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N'écorchez plus le nom de notre enfant
Les mots déchaînés
Publié dans Le Temps le 01 - 06 - 2011

Par: Hechmi GHACHEM - Décidément les occidentaux, France en proue, s'entêtent à trouver les termes adéquats pour la Révolution tunisienne.
Après avoir tenté de faire passer le joli sobriquet, gravement exotique et on ne peut plus touristique de « Révolution de Jasmin », appellation contre laquelle nous nous sommes insurgés, les voilà qui réattaquent en mêlant pinceaux et fourchettes, mettant tous les mouvements de refus dans la majorité des pays arabo-musulmans dans le même sac, sans les différencier les uns des autres, en leur collant le terme sec et fonctionnel de « Printemps arabe ».
Eh oui, tous les arabes se ressemblent et tous les pays arabes sont peuplés exclusivement d'arabes… par on ne sait quel hasard. Les occidentaux ignorent-ils à ce point que les peuples arabes – à part le Yémen et l'Arabie Saoudite et encore – sont formés de pièces disparates d'un patchwork qui brasse large : des berbères, des Turcs, des vandales, des barbares, des français, des italiens, des grecs, des juifs, des chrétiens et même de quelques irréductibles athées, noceurs invétérés et fumistes notoires ?
Ne parlons pas de la Tunisie où quand on regarde quatre personnes assises à la même table, on découvre quatre races différentes où la ressemblance entre elles, est due beaucoup plus à l'atmosphère et à la vie commune qu'aux caractéristiques propres à chaque ethnie.
De quel droit et pour quel intérêt les européens se permettent-ils de mettre tous les mouvements de refus des peuples dans plusieurs pays du sud de la Méditerranée sous l'appellation « Printemps arabe » alors quand on se penche sur l'histoire des révolutions européennes, on étudie l'unité de la France dans un registre méticuleusement séparé de celui de la révolution italienne ? Quels rapports y a-t-il entre la Révolution tunisienne et les mouvements de résistance au Yémen et en Libye et quels points communs, aussi ?
Pourquoi les européens se permettent-ils de nous qualifier d'un nom dont nous n'avons jamais voulu et s'entêtent-ils à le marteler pour faire glisser dans le même moule, les différents mouvements qui ont secoué et secouent encore les pays de la rive sud de la Méditerranée gouvernés dans leur majorité par des dictateurs sans foi ni loi ou par des oligarchies intouchables et inébranlables ?
Est-ce que l'Espagne et le Portugal, qui ont été parmi les derniers pays ouest européens à être soumis à des dictateurs n'étaient pas des pays européens sous Franco et Salazar ? Etaient-ils des pays arabes eux aussi ? Comme s'il n'y avait que les arabes pour produire des despotes.
De là à trouver du sang mauresque à Hitler et une psychologie de Béni Hillal à Staline, il n'y a qu'un pas que les Européens, au summum de leur narcissisme, vont sûrement franchir.
Printemps arabe ! Non mais… laissez-moi rire ! Quelle saison fait-il en Europe en ce moment ! L'été, saison des moissons et des villégiatures ?
Sûrement ? Il faut au moins qu'ils nous dépassent d'une saison. C'est la moindre distance que les princes se doivent de garder entre eux et la plèbe. Nous le concédons mais de grâce, chers seigneurs et maîtres, appelez vos enfants comme il vous plaira et laissez-nous appeler les nôtres comme nous l'entendons. Nous vous l'avons répété cent mille fois, après avoir refusé la Révolution du Jasmin, nous sommes ulcérés par ce nouveau sobriquet ridicule de « Printemps arabe ». Est-ce que tous les pays sud-américains qui parlent espagnol sont espagnols ?
Nous sommes d'autant plus choqués que notre Révolution s'est déclenchée au mois de janvier. Les roses et les figues de barbarie fleuriraient-elles en ce premier mois de l'année dans notre pays sans que nous le sachions ?
Ce serait, du moins, insensé sinon absurde. Nous savons que les politiciens européens – et surtout français – ne peuvent perdre ce zeste d'orientalisme qui coule dans leurs veines et qu'ils nous collent à la peau. Nous savons que les multiples interventions des Occidentaux dans les divers pays du Moyen-Orient, du Maghreb et de l'Afrique ne sont pas engagées pour défendre leurs intérêts, loin de là. Ce n'est pas par humanisme, non plus quoique cela y ressemble mais par pur amour pour les animaux et surtout pour ceux qui sont en voie d'extinction. En un mot, ces pauvres bêtes que nous sommes et qu'on va envoyer au pire des purgatoires une fois, que tous les représentants européens – du moins les plus riches – se seraient entendus pour partager définitivement le grand gâteau sur lequel le hasard de l'histoire nous a fait asseoir.
Tout cela, aussi bêtes et bornés que nous sommes, nous l'avons depuis longtemps compris et accepté. Reste une seule chose contre laquelle nous osons encore nous soulever. Arrêtez de nous mettre dans cette même marmite nommée « Printemps arabe », et acceptez le nom que nous avons donné à notre plus cher enfant : REVOLUTION TUNISIENNE ! Est-ce si dur à prononcer ?
daassi [email protected]
tappaert [email protected]
Sami. Boussoffara sami.boussoffara


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