La globalisation voudrait-elle dire l'occidentalisation de tous les peuples confondus avec leurs us et coutumes, culture et vestiges civilisationnels ? Ça l'est du moins pour certains pays de la communauté européenne qui se prennent pour guide du nouvel éveil occidental et sa suprématie sur le reste de la planète. Après avoir profité pendant quelque cinquante ans des acquis générés par la fin de la deuxième guerre mondiale, voilà que les grands ogres de la rive nord de la méditerranée sont de nouveau conviés à se partager ce gâteau - largement entamé par la moisissure - qu'est la grande partie pauvre du monde. A leur tête, il y a bien sûr, la France ! Oui, ce pays existe encore et - n'en déplaise à ses détracteurs - il se considère comme étant doté d'un Etat et d'une économie dont beaucoup envient la puissance. Pays scientifique? Malheureusement, le partage du gâteau a été achevé avant même que la France et consœurs n'y soient conviés. La France fanfaronne parce qu'elle se présente comme un pays scientifique. Hélas, mille fois hélas, les dons publics ou privés ne sont pas suffisants pour couvrir les frais de la recherche et le rêve de tout chercheur de l'Hexagone est de trouver refuge aux Etats-Unis d'Amérique vu qu'ils sont les champions dans les domaines de la recherche scientifique. La France faisant aujourd'hui figure d'ex-Etat scientifique en perte de vitesse. Ce pays passé maître dans l'art d'avaler des couleuvres, oublie ce qui pourrait le déranger et se présente aujourd'hui - non pas comme un vieux colonisateur - mais comme un grand missionnaire de l'humanisme. A tel point que quand des militants nationalistes algériens témoignent de la torture que leur a fait subir Le Pen, ce dernier répond qu'il n'a jamais usé de telles pratiques pour faire avouer un détenu. Peut-être se contente-t-il tout simplement de leur parler avec le respect et l'éloquence d'un énarque. Lui-même dira qu'il n'a rien contre les étrangers à condition qu'ils demeurent chez eux. Car ils arrivent dans un pays dont ils ignorent tout de la culture et ce choc va leur faire oublier le peu des bons côtés de la leur pour ne retenir que les mauvaises influences de deux cultures française et immigrée. En un mot, un immigré ne peut être qu'une résultante de mauvais mélange. Le problème est donc non seulement économique mais surtout culturel. L'éveil de l'extrême droite européenne est basé essentiellement sur les dégâts civilisationnels que les différentes ethnies causent à leur société. Il appartient alors à la droite classiques et à la gauche d'appuyer ou de dénigrer les points de vue des extrémistes. En un mot, tous les autres peuples, à part les européens, détiennent des restes nauséabonds et maladivement contagieux de quelque vieille civilisation et culture qui n'ont plus aucune force ni aucune raison pour exister par ces temps de globalisation imposée. Rocard, figure emblématique d'une ex-nouvelle gauche, déclarera même que la France ne peut pas accueillir à elle seule, toute la misère du monde. On voit mal qui lui a demandé de tenir un tel rôle ? Ce pays a - comme des dizaines d'autres - de problèmes avec des gens issues de populations pauvres qui voudraient chercher une meilleure vie sous des cieux qui leur semblent plus cléments. La mouvance et l'exode ont toujours rythmé l'histoire des peuples et il n'y a pas si longtemps que cela la Tunisie - pays hautement civilisé depuis des millénaires - accueillait sans rechigner, des dizaines de milliers d'Italiens qui fuyaient le fascisme. Par ailleurs pour s'imposer en tant que puissance culturelle artistique et civilisationnelle, il faudra que la France se rende compte que si elle est encore capable de sortir de temps en temps un film qui lui ouvre le champ universel de la diffusion, cela arrive de plus en plus rarement et - tout en évitant de mettre le géant américain en la matière dans la balance - nous nous contenterons de citer son vieux voisin qui boitait fort il y a de cela quelque trente ans. Nous avons nommé l'Espagne qui outre le 7ème art, n'a rien à envier à personne côté peinture et littérature. Alors qu'ayant enterré la grande époque de Sartre, Céline, Genet, Malreau et autres Camus, la France n'a même plus la conscience assez vive pour pallier la venue sur le devant de la scène littéraire d'une plume aussi miêvre que celle d'un Houelbeck, même pas capable d'écrire une phrase correctement et jouant sur tous les bas instincts pour conforter un peuple inquiet dans la recherche de ses véritables ennemis. Quel profil! Il manquerait juste à ceux qui se prennent encore pour les maîtres du monde et qui ne seront bientôt que des seconds couteaux, de nous dessiner clairement le profil de l'Homme qu'ils veulent garder sur terre et nous nous chargerons de mettre tous les autres hors d'état de nuire. Même s'il s'agissait de nous-mêmes. Simplement l'aveuglement forcené de la xénophobie maquillée en ange de bienfaisance a réveillé les vieux démons des ennemis de l'occident. Et ces derniers ont rarement envie de plaisanter . Si l'Occident - et surtout la France - touchent aussi gravement à leur culte et culture, ils agiront comme les extrémistes de tous bords. A extrême droite, extrême droite et demi ! Il n'y aura alors ni choc, ni mariage, ni melting - pot culturel mais tout simplement encore et de nouveau, un nouveau son de guerre, les gâteaux étant rarement offerts sans une sacrée raclée en préambule. Jusqu'à quand maintiendra-t-on prisonnières les cultures et les civilisations dont l'apport à l'Humanité a été de toute première importance ? La civilisation du poulet d'élevage occidentale vaut - elle mieux que celle des Pharaons, des Incas, des Massaïs, des Perses, des hindous, des arabo-musulmans et autres peuplades jadis victorieuses et aujourd'hui obscures. Comme l'autre demoiselle qui chantait le blues demandait « où sont les hommes ? », nous sommes en droit de réclamer « où sont les humanistes ? » Les pseudo-riches se prennent-ils encore une fois pour une race supérieure à toutes les autres ? L'Histoire serait-elle un éternel recommencement ? Sans verser dans le pessimisme à deux sous, le son de cloche que l'on entend ces derniers temps laisse présager le pire ! Vive, quand même, la culture celle des pauvres, car sans les noirs, les ritals et autres immigrés de « race inférieure » y aurait-il eu le cinéma, la musique et la littérature que l'on connaît aux Etats-Unis d'Amérique? Laissez circuler les gens ! La terre est à tout le monde ! Prophètes et Messagers l'ont assez rappelé.