Le Temps-Agences - Les démocrates américains courtisent les électeurs hispaniques pour tenter de réduire l'avance que les sondages prêtent à leurs adversaires républicains aux législatives de mardi, mais la tâche est rude après deux ans d'une crise économique qui les a durement frappés. "La communauté hispanique, comme le reste du pays, a vécu deux ans vraiment difficiles. Et il est compréhensible qu'elle se sente frustrée", a reconnu la semaine dernière le président américain Barack Obama dans un entretien accordé à des médias hispaniques. "Mais, a-t-il ajouté, si j'étais la communauté hispanique, je considérerais que l'idée de ne pas participer et de ne pas faire entendre ma voix (...) n'a pas de sens", a-t-il ajouté. En 2008, Obama remportait la course à la Maison Blanche grâce en partie à la participation historique des hispaniques: 9,7 millions d'électeurs -- soit 7,4% du total national --, parmi lesquels 67% ont voté pour le premier président noir des Etats-Unis. Deux ans plus tard, le parti démocrate compte toujours sur cet électorat. Il vient d'investir un million de dollars dans la diffusion cette semaine d'un spot télévisé dans lequel le président Obama s'adresse en espagnol à la communauté hispanique. Une stratégie politique qui contraste ouvertement avec celle du parti républicain, soumis à la pression de sa base la plus conservatrice. Des candidats comme Sharron Angle, engagée dans la course au siège de sénateur dans le Nevada, n'ont en effet pas hésité à utiliser le thème de l'immigration illégale comme une arme pour faire peur aux électeurs. Le vote des hispaniques est d'autant plus important que l'élection est serrée, mais l'électorat de cette minorité se concentre essentiellement dans le sud et le sud-ouest du pays. La moitié des électeurs hispaniques résident en Californie et au Texas, explique Hugo Lopez, directeur associé du centre d'analyses Pew Hispanic Center. Une autre caractéristique de cet électorat est qu'il est jeune, "ce qui explique en partie la tendance historiquement basse à participer à des élections", explique M. Lopez.