Tunis le Temps - Il est de ces désolantes affaires qui laissent coi, devant l'atrocité des faits révélant jusqu'où certains peuvent aller dans la violence engendrée souvent par des raisons futiles et n'étant que la conséquence d'un emportement démesuré dont l'auteur ne réalise plus la portée de son geste. Tel fut le cas de « Oueld El Hafnaoui » originaire de Menzel Bourguiba qui invita son ami à une fête d'anniversaire, célébré par une soirée musicale avec des jeunes de la région. Les fêtards chantaient au son du Mezoued et dansaient au rythme de la derbouka qui s'accentuait au fur à mesure que les coupes se remplissaient du nectar de Bacchus qu'ils s'empressaient à chaque fois de vider, toujours à la recherche de l'extase. Mais voilà que Oueld El Hafnaoui eut soudain un appel téléphonique. Il sortit dans le jardin pour s'éloigner du brouhaha et pouvoir converser avec son interlocuteur. Ce fut là que l'un des invités lança à Zied, la victime « t'as vu que « Oueld El Hafnaoui » est un homme. Il ne t'a pas dénoncé comme tu l'as fait avec lui ». Zied prit brusquement la mouche et brisant une bouteille de vin vide, il menaça cet invité qui l'avait provoqué avec le tesson. Toutefois une tierce était intervenu pour les séparer et éviter la bagarre. Cet invité alla rejoindre Oueld El Hafnaoui pour l'informer de l'incident. Celui-ci lui dit alors : « On va lui donner une bonne leçon ! retourne à l'intérieur je te rejoins tout de suite ». Ainsi, chose promise chose due, Oueld El Hafnaoui alla rejoindre les fêtards et se saisit brusquement d'un batte de base-ball qui traînait dans les lieux, et avec laquelle il asséna plusieurs coups à la tête de Zied au point de le jeter par terre. Là en complicité avec « El Assess » et une autre personne, il fit subir de multiples sévices à la victime, après lui avoir ligoté les pieds et les mains à l'aide de fils métalliques. Il criait et se tordait de douleur les suppliant de cesser leurs tortures. En vain, les agresseurs passèrent outre les supplications de Zied, continuant à le torturer trois jours durant ! Zied était à bout. Il n'avait même plus la force de crier et petit à petit il perdit connaissance. L'un des forcenés pour couronner les supplices à l'égard de la victime, lui asséna un violent coup sur la tête avec une grosse pierre. Après ils s'enfuirent en laissant Zied au chapitre de la mort. Il aurait pu, peut être, être secouru, mais il fut lâchement abandonné par ses agresseurs, sadiques et totalement inconscients de la gravité de leurs actes. Les agents de la police intervinrent ultérieurement, sur appel téléphonique d'une parente à une jeune fille qui était parmi les invités, mais qui avait eu peur d'agir en temps opportun. Celle-ci attendit en effet le départ des malfaiteurs pour prévenir sa cousine par SMS Un guet- apens fut tendu à Oueld Hafnaoui par les agents de la brigade criminelle qui l'arrêtèrent après une course poursuite, au volant de la voiture qu'il conduisait. Conduit au poste de police, il dénonça durant la garde-à-vue, ses complices qui furent arrêtés à leur tour. Ils sont sept au total, sous les verrous, dont trois jeunes filles. Quant à El « Assess » il court toujours et la brigade s'attèle à l'arrêter au plus vite. L'enquête ordonnée par le procureur de la République, révélera peut - être d'autres complices. Quant à Zied, il fut enterré à Bizerte où ses amis et un grand nombre de ses habitants étaient présents, pour faire part de leur compassion à ce jeune homme qui bénéficait de l'estime de tous et qui fut victime d'un acte aussi cruel et sauvage que stupide.