En pleine guerre contre Gaza et confrontée à une pénurie d'effectifs, la force d'occupation israélienne a déclenché mardi une campagne d'arrestations ciblées visant les jeunes ultraorthodoxes (haredim) n'ayant pas répondu à leur convocation au service militaire obligatoire. Cette décision, qui exacerbe les tensions internes, intervient dans un contexte de prolongation des opérations militaires et d'accusations de génocide à l'encontre de la population palestinienne. Les forces militaires israéliennes ont confirmé l'interpellation de plusieurs jeunes hommes, affirmant qu'ils avaient « épuisé toutes les procédures nécessaires » avant de passer à l'acte. Cette mesure vise à renforcer la conscription dans une société profondément divisée sur la question du service militaire obligatoire pour les communautés religieuses. « Nous continuerons à faire respecter la loi », a affirmé un communiqué militaire, en précisant que le refus de se présenter au service constitue une infraction passible de sanctions disciplinaires ou pénales. Une déclaration qui a provoqué un tollé chez les partis haredim, dont les électeurs représentent un pilier de la coalition gouvernementale actuelle. Colère croissante dans les milieux religieux Un haut responsable politique ultraorthodoxe a averti que si « des dizaines ou des centaines d'étudiants de yeshiva sont arrêtés comme il semble qu'ils pourraient l'être, les jours du gouvernement sont comptés ». Une déclaration qui met en lumière la fragilité de la majorité parlementaire au pouvoir et le risque d'un éclatement de la coalition. Le parti Torah judaïque unie a pour sa part accusé le chef d'état-major Eyal Zamir de vouloir renverser le gouvernement à travers une manœuvre militaire qui cible intentionnellement une partie sensible de la population israélienne. Cette campagne de mobilisation forcée constitue un élément de tension majeur entre les autorités militaires et les forces religieuses, historiquement opposées à la conscription de leurs jeunes dans l'armée. Résistance civile organisée En réaction, plusieurs centres d'appels gérés par des réseaux ultraorthodoxes ont été mis en place pour conseiller les jeunes sur les moyens de contourner l'obligation militaire, signe d'une contestation organisée contre ce qu'ils considèrent comme une atteinte à leur liberté religieuse et éducative. La manœuvre intervient alors que la guerre à Gaza se prolonge, alourdissant la pression sur une armée déjà engagée dans des campagnes militaires accusées de Génocide et violations massives du droit international humanitaire. La prolongation de la guerre, les pertes humaines et les critiques internationales sur la politique de répression dans les territoires palestiniens alimentent un climat de défiance croissante au sein même de la société israélienne. En élargissant le recrutement aux populations autrefois exemptées, la force d'occupation prend un risque politique aux conséquences imprévisibles. Si cette campagne d'arrestations se poursuit, elle pourrait provoquer une crise gouvernementale majeure et accentuer les divisions internes, dans un pays déjà miné par les controverses sur sa politique sanguinaire envers les Palestiniens. Que se passe-t-il en Tunisie? Nous expliquons sur notre chaîne YouTube . Abonnez-vous!