Par Bourguiba BEN REJEB - Dans la partie européenne de dominos à forte valeur financière ajoutée, la course à l'austérité est devenue le fin mot de l'histoire qui se fait. La Grèce, plus exactement les Grecs sont en train d'en boire jusqu'à la lie. Les Irlandais aussi sortent dans la rue pour dire que la ceinture d'austérité qu'on leur promet serre trop fort et leur pompe tout l'air qui reste. Les Portugais, pour le moment, sont à leurs calculettes pour leur déclaration sur les trous de caisse. Les Espagnols disent, mais tout bas, qu'ils seront bientôt sur les rangs des promus à la collecte. Le petit peuple manifeste dans les rues pour dire que le régime de diète imposé devrait être assumé par les régimes en place. Mais au fond, tout le monde sait que les mêmes seront bien obligés de payer. On ne va tout de même pas demander aux banques de combler par elles mêmes les déficits qu'elles ont creusés. On n'a jamais vu ça, et les banques sont faites pour gagner à tous les coups. Les gros calibres américains, français et anglais ont montré la voie. On les disait au plus bas, les trésors publics ont injecté l'argent du contribuable pour les remettre à flot, et on a vu les résultats. Les bénéfices des argentiers ont atteint des niveaux record. La morale est donc sauvée, plus exactement la moralité de l'histoire. Des œufs ont été cassés, l'omelette a pris et la raison du raisonnable a encore prévalu. Les chômeurs en plus, les délogés de la crise et les SDF des lendemains qui déchantent sauront attendre. Les pays qui croyaient pouvoir enfin profiter des sacrifices consentis pour « émerger » patienteront aussi. Pour le moment, il n'y a pas de miettes à attendre, austérité oblige. C'est que, un pays ami, et en cure d'austérité, demande beaucoup de pitance pour s'en sortir et éviter le naufrage pour tout le monde. Inutile de retenir les chiffres de l'austérité de sauvetage. On se demande seulement d'où vient tout cet argent quand tout le monde n'arrive pas à sortir de la crise, à ce qu'on raconte. Les Allemands, sauveteurs attitrés sous l'eternel, et dans l'espace européen, disent bien trouver la sauce relevée. Mais les Allemands payeront, et les autres collaboreront à coup sûr. La mobilisation tient toujours de la gloire que l'on peut retirer à vaincre la peur. Dans le cas d'espèce, on fait passer la peur, et l'incertitude du lendemain, à ceux qui n'ont que leurs yeux pour pleurer. Il va donc falloir relativiser. C'est comme pour l'austérité morale que le Pape conseille à ses ouailles. La chasteté serait la vertu dont on fait les purs. On le dit même quand on se fait faire des enfants dans le dos.
