femmes « monstresses » aux dents cassées, au regard torve et cupide, femme esclave, laide et mangeuse d'hommes…
« Les belles de Tunis et les africanités » comptent parmi les œuvres majeures du Maître. Il était fou des femmes et réellement fou… Romantique, férocement jaloux et inquiet comme un adolescent.
Chez Adel Megdiche, il n'y a que des princesses ou des femmes du Roi. Elles sont maîtresses du jeu parce que leur royauté est celle des narratrices. Elles sont au cœur de la légende ou du conte. Elles ne se contentent pas d'être des personnages mais des créatrices. Ce sont elles qui tirent les ficelles. Les hommes (les enfants en fin de compte) n'ont aucun choix à part celui d'être des marionnettes qu'elles manipulent au gré de leur désir ou de leurs desseins secrets.
Ce sont elles qui possèdent la clé du Royaume du soleil et même quand elles donnent l'impression de s'offrir, d'être palpables, elles demeurent toujours de l'autre côté du miroir. Reines insaisissables et fuyantes. Sacrées reines de Saba !
Chez Tahar M'guedmini, la femme, malgré un corps en émotion souvent imposant, solide et lisse comme le marbre, ce qui nous frappe ce sont ses pieds. Des tout petits pieds mais terriblement carnivores. On dirait une bouche impossible qui se nourrit du corps.
Même quand elle se prélasse, on sent la boule de nerfs, les ressorts qui vont la faire grimper au plafond. Femme inquiète, inquiétée et prise à jamais dans le piège de son propre corps. C'est la guerre perpétuelle même (ou surtout) quand l'Amour n'est pas loin.
Bien sûr que plusieurs peintres de la 3ème génération ont tenté, chacun à sa façon, de soumettre l'image de la femme à leur volonté onirique mais il nous faudrait attendre les jeunes peintres –surtout les filles- pour que la féminité soit arrachée à la main mise des maîtres quelle que soit leur volonté, leur approche et leur façon de s'accrocher au pouvoir de celle qui a toujours- tout en subissant les méfaits du joug de ses divers esclavagistes- mené le monde à la baguette. Une baguette de fée, soit ! Mais une baguette quand même !


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