Raouf KHALSI - Tout d'abord, une question de cohérence. La formule «affaire Laguem» est une insulte à l'éthique et à la déontologie. Au départ, il s'agissait d'une histoire scabreuse, mais banale. Laguem est rayé de la liste internationale en vertu de certains critères que ne remplirait pas l'arbitre en question. Celui-ci se prémunit auprès du TAS qui le réhabilite dans ses droits. De son côté, tout en reconnaissant la stature du TAS, le président de la FTF affirme sur les colonnes du Temps, que le verdict «ne s'impose pas à la FTF»… Nous écrivions à juste titre (par ricochet) que l'autorité de tutelle, en tant que garant du bon fonctionnement des institutions sportives, ne ferait pas preuve d'abus de pouvoir si elle appelait les fédérations à se conformer à une logique institutionnelle et, donc, juridique. Et, tout en étant dans son rôle, tout en s'assumant aussi dans sa solennité, le ministère adresse à la FTF un écrit dans lequel il lui demande de mettre à exécution le jugement du TAS, c'est-à-dire, replacer M.Laguem sur la liste internationale. Sauf que la fédération n'est pas pressée. Entre-temps, M.Laguem a officiellement saisi la FIFA. Quelle sera la réplique de celle-ci : faire réintégrer M.Laguem parmi les internationaux. Comme il existe, une hiérarchie des lois, il existe une hiérarchie des institutions. A moins que la FTF n'ait choisi d'évoluer en électron libre et de gonfler démesurément une banale liste internationale. Auquel cas, M. Laguem, dans sa fièvre de la victimisation – il en fait trop d'ailleurs – s'avèrerait un prétexte et non la pomme de discorde. En ces temps troubles, avec une sélection qui piétine et une Espérance qui ratera (sauf miracle) la Coupe africaine, le football tunisien n'en a vraiment pas besoin.